OUAGADOUGOU - Le Burkina Faso, pays médiateur dans la crise malienne, a appelé jeudi au "dialogue" pour permettre la tenue d'une élection présidentielle "sécurisée" au Mali, prévue en juillet.
"Le dialogue est nécessaire pour créer les conditions propices à la tenue d'une élection sécurisée", a déclaré le ministre burkinabè des Affaires étrangères Djibrill Bassolé.
Au nom de l'Afrique de l'Ouest, le Burkina conduit depuis 2012 une médiation, suspendue de facto depuis janvier par la guerre franco-africaine contre les groupes islamistes qui occupaient le Nord malien.
"Un dialogue devrait permettre à l'administration malienne de se redéployer sur toute l'étendue du territoire, aux réfugiés de prendre part à ces élections", a fait valoir M. Bassolé, qui est aussi depuis février émissaire spécial de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) pour le Mali et la région du Sahel.
La médiation est "disponible et offre ses services à toutes les parties qui souhaitent parler pour aboutir à des accords politiques de circonstance ou de plus long terme", a-t-il dit lors d'une rencontre avec les ambassadeurs des pays membres de l'OCI en poste à Ouagadougou.
"Nous attendons des autorités maliennes qu'elles mettent en place les structures appropriées pour mener ce dialogue, et si ces structures peuvent promouvoir le dialogue entre toutes les parties maliennes sans l'aide ou la facilitation de la médiation, ça sera tant mieux", a-t-il ajouté.
Le régime malien de transition a créé début mars une "Commission dialogue et réconciliation", qui n'a pas encore été effectivement installée.
Bamako a annoncé une élection présidentielle en juillet. Il s'agit de rétablir la normalité institutionnelle après le coup d'Etat militaire de mars 2012, qui avait précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes islamistes liés à Al-Qaïda, chassés depuis janvier des principales villes de la région par l'opération armée franco-africaine.