Après l’affaire SIFMA-SA, une autre situation foncière se pose à Wadougou Sikoro, un village situé dans la commune rurale de Kambila, dans le cercle de Kati. Cet autre litige foncier oppose l’agence de cessions immobilières (ACI-SA) aux propriétaires des lots à usage d’habitation. Le collectif des victimes a organisé une assemblée générale le samedi dernier sur le site pour dénoncer cette pratique.
Aujourd’hui, la spéculation foncière au Mali est en train de prendre une tournure inquiétante et attentatoire à la stabilité sociale. Il n’est pas du tout exclu des risques d’affrontements. Le problème foncier qui est devenu une préoccupation récurrente dans notre société. Le foncier est comparable à une mine d’or très convoitée.
Certains sont prêts à tout pour atteindre leur objectif. Tous les moyens sont bons et utilisés pour la circonstance. A l’ACI, on exproprie par abus d’autorité des propriétaires sans réunir les conditions.
Des paisibles citoyens sont expropriés pour des fins inavouées.
Selon les responsables du collectif, le morcellement de leur site a eu lieu de 2007 à 2008 par le préfet du cercle de Kati à l’époque. Ils ont les documents administratifs délivrés par les autorités compétentes.
Mamadou Sow, président a affirmé que dans le premier document de l’ACI concernant les 52 hectares, il n’est mentionné nulle part que c’est le site de Wadougou Sikoro.C’est plutôt le site de Samakébougou qui est écrit sur les documents. Wadougou Sikoro est différent de Samakébougou. Ils sont deux villages différents.
Mamadou Sow dira que c’est la zone de Samakébougou qui a été affectée à l’ACI et non WadougouSikoro. Le site concerné appartenait aux Niaré de Sikoro. C’était leur champ a renchéri Issa Niaré, conseiller au chef de village de Sikoro. Il a ajouté qu’ils ont hérité cette terre de leurs parents.
DjéliMory Kouyaté, le premier habitant sur le site affirme que les Niaré demeurent les vrais propriétaires du site. Ce dernier habite avec sa famille sur ce site et il y a plus d’une dizaine de maisons construites et même habitées.
« Les travaux de construction de l’ACI continuent toujours.
Aucune action concrète n’est posée de la part de l’Etat pour la cessation des troubles », ont –ils déploré.
Les membres du collectif réclament toujours leur parcelle et la plupart des bénéficiaires de ces lots sont des militaires. Pour qui connaît la vie des militaires, les sacrifices sont grands pour gagner de l’argent et si l’on veut les déposséder de façon abusive ?