Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Monsieur Macron, soyez en marche avec l’Afrique !
Publié le vendredi 26 mai 2017  |  Jeune Afrique
Arrivée
© AFP par CHRISTOPHE PETIT TESSON
Arrivée du Président Français, Emmanuel Macron à Gao
Le Président de la République Française, Emmanuel Macron est arrivé à Gao le 19 Mai 2017 pour une visite à la force Barkhane.
Comment


Monsieur le Président, vous avez pointé du doigt le désarroi français. L’une de vos exigences, avez-vous dit, est de « rendre aux Français cette confiance en eux depuis longtemps affaiblie parce que depuis des décennies, la France doute d’elle-même. »

Désarroi, oui, puisque, comme pour appuyer vos propos, le PS aura enregistré son plus faible score depuis cinquante ans, et la droite se sera disqualifiée pour la première fois. Vous avez renouvelé les règles du jeu. Il est symptomatique qu’il vous ait suffi d’une toute petite année, d’avril 2016 à avril 2017, pour créer et mettre en marche votre mouvement En Marche ! Vous avez renvoyé dos à dos les traditionnelles gauche et droite. Vous les avez endiguées dans une espèce de fusion qui n’est pas loin d’une certaine forme de consensus.

Certainement, en Europe, vous allez faire des émules !

En Afrique, cette voie a été déjà expérimentée. Au Mali, mon pays, dans les années 1990, elle a été prônée pour faire face aux situations quasi-anarchiques consécutives à la fin du régime à parti unique et a l’avènement de la démocratie.

Elle est aussi recommandée depuis des années par la communauté internationale pour stabiliser les pays fracturés, telle que la République démocratique du Congo, ou pour juguler des crises menaçant la paix.

Voyez-vous, monsieur le Président, ce qui semble être une expérience inédite pour la France, est une réalité pour Afrique qui en tire déjà les leçons et en signale les dangers.

Les présidents ayant opté pour cette alternative sont accusés de « débauchage et de volonté de casser les partis politiques », partis sans lesquels, l’on ne saurait parler de démocratie.

Cette situation est perçue aujourd’hui comme la confiscation du pouvoir par une minorité d’hommes politiques qui font de leur pays un gâteau à partager. Quant aux personnalités de la société civile cooptées, elles apparaissent comme des « opportunistes » qui, sans participer aux combats politiques, profitent d’un cadeau obtenu sans effort.

A l’évidence, est révolu le temps des grandes idéologies univoques dominatrices et à prétention universelle.
Dans ces conditions, comment opérer la convergence entre votre innovation et l’expérience africaine ? Quels enrichissements en tirer de part et d’autre ?

Je m’interroge : que vont devenir les ersatz africains des partis politiques français, ceux se disant de gauche comme de droite ? Ou encore centriste, centre-gauche, centre-droite… ? Ces partis traditionnels sont surtout bousculés par d’autres formations, qui n’utilisent pas le nom de partis politiques mais qui sont là, partie prenante du jeu politique, et très actives sur le terrain. Ce sont toutes ces associations corporatistes ou islamiques.

Je n’entends pas être Cassandre mais ne faut-il pas euthanasier l’ensemble des partis politiques en les remplaçant par quelque chose de plus extensible et qui va au-delà de leurs énoncés aux bases sclérosées ?

A l’évidence, est révolu le temps des grandes idéologies univoques dominatrices et à prétention universelle.

Pour une visite au Mali

Le 19 mai, monsieur le Président, en votre qualité de Chef suprême des Armées vos premiers pas sur le sol africain vous ont conduit au Mali, pour visiter la force Barkhane engagée dans la guerre du Sahel.

Vous êtes directement allé à Gao, où sont concentrées les troupes de la force Barkhane. Les images font revivre ce qui semble déjà être votre style : démarche solennelle et lente lorsque vous passiez les troupes en revue, sans tapis rouge, comme lorsque vous traversiez la cour de l’Elysée le soir de votre élection. Puis, inversion de tableau, où à la cantine, votre plateau-repas en mains, vous vous êtes installé, très décontracté, vous leur Chef suprême, côte à côte avec vos soldats pour partager leur repas, presque en osmose avec eux. Vous les avez rassurés et exprimé votre détermination : « exigent, lucide, toujours présent » tout en évitant d’exposer leurs vies. Par delà la France et vous-même, fervent pro-européen, vous avez exprimé votre souhait pour plus de coopération de l’Europe et de l’Allemagne, particulièrement, en interpellant nommément madame Angela Merkel.
... suite de l'article sur Jeune Afrique

Commentaires