Le site qui servira à la construction d’une centrale énergétique à Dialakoroba dans la périphérie du district de Bamako est de nos jours au centre d’une vive polémique. Et pour cause : la famille Diarrassouba qui exploiterait le site depuis plus d’un siècle dénonce une expropriation par le biais de la justice, au profit de la famille Samaké.
En recevant les journalistes dans la grande cour du chef de village en présence du chef de village lui-même et des conseillers, Oumar Diarrassouba a exprimé toute son indignation par rapport à cette affaire.
Ainsi, faisant la genèse de cette affaire, il a rappelé que cette parcelle est un héritage de leur arrière grand père. “Mon grand-père tout comme mon père ont exploité ce champs depuis plus d’un siècle sans souci. Mais c’est en 2015 qu’un membre de la famille Samaké a morcelé l’endroit d’environ 8 hectares en prétextant que ce champ était un prêt de longue date consenti par leur famille. Ce n’est pas tout. Il a aussi trouvé comme argument que nous, nous sommes des étrangers ici que nous n’avons droit à quoi que ce soit” a regretté M. Diarrassouba. A le croire, c’est partant de tous ces agissements qu’il a interpellé les mis-en-cause chez le chef de village.
Témoignant lors de cette rencontre, un vieux de plus de 90 ans, membre de la famille du chef de village, a clairement dénoncé l’accaparement de cette parcelle des Diarrassouba. “Tout le village est unanime que cette parcelle leur appartient car ce sont mes grands-parents qui ont donné le terrain en question aux Diarrassouba” a indiqué le vieux.
Un autre parent du chef de village de poursuivre en ces termes : “Le chef de village, tous les notables du village et même nous qui avions fondé ce village, nous avons interpellé la famille Samaké de ne pas les exproprier de la sorte. Car ce sont nos arrières grands parents qui ont donné cet endroit à la famille Diarrassouba. Une chose est sûre, si cette famille ne parvient à jouir de la parcelle en question, nous aussi nous n’allons pas la laisser entre leurs mains” a témoigné un proche du chef de village, Daouda Coulibaly.
Le chef de village
récuse les témoignages de ses conseillers
Pire, lorsque l’affaire a été transportée au tribunal de Ouelessebougou, il s’est trouvé que des conseillers non mandatés par le chef de village ont témoigné en faveur de la famille Diarrassouba devant cette juridiction soutenant que la parcelle leur appartient. Une démarche qui a obligé le chef de village lui-même de faire un constat d’huissier pour attester qu’il n’est ni de près ni de loin associé aux propos de ses conseillers. Mais le mal est déjà fait car sur la base de ces “contre-vérités” la justice a tranché en faveur de la famille Samaké. C’est pourquoi, la famille Diarrassouba a saisi le ministre de l’Habitat des Domaines et des Affaires foncières à s’imprégner le plutôt que possible de ce dossier.
“Nous sommes en plein hivernage. Et nous ne savons plus où cultiver pour nourrir nos familles. C’est pourquoi nous interpellons le ministre Bathily de s’impliquer dans cette affaire pour qu’il y ait un dénouement heureux”, a souligné Oumar Diarrassouba.
Des enjeux financiers énormes
En tout cas, pour bon nombre de personnes, l’intérêt soudain des Samaké autour de cette parcelle en question s’explique par le fait qu’ils ont déjà vendu le site en question pour servir de siège d’une centrale électrique. D’où des enjeux financiers énormes.