Pour désertion, vol et complicité de vol de véhicules du MOC de Gao, six éléments de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad), membres du bataillon du MOC (Mécanisme opérationnel de coordination) ont été radiés le 17 mai dernier.
Cette mesure disciplinaire prise par les responsables de la CMA, saluée par des observateurs, mérite un traitement approprié de la part des services de la justice pour dissuader d’autres brebis galeuses au sein de cette force.
Très critiquée pour le manque de sincérité dans ses engagements en faveur de la mise en œuvre de l’Accord, la CMA, pour une des rares fois, a surpris plus d’un la semaine dernier en radiant six de ses représentants au MOC pris dans un flagrant délit de vol de véhicules de patrouilles. La décision portant radiation des « sous-officiers et hommes du rang » a été signée le 17 mai dernier par Alghabass Ag INTALLA, président en exercice de la CMA.
Cependant, si la mesure est saluée par certains d’autres pensent que la procédure doit se poursuivre au niveau de la justice pour éviter que ces éléments ne constituent de précédents dangers pour la paix et la sécurité des populations.
Cette décision nécessite une suite de la part de la justice malienne qui doit se saisir du dossier si ce n’est déjà fait. Histoire de montrer qu’elle est là pour tous les Maliens tant il est vrai que les faits qui sont reprochés aux six éléments de la CMA relèvent de la justice.
Une chose est sûre, si ces fautifs ne sont pas poursuivis et traduits devant la justice, cela risque de créer un précédent fâcheux, préjudiciable au bon déroulement aux patrouilles mixtes prévues dans le cadre l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. À défaut d’une cour martiale, compte tenu du fait que ces éléments étaient dans l’uniforme du Mali, il est nécessaire de les poursuivre au moins au niveau civil.
Cette action judiciaire aura le mérite de montrer aux brebis que le temps de la récréation est terminé, de même, dans le cadre de la réconciliation, elle pourra être citée comme un exemple d’impartialité et d’équité de la justice vis-à-vis de tous les justiciables.
Par ailleurs, nous ne pensons pas qu’une simple décision de ration mettrait le pays à l’abri des mauvais agissements de ces brigands. En effet, en les radiant du MOC tout simplement, ces jeunes seront toujours tentés par d’autres actions malveillantes mettant la sécurité des Maliens en péril.
Aussi, en cette veille du processus de DDR, une éventuelle condamnation (comme prévisible), de ces éléments les empêcheraient d’être cantonnés et de réintégrer le système par d’autres portes dérobées. Ainsi, on court toujours le risque de retrouver les mêmes malfrats sur la liste des combattants d’un autre groupe armé.
En tout, la CMA est très claire dans l’article 2 de sa décision de radiation : « il est demandé aux autorités militaires de la CMA et tous les partenaires de l’Accord de bien vouloir rechercher, appréhender, arrêter les intéressés et les traduire devant la justice en même temps que leurs complices et receleurs ».
Pour rappel, ce sont trois véhicules du MOC qui ont été enlevés en l’espace de quelques semaines à Gao.