À la faveur de l’ouverture démocratique, le Mali compte aujourd’hui des centaines d’associations, de coordinations d’associations, d’organisations faîtières de jeunes, de femmes, de personnes âgées, de travailleurs, de chômeurs, bref, qui constituent les forces vives de la nation. Ces structures se retrouvent sous l’appellation société civile.
En démocratie, la société civile joue un rôle important dans la défense des intérêts des citoyens mais aussi dans le maintien de l’équilibre social, du moment où elle doit jouer ce rôle de contre-pouvoir, c’est-à-dire de veille citoyenne. À ce titre, elle doit soutenir le pouvoir en place toutes les fois que cela est nécessaire, l’alerter et le critiquer au besoin et le combattre s’il le faut, dès qu’il apparaît clairement que le politique a failli à ses missions régaliennes de sécurisation sous toutes ses formes dans le pays.
L’analyse sociopolitique et économique de notre pays revêt une situation à la fois alarmante et inquiétante. Une crise économique et sécuritaire profonde associée à la démoralisation de l’action publique et privée, adossée au dysfonctionnement de tous les systèmes mis en place et à toutes les échelles, a fait des Maliens que nous sommes, des êtres égocentriques.
Nous nous sommes alors politiquement, économiquement et socialement affaiblis à telle enseigne que n’importe quel adversaire ou ennemi n’a aucune peine à nous donner l’orientation qu’il veut ou même à nous abattre s’il le veut. Notre Etat, malgré les intentions nobles de certains dirigeants et leur bonne volonté, est complètement pris en otage car s’est fait noyer dans l’océan de la communauté internationale, dans lequel il s’est lui-même jeté sans qu’il ne sache nager.
Les populations maliennes souffrent d’abord et avant tout de leurs dirigeants. Elles sont à la fois déçues, traumatisées et confuses si bien qu’elles ne savent plus à qui il faut accorder le mandat d’agir en leur nom pour la sauvegarde de leurs intérêts. Elles ont jeté le discrédit sur la quasi-totalité de nos dirigeants politiques. Il y a rupture totale de la confiance entre gouvernants, gouvernés, gouvernants et gouvernés.
Cette atmosphère maliano-malienne de méfiance généralisée, plane sur une société qui est extraordinairement caractérisée par les divisions que nous arrivons rarement à surmonter pour défendre nos intérêts communs. Nous sommes l’un des rares pays au monde où tout le monde est divisé. Les hommes politiques sont divisés, les religieux sont divisés, les jeunes sont divisés, les femmes sont divisées, l’armée est divisée, les ordres professionnels sont divisés, les syndicats sont divisés, bref, tout le monde est divisé. Dans une telle situation de contradictions sociales acerbes, quel doit être le projet fédérateur qui puisse permettre aux Maliens de se retrouver au chevet d’un pays dont l’existence est toujours menacée ? Quels sont les acteurs susceptibles de porter un tel projet ? Comment participer à l’émergence d’une Nouvelle Société Civile Malienne (NSCM) et d’une nouvelle race de dirigeants maliens ? Voilà les grandes questions auxquelles les acteurs que nous sommes décident d’apporter des réponses à travers le lancement d’un mouvement national et international de mobilisation pour un Mali debout.
1-Nom du mouvement :
Nous inspirant de notre culture diverse et riche, notre attention fut attirée par un instrument de musique nommé le «TABALÉ». Cet instrument traditionnel malien était battu pour diverses raisons dont la principale était d’appeler à la mobilisation générale toutes les fois que de complexes et profondes crises minaient la société. Une fois battu, appel était alors lancé à toutes les catégories socioéconomiques, politiques, dans l’unisson des idées, des paroles et des actions pour répondre au cri de détresse générale. Jeunes et vieux, hommes et femmes, croyants et athées, tous se mettaient «Debout sur les remparts» pour rétablir l’unité de la société afin de faire face à «l’ennemi du dedans ou/et du dehors» et chacun prenait la résolution d’aller jusqu’à l’ultime sacrifice, pour préserver la paix et la sécurité locale en vue d’un développement pour tous.
Le contexte de complexité, de profondeur et d’inquiétude de la crise politique, économique, sociale et sécuritaire que traverse le Mali depuis quelques années, exige à notre avis que le «TABALÉ» soit aujourd’hui frappé afin que tous les dignes fils et filles se retrouvent et se rassemblent pour sauver notre bien commun qu’est le Mali. C’est pourquoi, cette plateforme qui vise à regrouper tous ceux qui partagent la vision exposée dans ce document porte le nom du «Mouvement TABALÉ.»
2-Objectifs du Mouvement :
Objectif Général :
Lancer un mouvement de mobilisation générale qui puisse contribuer à la résolution des problèmes auxquels notre pays est confronté.
Objectifs spécifiques :
-Informer et sensibiliser la jeunesse malienne dans toutes ses composantes à l’unité d’actions, dans le respect de sa diversité,
-Participer à l’émergence d’une nouvelle société civile malienne,
-Identifier et soutenir les acteurs susceptibles de porter un projet fédérateur et de changement politique véritable pour le Mali,
-Favoriser la mise en place des conditions d’incubation d’une nouvelle race de dirigeants maliens.
3-Valeurs du Mouvement :
Le Mouvement TABALE s’attache foncièrement aux valeurs de la République et de la démocratie mais aussi à nos valeurs socioculturelles et traditionnelles qui incitent à l’engagement et à la responsabilité de tous en général et de la jeunesse en particulier.
L’essentiel des valeurs du mouvement TABALÉ peut être quantifié en neuf (09) principes qui sont :
1-L’ouverture à toutes les associations, coordinations d’associations, de regroupements et de formations de jeunes, de femmes, qu’elles soient faîtières, religieuses ou politiques.
2-La sincérité dans l’engagement patriotique.
3-Le pari d’aller jusqu’au sacrifice ultime, s’il le faut, pour l’honneur de notre pays.
4-Le respect strict des lois de la République.
5- Le rejet de toutes les formes de violences comme moyens d’expression et de lutte, sauf en cas de nécessité absolue.
6-La responsabilisation de tous à œuvrer contre la division entre les Maliens.
7-Lutter contre la discrimination et la stigmatisation.
8-Refuser la corruption quelle que soit sa forme.
9- Résister à l’instrumentalisation et à la manipulation des membres du mouvement par les forces intérieures et extérieures à des fins personnelles, partisanes ou claniques.
4-Conditions d’adhésion au Mouvement TABALÉ:
Toute personne, physique ou morale, qui partage les objectifs et les valeurs sus cités peut adhérer au Mouvement TABALÉ. L’adhésion des personnes morales (mouvements et associations de jeunes et de femmes) n’est pas forcément conditionnée à la présentation d’un récépissé.
5-Mode Opératoire du Mouvement TABALÉ :
Pour atteindre ses objectifs, le mouvement TABALÉ utilisera sa propre stratégie de communication et de mobilisation dont la mise en œuvre passera par l’utilisation des médias et des NTIC, aux prises de contacts individuelles et collectives pour réussir le rassemblement de la majorité des Maliens au sein de cette plateforme. Les plans d’actions qui sortiront des travaux des commissions seront les outils et les instruments de travail du mouvement.
Le lancement officiel du Mouvement TABALÉ au cours duquel il sera procédé à la signature d’une convention entre tous les adhérents à l’initiative, se tiendra aux jour, heure et lieu qui seront ultérieurement communiqués.
Bamako, le 12 février 2017
Le Porte-parole du Mouvement TABALÉ
Fabou KANTE
Tél. : (00223) 66 78 67 10 / 76 07 41 07
E-mail :fabou_kante@yahoo.fr
mouvement.tabale@gmail.com
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