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Perspective 2018 : IBK peut-il (encore) convaincre les Maliens ?
Publié le lundi 29 mai 2017  |  L’aube
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© aBamako.com
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Ibrahim Boubacar Keïta est dans la logique de briguer un second mandat. On le sait, depuis sa sortie sur la chaine de TV Al-Jazeera, il y a deux semaines. En 2018, il croisera donc le fer avec des candidats aguerris et des jeunes loups aux dents assez longues qui se dévoileront probablement dans les prochains mois. Cependant, le premier adversaire (connu) du président IBK est son bilan à la tête du pays. Un bilan encore désastreux, alors que ce candidat plébiscité en 2013 n’est plus qu’à un an de la fin de son premier quinquennat. Il n’a, en effet, pu réaliser la moindre de ses promesses de campagne : gestion de la crise du nord, lutte contre la corruption et la délinquance financière, création d’emplois, réalisation d’infrastructures, bien-être des populations etc…

Ibrahim Boubacar Keïta aura-t-il les arguments nécessaires pour convaincre les Maliens ? Analyse.



A la question: « serez-vous candidat à votre succession en juillet 2018 ? », le président IBK a répondu sur la TV citée ci-haut: «Inch’Allah… En tant que croyant, je m’en remettrai à Allah. Je ne suis que l’humble instrument de sa volonté ».

Nul besoin de le rappeler, Tout est volonté de Dieu et IBK a le plein droit de briguer un second mandat. Mais il lui faudra aussi et surtout le quitus du peuple malien qui, aujourd’hui désemparé par l’état (désastreux) de la nation, n’est plus disposé à avaler des promesses creuses. Le président devra trouver d’autres arguments (astuces ?) pour convaincre les Maliens. Et en la matière, il a une marge de manouvre très réduite par le fiasco qui caractérise sa gestion à la tête du Mali.

Aux Maliens, le candidat du Rpm, en 2013, avait promis de ramener la paix et la sécurité dans le nord du pays, d’engager une lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière, de créer 200 000 emplois pour les jeunes diplômés, de construire des infrastructures routières et d’améliorer les conditions de vie des populations.

Cette batterie de promesses compilées dans son projet présidentiel ( ?) « Le Mali D’Abord » et d’autres facteurs, comme son passage remarqué à la Primature entre 1994 et 2000, ont ouvert le chemin de Koulouba à IBK. Il était, pour ses compatriotes et même la communauté internationale, l’homme qu’il faut pour sortir le Mali du gouffre. Erreur d’appréciation !

Aujourd’hui, les Maliens ont le sentiment d’avoir été bernés, parce qu’aucune des promesses n’a été réalisée. Les problèmes du Mali d’aujourd’hui ont pour noms: mauvaise gouvernance, insécurité, crise économique, corruption généralisée, faiblesse de l’armée et menace djihadiste…

De tous ces maux, c’est la gestion de la crise du nord qui cristallise la colère des Maliens. Plus spécifiquement, le cas Kidal qui, à lui seul, résume toutes les frustrations des Maliens. Ce sujet, sans doute, sera encore au cœur des débats lors de la prochaine campagne. Et l’élection d’IBK pour un second mandat dépendra essentiellement de la manière dont il résoudra, durant le bout de temps qui lui reste à Koulouba, cette équation.

« Si Kidal n’est pas libérée d’ici les présidentielles de 2018, inutile pour IBK de se présenter candidat », confie un observateur.



Discours populistes…

En effet, la résolution de l’équation du nord fut le principal facteur qui a impulsé la fièvre IBK, alors qu’il n’avait pas d’idées précises pour juguler cette crise. Ces discours populistes, répétés à toutes les occasions, sont édifiants:« depuis plusieurs années, le Mali a démantelé son système de défense avec pour conséquence le délaissement progressif d’une partie du territoire. La zone nord a été depuis plusieurs années administrée par les réseaux de trafiquants, notamment narcotrafiquants. Depuis l’intervention des armées étrangères, l’unification fragile du territoire est en marche, mais l’aide indispensable de la Mission des Nations Unies au Mali (Minusma), n’est pas destinée à s’installer durablement au Mali. Aujourd’hui, le départ des troupes étrangères aussi bien de l’Irak que l’Afghanistan, posent problèmes. Notre souveraineté dépendra de notre capacité à apporter une solution définitive aux problèmes du Nord, à anticiper nos besoins futurs nécessaires à notre souveraineté durable, mais également à prévenir d’éventuelles nouvelles sources d’instabilité pouvant venir d’ailleurs », disait-il. Trois ans après l’élection d’IBK, la triste réalité est là. Non seulement la situation sécuritaire est devenue préoccupante du nord au sud, mais rien n’a été fait pour permettre à l’armée de recouvrer l’intégrité du territoire national. Une armée qui, promettait-il, sera renforcée afin qu’elle « assure efficacement la défense du territoire national et de la population » et, au-delà, « réussir les missions de sécurité publique ; performer dans les opérations militaires spéciales ; garantir la sécurité des personnes et des biens ; protéger la population contre les risques ou fléaux de toute nature et contre les conséquences d’un conflit éventuel ».

Seulement voilà, les forces armées maliennes sont loin d’être les seules à assurer ces missions. Depuis 2013, quelque 12 000 soldats étrangers, dont encore 3 000 Français, sont déployés sur notre territoire. Un appui qui, pour nombre d’observateurs, peut être interprété comme une mise sous tutelle des militaires maliens.

Parallèlement, IBK s’était engagé à mettre en place des institutions fortes capables, par exemple, de combattre la corruption. Toutes choses qui ne peut pas se faire sur du mégotage politique, institué en règle de jeu démocratique sous l’actuel président. Ainsi, le détournement des deniers publics est devenu une des marques de fabrique du régime en place.

En sommes, la paix et la sécurité promises sont loin d’être concrétisées, l’insécurité ayant atteint son paroxysme; la République exemplaire n’est qu’un mirage ; la mauvaise gouvernance érigée en système de gestion des affaires publiques contredit la lutte contre la corruption. Quant à l’amélioration des conditions de vie et du quotidien des Maliens à travers un véritable décollage économique du Mali, cette promesse est toujours au point mort. Rien n’est entrepris pour soulager les Maliens de la misère…

IBK mérite-t-il toujours qu’on lui fasse confiance ? Non !

Si le Mali est une grande nation, il l’a, certainement, été par le passé. Aujourd’hui, cette terre de riche civilisation, est en ruine et doit chercher de nouveaux héros.

Ceux-là qui ont souci du Mali et ont pitié des populations maliennes…

I B D



Encadré – Présidentielle de 2013 : Retour sur la profession de foi du candidat IBK

La profession de foi du candidat IBK lors de sa campagne pour l’élection du président de la République du Mali en 2013 était ainsi libellée:

“Chers Compatriotes, La situation actuelle du Mali est marquée par de sérieuses difficultés sociales, économiques et sécuritaires. Cette situation appelle des politiques nouvelles et des solutions fortes. Elle appelle un homme d’expérience, qui a un sens élevé de l’Etat, un homme honnête et libre, pour lequel la chose publique est sacrée. Un homme d’Etat capable de moderniser le Mali, de s’adresser à vous tous, Maliennes et Maliens de toutes les générations, de toutes les régions. Vous êtes nombreux, au Mali, comme à l’extérieur, à me faire l’honneur de penser que je peux être le prochain Président de la République.

Ce grand mouvement m’a poussé à me déclarer candidat à l’élection présidentielle du 28 juillet 2013, porté par la “Coalition le Mali d’abord”. Le Mali d’abord, ce n’est pas qu’un slogan de campagne. C’est avant tout une philosophie, un état d’esprit, car je veux mettre le Mali au-dessus de tout. Pour affronter tous les défis, le Mali a besoin d’un grand rassemblement, et c’est tout le sens de ma candidature. Je l’ai voulue au-dessus des structures d’un seul parti, pour puiser ma force dans une alliance féconde de plusieurs formations et de nombreux mouvements de la société civile. J’invite d’autres partis, d’autres associations, d’autres citoyens, au Mali ou à l’extérieur, à nous rejoindre pour renforcer le puissant mouvement déjà en marche.

Ensemble, avec mon « Projet présidentiel le Mali d’abord », mon énergie, ma détermination, votre participation et votre enthousiasme, nous allons amplifier la formidable dynamique qui nous porte déjà, et faire en sorte que demain nous puissions enfin faire le Mali de nos rêves. C’est tous ensemble, rassemblés, solidaires, que se construira le Mali de demain. Le Mali rayonnant, le Mali créateur de richesses et de valeurs au service de tous ses fils. C’est le combat auquel je vous convie dès maintenant, à la lecture de mon projet présidentiel. Mon projet, je l’ai voulu volontariste et ambitieux, mais réaliste. Réaliste, car je veux tenir un langage de vérité. C’est à l’image de la gouvernance que je mettrai en place si les maliens me donnent leur confiance. Mon projet est axé sur le retour de l’honneur du Mali, à travers le rétablissement de la paix et de la sécurité et la réconciliation entre maliens.

Le deuxième axe est le bonheur des maliens, pour que chaque citoyen se sente heureux avec des services sociaux de base à leur portée. Le troisième axe concerne l’avenir du Mali, à travers des mesures qui permettront de bâtir une économie robuste et créatrice d’emplois dans de nombreux domaines. Enfin, mon projet propose de revisiter les institutions du Mali pour bâtir une réelle démocratie, à laquelle participeront tous les maliens. Je le dis, je le ferai, c’est mon engagement. Le Mali d’abord, pour l’honneur du Mali, pour le bonheur des maliens !”

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