Le Syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNESUP) avait décrété une grève illimitée le 4 avril dernier. Les raisons invoquées par les syndicalistes pour expliquer ce débrayage avaient trait à 7 points de revendication. Il s’agit de la signature immédiate du rapport de la commission tripartite, déposé le 31 janvier 2017 et l’application de la grille plafond 3 000 et plancher 1 368 au personnel enseignant de l’enseignement supérieur et aux chercheurs, l’intégration immédiate dans la fonction publique des travailleurs contractuels payés sur les budgets autonomes des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Le SNESUP exigeait aussi l’adoption immédiate du nouveau statut « enseignant-chercheur », la nomination immédiate des agents fonctionnaires de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique omis dans la hiérarchisation du 16 juin 2015 et la capitalisation des publications des chercheurs de l’Institut d’économie rurale (IER) recrutés en 2008 pour leur juste transposition. Le rétablissement immédiat et effectif du fonds « études et recherche » conformément au protocole d’accord du 13 mai 2016, le paiement immédiat des arriérés d’heures supplémentaires de 2013-2014 et de 2014-2015 aux enseignants de l’Institut universitaire de gestion (IUG) et l’éradication totale de la violence dans l’espace scolaire et universitaire, figurent aussi parmi les doléances du syndicat de l’enseignement supérieur. Des négociations engagées les 15, 17 et 18 mai derniers ont porté fruit. Elles ont abouti à la signature d’un protocole d’accord entre les deux parties (gouvernement-SNESUP). Le document a été signé le jeudi 18 mai au ministère, en charge du Travail et de la Fonction publique vers 2 heures du matin. Il en ressort que sur les 7 points de doléance, les points 1, 2, 4, 5 et 6 ont fait l’objet d’un accord total dans le protocole d’accord signé entre les parties. Le point 3 a lui fait l’objet d’un accord partiel. Au regard des avancées notables sur tous les points de revendication le SNESUP a décidé de suspendre son mot d’ordre de grève illimitée le 18 mai 2017. Il a ensuite demandé à ses militants enseignants des instituts d’enseignement supérieur et de la recherche scientifique de reprendre le travail. Dans le procès-verbal, le gouvernement a fait remarquer que la revendication de l’indice plafond 3 000 équivaut à une augmentation de 150% qui engendre une incidence financière de plus de 12 milliards de Fcfa. Cela n’est pas supportable par le budget d’Etat stipule le document. Par contre le gouvernement s’est engagé à octroyer une grille avec comme indice plancher 640 et indice plafond 1 400 applicable au mois de juin 2017. Il a aussi promis un indice plancher 660 et un indice plafond 1 460 à partir du 1er janvier 2018. Le gouvernement a également signalé que cette mesure intervient en attendant la révision de la politique salariale et l’harmonisation des primes et indemnités qui contribueront à une augmentation générale des salaires. Il s’est ensuite engagé à examiner les 475 dossiers, résultant du protocole de 2014. Les autres dossiers enregistrés après la signature du protocole de 2014 seront également examinés. Par ailleurs, le gouvernement s’est engagé à faire rétablir la ligne budgétaire (subvention) « études et recherche » et a informé les syndicalistes des dispositions prises et perspectives en matière de sécurisation de l’espace scolaire et universitaire. Les deux parties veilleront ensemble à l’application stricte des dites mesures.
Il est aussi mentionné qu’une commission de suivi du procès-verbal sera mise en place. Quant à la commission de conciliation, elle a proposé l’organisation des états généraux sur la sécurité dans l’espace scolaire et universitaire. Insistant que le SNESUP ne renoncera pas à ses ambitions pour la grille plafond 3 000, le secrétaire général du SNESUP, Dr Abdou Mallé a expliqué que les propositions faites par le gouvernement sont immédiatement applicables. Elles constituent donc une étape pour la grille plafond 3000. Le syndicaliste a aussi rassuré que son mouvement s’emploiera à sensibiliser tous ses militants au cours de son Assemblée générale prévue samedi dernier et les invitera à sacrifier les vacances afin de sauver l’année universitaire 2016-2017. Mais en contrepartie le SNESUP demande au gouvernement d’arrêter le processus de retenues opérées sur les salaires des enseignants.