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Corruption au Mali : Quand la dépendance du système judiciaire gangrène la lutte contre le fléau
Publié le mardi 30 mai 2017  |  Le Combat
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Au Mali, au moment qu’on alloue seulement à peu près 300.000 F CFA/mois comme indemnité au Procureur pour la gestion du pôle économique, le Vérificateur Général a plus de 5 millions de francs CFA par mois et les autres vérificateurs du Bureau ont chacun 2 millions de francs CFA. Pourtant, c’est le pôle économique qui est chargé de rendre judicaires les renseignements du BVG (Bureau du Vérificateur Général). N’y a-t-il pas anguille sous roche ?
Toutes les organisations internationales spécialisées dans le domaine économique et financier comme la Banque mondiale, sont unanimes sur le sujet. Le Mali, notre pays, fait partie des pays les plus corrompus du monde. Et le système évolue de mal en pis dans tout le pays.

Selon les spécialistes, les maigres ressources publiques peinent à résister aux assauts répétés des prédateurs de l’économie nationale et aux collusions fréquentes entre pouvoir politique et opérateurs économiques. Il va sans dire que, lors de ces transactions, l’intérêt de l’Etat est relégué au second plan. A ce niveau, ce n’est qu’un secret de polichinelle de dire que ce sont les financiers, des Directeurs des finances et matériels, des Ministres, entre autres, qui deviennent, en un laps de temps, des milliardaires au Mali.

A cet effet, selon un Rapport de la Banque Mondiale, les dessous de table, les surfacturations, les marchés fictifs, les détournements des fonds, le clientélisme, le favoritisme, le trafic d’influence,…, se sont tropicalisés au Mali en « Sourafing », « Koutcha » « YouroukouYouroukou ». Presque toutes les indigences prennent source.

Le système institutionnalisé !

C’est le moins qu’on puisse dire à propos de la triste réalité de corruption que vivent les pauvres citoyens maliens. Pourtant, le Mali a bel et bien ratifié des textes de l’UEMOA axés sur la lutte contre la corruption. Dans l’espace de l’UEMOA, il était prévu d’attribuer au moins 3% du Budget national au Département de la justice. Malheureusement, notre pays se permet de donner 0,52% de dotation à la justice malienne. Comme pour maintenir la mainmise des corrupteurs sur les professionnels de droits dans le pays.

«Le système est fait qu’on puisse maîtriser la justice afin qu’elle ne se sente pas indépendante à dire la vérité entre les citoyens ordinaires et à plus forte raison qu’elle s’attaque aux Hommes politiques coupables de la corruption », schématise un Magistrat ayant quitté les tribunaux pour autre service. Ce dernier prédit que « les tribunaux vont se vider des dignes Magistrats à cause de la dépendance de la justice…Chacun, les plus honnêtes, chercherait la disponibilité pour travailler dans les cabinets et autres services que les juridictions ». Et il ajoute que, déjà, ceux qui ont quitté les tribunaux sont nombreux.

A ses dires, généralement, ce sont les dignitaires du pays qui sont coincés dans le cadre de la lutte contre la corruption. Et, pour ce faire, on donne plus de moyens aux services de renseignements qu’à la justice qui doit rendre justice. C’est ce qui se passe avec le Bureau du Vérificateur Général par rapport aux services du Pôle économique qui sont sensés mener plus d’enquêtes et de pénaliser les éventuels coupables.

Ainsi, au Mali, au moment qu’un Procureur du pôle perçoit 300.000 francs CFA/mois comme primes, le Vérificateur Général émarge 5 millions par mois, et ses autres cadres empochent chacun 2 millions de francs CFA/mois. Pourtant, le Bureau du Vérificateur Général assure les renseignements et c’est aux pôles économiques d’effectuer le plus difficile du boulot. C’est-à-dire, ils sont chargés de judiciariser les dossiers.

S’il existe un minimum de volonté de combattre la corruption, l’Etat doit accepter de créer le minimum de conditions à la justice. Ne serait-ce qu’elle ait qu’un tout petit peu de moyens d’indépendance à aller au bout de ses enquêtes sans être sujet de corruption.

En attendant, les dossiers du Vérificateur Général demeurent dans les tiroirs. C’est le Peuple qui souffre énormément. De l’autre côté, ces richissimes sur le dos du paisible citoyen parleront toujours du « Hassidya » du bas Peuple. Quoi qu’il en soit, selon un Sage, le Peuple va se réveiller un jour. Et ce sera bonjour les catastrophes !

Oumar Diakité
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