PARIS - Le ministère français des Affaires étrangères a confirmé jeudi la nomination au poste d' ambassadeur de France à Bamako du diplomate Gilles Huberson, chargé jusqu'alors d'une cellule spéciale consacrée au Mali et au Sahel.
"Dans le cadre d'un mouvement concernant plusieurs postes africains, la nomination de Gilles Huberson comme ambassadeur (au Mali) a été proposé aux autorités maliennes", a expliqué succinctement le porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot.
"La nomination comme ambassadeur de M. Jean Félix-Paganon a été proposée aux autorités sénégalaises", a ajouté le diplomate français pour illustrer ce mouvement général.
Alors qu'il y aurait lieu de s'étonner d'un changement d' ambassadeur en période de guerre, M. Lalliot n'a avancé aucune raison à cette décision ministérielle de rappeler Christian Rouyer, qui était en poste à Bamako depuis 2011 et n'avait pas encore fini sa mission diplomatique en terres maliennes.
Ce départ prématuré n'a été commenté ni par les autorités maliennes, ni par Paris. Il semble s'inscrire dans le cadre des récents remaniements qui ont eu lieu au sein de la Direction Afrique-Océan Indien (DAOI) du ministère français des Affaires étrangères.
Le journal français Le Figaro soulignait, le 12 mars dernier, que "le Mali fait tomber des têtes au Quai d'Orsay", rapportant notamment l'éviction du sous-directeur en charge du dossier malien, Laurent Bigot, probablement en raison de propos dénonçant la corruption au sein de l'Etat malien qu'il a tenus lors d'une conférence.
Plusieurs autres hauts diplomates chargés de la politique française en Afrique de l'Ouest ont également été récemment écartés ou nommés à d'autres postes, moins sensibles, en ces temps de guerre.
Le 11 janvier dernier, la France avait lancé l'opération Serval au Mali, dépêchant ses troupes afin d'y stopper l'avancée de groupes islamistes armés, qui occupaient jusqu'alors le nord du pays, vers le Sud et la capitale, Bamako.
Ayant réussi à reprendre le contrôle des trois principales villes du nord, à savoir Gao, Tombouctou et Kidal, l'armée française mène à l'heure actuelle l'essentiel de ses combats dans le massif des Ifoghas, où se sont retranchés les djihadistes, non loin de la frontière algérienne.