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Période de soudure : Comment distribuer des vivres dans un contexte d’insécurité ?
Publié le mercredi 31 mai 2017  |  Le Républicain
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De nombreux camions de transport chargés de vivres attendaient, alignés aux abords de l’espace réservé à la cérémonie consacrée à la journée du paysan qui a été célébrée le 25 mai 2017 à Ségou. Alors que la foule patientait sous un soleil de plomb, Bassan Diané, la Commissaire adjointe à la sécurité alimentaire, s’expliquait sur les motifs de la présence de ces camions censés parcourir tout le Mali, y compris les zones instables.
L’hivernage s’installe peu à peu, pointant à l’horizon la période de soudure surtout crainte par les paysans maliens dont plusieurs centaines qui s’étaient mobilisés pour rencontrer le président IBK à Ségou, le 25 mai. « Pour travailler pendant la nouvelle saison agricole, il faut avoir fait une bonne récolte. Nous allons donc distribuer des vivres pour compenser les pertes de la saison précédentes », a affirmé Bassan Diané.
Selon elle, quels que soient les bons résultats de la campagne agricole, il y a des poches de mauvaises récoltes. Ainsi, la dernière campagne agricole du Mali a produit plus de 8 millions de tonnes de céréales. Mais dans certaines parties du pays, il y a eu des mauvaises récoltes à causes de plusieurs facteurs dont l’inondation, des poches de sécheresse et des oiseaux.
Des rapports du Système d’alerte précoce(SAP) estiment que plus de 600 000 personnes ont un besoin d’assistance alimentaire. Ces personnes ont besoin d’être soutenus en vivres pendant les trois mois de l’hivernage qui constituent la période de soudure. « Le lancement de cette distribution de céréales sera fait tout à l’heure par le président de la République », a expliqué l’adjointe au Commissaire à la sécurité alimentaire.
Plus difficile est la situation de 200 000 personnes qui sont en phase de crise alimentaire, c’est pour cela qu’une ration totale leur doit être assurée pendant 6 mois. Chaque personne de cette catégorie a droit à 18 kilos de vivres par mois, et les personnes qui n’ont pas atteint ce seuil critique ont droit à la moitié, soit 9 kilos par mois.
Plusieurs parties du pays sont concernées par ces distributions de vivres aux populations en besoin d’assistance alimentaire. A Kayes, il y a les cercles Nioro, Diema et Yélimané. Dans la région de Koulikoro, les camions se rendront dans les cercles de Kolokani et Nara. Dans la région de Ségou, les vivres seront destinés aux localités de Tomian, Niono et Macina.
La région de Mopti qui est en proie a une insécurité galopante n’est pas à l’écart, car 5 cercles sont concernés : Djenné, Ténenkou, Bandiagara, Bankass et Douentza. Par ailleurs, toutes les régions du Nord sont incluses dans l’opération de distribution de vivres.
Quant à la distribution des vivres dans les villages, elle est confiée à des ONG nationales qui sont liées au Commissariat à la sécurité alimentaire par un accord. Les agents de ces ONG qui sont les yeux et les bras du Commissariat dans les commune ont entamé une formation sur comment détecter les personnes les plus vulnérables, comment informer les populations et comment travailler avec les élus locaux.
Des garanties sécuritaires existent, selon Silamakan Traoré, un des transporteurs. Les responsables du Commissariat à la sécurité alimentaire affirment avoir pris des transporteurs qui connaissent les astuces pour arriver à destination. Même dans le pire des cas comme en 2012 où il n’y avait pas d’Etat, ce sont ces astuces qui ont été utilisées pour venir en aide aux populations.
Soumaila T. Diarra
De retour de Ségou
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Le Républicain N° 4380 du 7/5/2012

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