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Mise en œuvre de l’accord de paix : La CMA accuse le gouvernement de trainer les pieds
Publié le mercredi 31 mai 2017  |  Le Républicain
cloture
© aBamako.com par Momo
cloture de la Conférence d’entente nationale
Bamako, le 02 avril le président IBK préside la cérémonie de cloture Conférence d’entente nationale au palais de la culture
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Hier, lundi 29 mai 2017, les responsables de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) étaient face à la presse à la maison de la presse de Bamako pour édifier l’opinion nationale et internationale sur leur rôle dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issue du processus d’Alger. La dite conférence de presse était axée sur trois points saillants à savoir le blocage au niveau des autorités intérimaires, le blocage au niveau des patrouilles mixtes et la lettre du président du comité de suivi de l’accord (CSA), Ahmed Boutache accusant la Cma d’être animée de mauvaise foi. Pour l’accélération et la bonne mise en œuvre de l’accord de paix, les responsables de la Cma exigent une volonté politique forte du gouvernement et des partenaires techniques et financiers (PTF). Par ailleurs, les responsables de la CMA ont déploré le manque d’inclusivité dans le processus de révision constitutionnelle. Selon Ilad, les lenteurs dans la mise en œuvre incombent au gouvernement et aux PTF parce que c’est eux qui détiennent le gros du boulot. Cette conférence de presse était animée par le porte-parole de la Cma, Ilad Ag Mohamed, en présence de Mohamed Ould Mahmoud, membre de la cellule de la communication de la Cma et de Almou Ag Mohamed de la Cma.
«L’objet de cette conférence de presse est d’édifier la presse, l’opinion nationale et internationale sur le rôle de la Cma dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issue du processus d’Alger», c’est par ces mots que le porte parole de la Cma, Ilad Ag Mohamed a commencé son allocution. Concernant le blocage constaté au niveau des autorités intérimaires, Ilad Ag Mohamed a fait savoir que les autorités intérimaires ont une mission très importante de normalisation notamment la préparation du retour des refugiés, l’inscription aux listes électorales et bien d’autres.

« Il faudrait qu’elles soient opérationnelles. L’opérationnalisation des autorités intérimaires est essentielle pour booster la mise en œuvre de l’accord», a-t- il souhaité. Mohamed Ould Mahmoud, membre de la cellule de la communication de la Cma abonde également dans le même sens en disant que l’opérationnalisation des autorités intérimaires est essentielle pour régler les questions humanitaires. L’accord avance mais timidement, a-t-il dit.
S’agissant du blocage au niveau des patrouilles mixtes, le porte-parole de la Cma reconnait qu’il y a un début de normalisation à ce niveau sans pour autant occulté l’attaque terroriste perpétrée au camp du mécanisme opérationnelle de Coordination (MOC) de Gao cette année. «Dans les prochains jours, le MOC de Kidal, de Tombouctou seront opérationnels. Le processus de DDR (Démobilisation-désarmement- réinsertion) est en train de fonctionner tout timidement», a souligné Ilad Ag Mohamed. Par rapport à la lettre de menace du président du comité de suivi de l’accord (CSA), Ahmed Boutache accusant la Cma de ne pas faire franc jeu, la réaction de la Cma ne s’est pas fait attendre.

«Ce sont des accusations infondées. Nous avions été surpris et étonnés du comportement de ceux qui sont en train d’accuser la Cma aujourd’hui d’un blocage. Il y a certes, une lenteur dans la mise en œuvre de l’accord, mais on ne peut pas parler de blocages. La CMA a été récriminée et ceux qui l’ont fait commencent à comprendre que c’était une erreur, c’est vraiment inopportun… La lettre du président du CSA était en déphasage avec les réalités car il était à Alger. Nous étions en train de travailler sur la libération du camp 1 de Kidal…Elles ont été comprises par toutes les parties techniques sur place. On mesure la responsabilité de ce que nous faisons. Lors de l’attaque du camp de MOC de Gao, ce sont nos familles qui ont fait le deuil mais pas Boutache», a souligné le porte-parole de la Cma.

Pour un retour de la paix au Mali, il a souhaité la bonne foi des parties, le dialogue entre les parties, de la concertation, le sens du compromis. «Il faut accélérer la mise en œuvre de l’accord. Il faudrait que les acteurs centraux (le gouvernement les partenaires techniques et financiers) mettent beaucoup de volonté politique, qu’ils mettent les moyens pour que cet accord avance », a-t-il dit. Aux dires de Ilad, la Cma est déjà rodée et ne s’étonne plus si les calendriers d’exécutions des activités ne sont pas respectés par le gouvernement.
Exclusion dans le processus de révision constitutionnelle ?
Quant à Almou Ag Mohamed de la Cma, il a déploré le manque d’inclusivité dans le processus de révision constitutionnelle. Avant de souhaiter le retour de l’administration au nord du Mali. En outre, il a évoqué la souffrance de la population dû à l’absence de plan humanitaire dans les cinq régions nord du Mali. Selon lui, il y a une sécheresse dans les cinq régions nord du pays. Il a souhaité à ce qu’une structure indépendante soit chargée d’enquêter sur les exactions commises au nord du Mali. «On a montré notre bonne foi car l’administration scolaire fonctionne à Kidal mais malheureusement tous les acteurs ne jouent pas franc jeu. Il n’y a pas d’autre issue que cet accord», a déclaré Almou.

En réponse aux questions des journalistes, Ilad a souhaité la mise en place d’un observateur indépendant qui est une disposition de l’accord. Pour lui, les maliens attendent beaucoup de cet accord. Aux dires de Mohamed Ould Mahmoud, les huit sites de cantonnement installés par la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali) sont insuffisants. «Il faut que l’opinion internationale sache qui bloque réellement la mise en œuvre de l’accord. Les gens sont prêt à faire fonctionner les autorités intérimaires, aux cantonnement, à recevoir l’armée …», a martelé les responsables de la CMA.
Aguibou Sogodogo
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