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Pour le retour au bercail de l’ex-président Amadou Toumani Touré en exil à Dakar depuis cinq ans : La CEDEAO et « An ka Ben » à pied d’œuvre !
Publié le mercredi 31 mai 2017  |  info soir
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© Autre presse
Ex président du Mali, Amadou Toumani Touré
Renversé le 22 mars par la junte militaire l`Ex président du Mali, Amadou Toumani Touré
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Grand rassemblement au stade du 26 mars en présence des présidents Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Dioncounda Traoré et Ibrahim Boubacar Kéïta

L’ancien président Amadou Toumani Touré peut rentrer librement chez lui, au Mali, à tout moment. Plus rien ne s’y oppose et le projet fait son chemin. Mais, aussi bien l’intéressé lui-même que les plus hautes autorités, la CEDEAO et le mouvement « An ka Ben » veulent placer ce retour sous le sceau particulier de la réconciliation entre les anciens chefs d’Etat du Mali, gage d’une réconciliation nationale durable. Ainsi, une commission des forces traditionnelles, religieuses et de la société civile est en gestation pour démarcher les présidents Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Dioncounda Traoré, Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Kéïta en vue d’un rassemblement grandiose mémorable au stade du 26 mars de Bamako le jour de l’arrivée d’ATT. Le processus est en cours, mais point d’horizon précis. Espoir, mais patience !



Aujourd’hui, le retour au bercail d’Amadou Toumani Touré et de sa famille (en exil à Dakar, au Sénégal, depuis plus de cinq ans suite au coup d’Etat de mars 2012) est l’un des vœux les plus chers de la majorité des Maliens. Et, depuis l’abandon, en décembre 2016, des poursuites contre lui pour haute trahison, les compatriotes de l’ancien président s’impatientent et scrutent constamment l’horizon dakarois. Mieux, ils commencent à s’interroger de plus en plus sur ce qui maintient ATT hors du pays. Nous avons de bonnes nouvelles pour ces nombreux concitoyens, « pressés » de revoir Amadou Toumani Touré au Mali. ATT est en route !

En effet, sous la houlette de l’honorable Moussa Timbiné, 1er vice-président de l’Assemblée nationale et président du groupe parlementaire RPM, le regroupement « An ka Ben» est en train de mettre les petits plats dans les grands pour ce retour tant attendu d’ATT. Ce travail de sous-marin se fait tout en comptant sur la bienveillante diligence du président Ibrahim Boubacar Kéïta, totalement engagé pour l’initiative et, surtout, seul interlocuteur de la CEDEAO.

Le mouvement An ka bèn regroupe des amis d’ATT, des amis d’IBK et d’autres associations affiliées qui pensent qu’à un moment donné de la vie, il faut se donner la main pour l’unité nationale. An ka bèn est présidé par Moussa Timbiné. Il a comme vice-président, Hamane Touré dit Serpent (président de l’Association des clubs de soutien au Président ATT) ; chargé de communication, Amadou Koïta (ministre de la jeunesse et président du parti PS Yeleen Kura) ; et trésorier, Abdoulaye Maïga, entre autres membres.

Selon Hamane Touré, ce regroupement a été créé pour accompagner la paix, avec un important volet consacré au retour de l’ancien président Amadou Toumani Touré.

L’on garde encore à l’esprit, sinon faudrait-il le rappeler, le succès retentissant du Grand meeting pour la paix et la réconciliation au Mali organisé par «An ka Ben» le samedi 21 mai 2016 au palais de la culture Amadou Hampâté Ba. On notait la présence, entre autres, des chefs coutumiers, des leaders religieux, des membres de la mouvance présidentielle et ceux de l’opposition, des anciens Premiers ministres, des chefs des institutions de la République, des représentants du CMA et de la Plateforme, des membres du gouvernement etc.

Ce fut un véritable coup de maitre pour ce collectif. Cette après-midi là, l’ombre d’ATT a plané dans la salle Banzoumana Sissoko. Moult intervenants ont plaidé pour son retour. A l’image de Serpent : «Nous, amis d’ATT, demandons au Président IBK de lui accorder le statut d’ancien chef d’Etat, de lui remettre sa résidence et de lui garantir la sécurité digne de son rang. En agissant de la sorte, le Président IBK ne fera que conforter la cohésion sociale et politique».

«Pour nous autres partisans d’ATT, notre souhait est de voir le soldat bâtisseur regagner son pays dans un bref délai avec l’accompagnement des autorités actuelles, notamment du président Ibrahim Boubacar Keïta. C’est pourquoi, nous sollicitons de l’Assemblée nationale d’examiner le dossier du président ATT», avait, de son côté, plaidé Amadou Koïta.

Quant à Mme Tall Haoua Touré, elle a, au nom des femmes «An ka Ben», sollicité le président Ibrahim Boubacar Kéïta à créer les conditions propices au retour de l’ancien président Amadou Toumani Touré. Ce, au nom de la paix, de la réconciliation et de la fraternité.

Un an après, Hamane Touré juge que ces cris de cœur ont été entendus et les souhaits exaucés à tous les niveaux. Il en veut pour preuves :

Une semaine après le meeting, jour pour jour, soit le samedi 28 mai 2016, le président IBK, lors du lancement de la Journée du paysan à Baguinéda, avait consacré une bonne partie de son intervention à un vibrant hommage à Amadou Toumani Touré. Dans cet hommage, IBK reconnait à ATT le mérite d’avoir initié la Journée paysanne ; il parle de leurs relations ; avant de lâcher un message dont tous les médias et les réseaux sociaux en ont en faire leurs choux gras.

« Je suis reconnaissant à mon jeune frère Amadou Toumani Touré dit ATT et ex président de la République du Mali pour avoir initié la Journée du paysan. Beaucoup de choses se disent dans nos relations, mais je sais qu’il n’y a rien d’intrigue, ni de méchant. Je n’ai aucun problème avec ATT. Je n’ai pas fait partir ATT, je ne le bloque pas à Dakar non plus. On se verra bientôt. Je sais qu’il m’entend, je le remercie d’avoir initié la Journée paysanne au Mali. C’est à son actif. Merci pour l’instauration d’une journée agricole au Mali. ATT, à très bientôt ! ». Clair et sans ambages.

Sept mois plus tard, l’Assemblée nationale aussi donnait suite aux sollicitations des membres d’An ka Ben. Le vendredi 16 décembre 2016, l’institution, dans son écrasante majorité, a suivi la Commission ad hoc chargée de l’examen de la mise en accusation de l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré devant la Haute cour de justice dans ses conclusions. Au total 104 députés (sur 115 votants) ont voté en faveur de la résolution pour l’abandon des poursuites pour des faits qualifiés de haute trahison.

Ces deux actes, plus d’autres posés précédemment par IBK à Mopti (lors de l’inauguration de l’hôpital Somino Dolo) et à Samanko (à l’occasion de la Journée du paysan 2015) ouvraient grandement la voie libre au retour d’ATT au Mali.

Pourquoi ATT n’est pas rentré aussitôt après ? De sources concordantes, le président Amadou Toumani Touré aurait souhaité que son retour soit inscrit dans le giron de la CEDEAO, qui, rappelons-le, avait préparé son exil pour Dakar. Cet aspect relève du pouvoir discrétionnaire du président Ibrahim Boubacar Kéïta, seul habilité à saisir la CEDEAO. A ce propos, notre source révèle qu’IBK et ses pairs de la CEDEAO s’activeraient sur le dossier, sans plus de précisions. Si l’on sait l’engagement d’IBK (qui n’a aucun problème avec ATT. Qui n’a pas fait partir ATT, et ne le bloque pas à Dakar non plus) pour le bonheur et le retour de son jeune frère, on peut espérer que les Maliens n’attendrons plus longtemps ce grand jour.

Mais, sur un tout autre plan, nous souffle Hamane Touré dit Serpent, An ka Ben inscrit ce retour dans un cadre plus global, celui de la réconciliation entre tous les chefs d’Etat qui ont eu à gérer le Mali. Dans cette dynamique, une commission de bons offices est en gestation pour démarcher les présidents Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Dioncounda Traoré, Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Kéïta afin que tous acceptent de se retrouver au stade du 26 mars le jour de l’arrivée d’ATT au Mali pour sceller la réconciliation entre eux, gage d’une paix définitive au Mali. Cette commission sera composée des chefs de quartiers, des notabilités religieuses, des communicateurs traditionnels, des membres de la société civile.

C’est dire qu’aujourd’hui, pour le retour d’ATT, tous les regards sont braqués vers IBK, la CEDEAO et la commission de bons offices.

Sékou Tamboura
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