Visiblement, les conditions de vie des réfugiés et déplacés maliens ne semblent pas intéresser les autorités qui jouent à la sourde oreille pendant que la famine bat son plein au sein de nombreux foyers des villes du Nord autrefois sous occupation.
Cet état de fait frise le ridicule, surtout que chaque jour que Dieu fait, des Maliens consentent des dons pour soulager leurs parents du Nord qui, depuis des mois, ont abandonné leurs foyers de peur de devenir de potentielles victimes des terroristes. Actuellement, seules des organisations internationales œuvrant dans l’humanitaire aident et appuient ces réfugiés et déplacés. Dans tous les cas, les Maliens se disent que la situation de ces réfugiés et déplacés ne préoccupe pas trop les autorités militaires et civiles du pays, Surtout que le Président de la République penserait plutôt à satisfaire ceux grâce à qui il exerce aujourd’hui la plus haute fonction de l’Etat. Sinon, quel Malien lui exprimerait sa confiance sans ce coup de force militaire ?
D’ailleurs, les sondages relatifs aux élections présidentielles avortées avaient démontré qu’il ne bénéficiait pas de la confiance des Maliens. Alors, le malheur des uns faisant le bonheur des autres, le controversé Président «par accident» a accédé au pouvoir avec d’autres ambitions personnelles liées à la satisfaction des éléments de l’ex-junte militaire au détriment de nombreux déplacés maliens qui n’ont jusque-là pas bénéficié de soutien et l’assistance des autorités. La preuve : les organisations internationales œuvrant dans humanitaire a tiré la sonnette d’alarme pour interpeller le monde entier sur la situation des Maliens réfugiés ou déplacés du Nord qui ont aujourd’hui regagné leurs différentes familles.
Pendant que la famine sévit dans les villes du Nord, «l’accidentel» Chef de l’Etat offrirait des pourboires et autres privilèges au Capitaine Sanogo qui, aux dires de certains, a été discrètement nommé Général. Pourtant, les 4 millions de FCFA offerts au seul Sanogo aurait pu servir à l’achat de tonnes et de tonnes de riz et autres produits et matériels pour les populations du Nord. D’où des questions. Sans les organisations internationales, quel serait le sort des populations des villes du Nord ? Ces Maliens n’ont-ils pas droit au soutien des autorités du pays ? Que-ce passe-t-il pour que le Président Dioncounda Traoré «oublie » ces compatriotes du Nord ? A qui servent réellement ces fonds mobilisés pour l’effort de guerre ? En tout cas, nombreux sont ceux qui soutiennent que la présence des Casques bleus au Mali, sous le mandat des Nations Unies, mettra certainement à nu certains agissements des autorités qui ne s’accordent souvent pas sur l’essentiel des préoccupations des populations.
Serge Lath