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Départ et retour de l’ADEMA-PASJ au pouvoir : Les recettes du Pr Mahamane Kalil Maïga
Publié le jeudi 1 juin 2017  |  Le 22 Septembre
25e
© aBamako.com par A.S
25e anniversaire de l’ADEMA-PASJ
Bamako, le 25 mai 2016 l’ADEMA-PASJ a fêté 25e anniversaire au CICB
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Le Pr Mahamane Kalil Maïga, ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants dans le premier gouvernement d’ATT, militant de première heure de l’ADEMA-PASJ, nous a fait parvenir une contribution en trois points sur le « départ et retour de l’ADEMA-PASJ au pouvoir ». Nous avons publié le mea-culpa ; le leadership en cause ; et aujourd’hui, nous vous proposons les recettes du Pr Maïga.

A quel prix le parti des abeilles pourrait assurer sa survie, continuer à s’émanciper, agrandir ses rangs et pérenniser sa crédibilité après toutes les pérégrinations de ce dernier quart de siècle de son existence. En fait le parti arbore un potentiel de renaissance extraordinaire, lie en profondeur aux principes fondamentaux de démocratie qui avaient prévalus à sa création. Un système politique fort se distingue toujours par sa capacité d’anticipation des problèmes dont souffre la société, de résolution des causes existentielles et de projection de l’avenir dans une démarche persuasive. Les valeurs que le parti prône dans son statut et règlement intérieur, restent d’actualité et s’adaptent parfaitement aux politiques de développement équitable, économique et social de notre pays. Ceci explique pourquoi le gène de renaissance de l’ADEMA est répliqué dans de nombreux partis politiques de gauche comme de droite qui reconnaissent encore, et apprécient a juste titre, son rôle de leader dans la lutte pour la démocratie, le combat contre le totalitarisme, le néocolonialisme et la dénonciation des coups d’état militaires anticonstitutionnels dans la sous-région et dans tout le continent africain. Cette prise de position téméraire a certainement prévalue au moment de la nomination du Président malien SE Alpha Oumar Konaré à la tête de l’UNION AFRCAINE à son siège d’Addis-Abeba. Le Président par intérim de la transition malienne de 2012-2013, SE le Président Dioncounda Traore était pressenti comme le meilleur candidat à la tête de la francophonie, pour remplacer le Président sénégalais SE Abdoul Diouf. Un PARTI qui a couvé des personnalités emblématiques de cette grandeur, et tant d’autres maliens, qui dans l’anonymat ont activement contribué au progrès de la science, de la culture et des arts de l’humanité, ne peut pas s’éteindre du jour au lendemain. Le parti ne succombera pas au langage populiste, et la séduction de ses détracteurs, cachés derrière des cagoules de chasseurs de pouvoir. Les feux de l’avenir de l’ADEMA continuent à bruler ardemment dans tous les foyers des militants patriotes et sincères de la démocratie en Afrique. Une réflexion objective, différentielle contribuera à faire la part entre le comportement prédateur de certains responsables de parti et les objectifs nobles corroborés par ce même parti. A mon humble avis, le recul est trop court pour les juger impartialement. Le meilleur exemple en Afrique, a été celui du sage Julius Nyerere de Tanzanie, qui a préféré nantir le progrès dans son pays en accordant la grâce à tous les délinquants politiques.



Le débat existentiel introduit dans le prologue de cet essai, ne s’attaque pas à des personnes, car se serait intellectuellement indigne, mais s’en prend à tout un système de gouvernance au Mali, qui a été transmis en héritage de régime, de la deuxième a la troisième république. Le débat se doit donc d’être franc, sans détour, sans exception et sans privilège. Toute personne qui se sentirait frustrée, doit avoir le courage de descendre dans l’ARENE de la démocratie pour répondre de ses actes ou de sa pensée. La même personne, de conviction, peut aussi choisir de rester sur son piédestal et continuer à mépriser et abuser le peuple malien. Le souci qui nous anime est d’aborder systématiquement, les préoccupations majeures de tous les maliens, que l’on soit dirigeant ou simple citoyen, tous les fils du pays, issus d’un courant politique, de la société civile ou de la diaspora. Nous sommes tous interpellés de la même manière, à un tournant décisif de l’histoire du MALI. Le pays suit fatidiquement sa courbe sinusoïdale de succès et de désastres politiques. Le peuple est coincé historiquement à la fin d’un cycle social qui a duré un quart de siècle. Malheureusement, il se termine dans un contexte politique catastrophique.

Teint de violence, d’humiliation et d’injustices faites aux pauvres populations. L’ère des démocrates falots est arrivée à son terme. L’ADEMA ne sera plus un sanctuaire pour des caciques. Tout citoyen malien anime de bonne volonté, prêt à se sacrifier pour bâtir le Mali sera reçu à bras ouverts par les camarades militants. Le parti doit enfin s’adresser à sa jeunesse, pleine de compétences, de technicités, d’espoir et d’ambition pour hisser le Mali à la hauteur des pays émergeants. Ce qui importe le plus, c’est le courage, la détermination, l’honnêteté, l’engagement patriotique et le sens de responsabilité que chaque citoyen malien devrait exhiber sans discrétion, en ces moments difficiles de l’histoire de notre pays. L’initiative du changement doit en premier lieu émaner des jeunes, eux qui ont tout à gagner ou tout à perdre dans ce combat. Les menaces qui pèsent aujourd’hui sur le MALI sont réelles et elles peuvent anéantir toutes les énergies potentielles du pays, si les maliens ne se réveillent pas, pour aborder de face ces faits de société accablants. Une panoplie de fléaux, comptant l’insécurité ambiante, le mécontentement des masses laborieuses toutes corporations confondues, les attaques quotidiennes des mouvements rebelles contre notre vaillante armée nationale endeuillant la nation, la fermeture des écoles dans les 2/3 de l’étendue du territoire, l’indécence de soins de santé , l’absence physique de l’administration d’Etat dans les régions septentrionales et sahéliennes, la transhumance politique et la corruption épidémique crèvent les yeux et rendent septique le plus petit ,comme le plus grand des citoyens, résidant localement ou à l’étranger. Malgré tout ce marasme, certains responsables programmateurs de l’apocalypse au Mali, font de la boutade, disant sur les antennes nationales et les forums internationaux, que l’économie du pays est en hausse donc se porte bien, et que l’état maitrise les négociations de paix avec les frères égares. Ce sont des chimères et des illusions pour droguer le peuple et tromper la vigilance de la communauté internationale. Le peuple malien doit les dénoncer sans complaisance, avant qu’il ne soit trop tard. Cependant, il faut avoir l’audace de déclarer que les problèmes auxquels nous faisons allusion ne sont pas nés de la dernière heure. Cette parodie de l’histoire est cousue, et perfectionnée sous les différents régimes en question. Une capacité d’analyse de système s’impose en la matière. C’est peut être, ce qui projette les réflecteurs sur les affiches des responsables les plus éminents, les agissements de leurs clans et leurs stratégies voilées de conquête et de confiscation du pouvoir. Par ailleurs, nous avons introduit de manière transparente, et dans une logique implacable, le dénouement du vécu quotidien de la démocratie au MALI, pour permettre au lecteur non seulement de comprendre mais aussi de réagir en temps réel. Les critiques sont permises, mais par respect des uns et des autres, les dénigrements personnalises ne sont pas souhaitables. Ceci est une exigence de l’éthique et de la morale constitutionnelles et républicaines, dans un état de droit.

Les militants de l’ADEMA doivent se donner la main pour désancrer la doctrine de l’accompagnement néfaste des partis politiques au pouvoir. Les structures de base n’auront d’autre choix que de défendre avec fermeté, les couleurs du Parti et passer aux aveux devant les sympathisants et les populations pour expliquer tous les actes déplorables commis par la direction du parti. Le discernement entre les valeurs fondamentales qui unissent tous les militants, et le comportement malsain de certains responsables du Pati, mérite sa place dans les débats, pour convaincre les sympathisants et le commun des citoyens à rejoindre les rangs de l’ADEMA. Le message de sensibilisation, à transmettre à travers les structures de base devra être claire et sans ambiguïté : le parti a besoin d’une nouvelle race de dirigeants intègres, convaincus, engages, et prêts à se sacrifier pour relever le défi du développement au Mali. La retraite paisible et dorée des vieux militants est reconnue par tous les états-majors des partis politiques. Ces derniers restent des références surs et des conseillers du Parti. Le moment est venu pour tous ceux qui ont fait leurs carrières politiques et professionnelles dans l’ADEMA de sortir de leurs réserves pour prêter main forte au parti avant qu’il ne soit complètement assomme. Même ceux qui se sont refugies ailleurs, dans d’autres sensibilités, mais qui ont gardé leur cordon ombilical de liaison avec le parti, ont l’obligation morale de s’investir dans cette situation de détresse et d’être au chevet de l’ADEMA. Le changement va obligatoirement s’imposer par la volonté des jeunes militants de base, et de ceux qui ont su préserver leur foi et leur conviction que l’ADEMA , dans sa structure originelle, restera le plus grand parti de l’histoire du MALI, surtout quand le sommet n’est plus capable d’insuffler une dynamique de marche en avant et de faire preuve d’initiatives constructives. Les détracteurs narguent les responsables du parti, à travers leurs pamphlets, décrivant l’ADEMA comme un parti en décrépitude, et qui n’existe que grâce à l’accompagnement des pouvoirs en place. Le constat est amer et continue de disperser les acteurs politiques au sein du parti et des allies. Et pourtant le parti recèle d’une intelligence, de stratèges hors du commun et d’une capacité combative, incarnées dans le GROUPE DU MANIFESTE, capables de le relancer sur l’orbite de la scène politique, pourvu qu’on le laisse émerger.

Le MALI a besoin aujourd’hui d’un modèle de société dynamique, progressiste et visionnaire pour ne pas rester à la traine des nations du monde. La moralité de l’Etat et les ambitions du peuple malien sont indissociables. Les deux sont accrochées à la même fibre vitale, l’intégrité des dirigeants du pays. Celui qui n’a pas cette qualité intrinsèque est condamne à échouer, et doit s’en prendre à son propre bilan. C’est un crime contre la société, que de vouloir continuellement nourrir son peuple de mensonges, de démagogie, de fourberies et de promesses sans lendemain. Les centaines de morts par négligence dans les hôpitaux, les assauts meurtriers continus des rebelles sur les forces armées et de sécurité, les centaines d’écoles fermées depuis des années, la corruption incendiaire, les actes quotidiens de prédation de l’état, l’injustice érigée en système d’oppression des citoyens, la démocratie ouillée par l’argent sale, la défection de l’état dans le septentrion et le sahel, l’insécurité rampante, l’exode massive des populations frappées par la misère, la traque des émigres maliens dans les pays d’accueil, ne sont que la face visible des maux dont souffrent les populations maliennes d’aujourd’hui. Un dirigeant digne de nom, qui n’a pas atteint l’essentiel de ses objectifs de sa campagne, ne devrait plus avoir la prétention de se mettre face à son peuple pour solliciter un deuxième mandat. Après un échec

Aussi cuisant, le prétendant devrait se retirer par modestie et respect a son peuple. Nous rendons un grand hommage mérite a tous les leaders des pays qui se sont prosternés devant leurs peuples pour demander pardon, par ce qu’ils n’ont pas pu satisfaire leurs engagements électoraux, avant de déposer le témoin avec humilité. Ce sont là, des exemples de grandeur et de sagesse que l’histoire retiendra. Un bilan controverse, mitige pendant quatre années, ne pourrait se redresser, en une année avant des nouvelles élections, en fin de mandat. A l’impossible nul n’est tenu. Seul le bon Dieu est suffisant, capable de miracles.

Le 21eme siècle est le temps de la technologie, de l’informatique, de la compétence, de la concurrence et du travail bien fait. Les grandes idéologies du 20eme siècle ont cède la place à la doctrine d’un village planétaire, dans lequel a travers l’informatique et internet les hommes se communiquent, se forment et se rapprochent les uns des autres. Ce n’est pas une question de couvrir quelqu’un d’opprobre, ou d’être alarmiste, mais de prendre conscience que c’est un passage obligatoire dans le parcours politique et la conception d’un projet de société pondérable. L’appareil électoral de l’ADEMA doit être nettoyé de toute la rouille qu’il a accumulée au cours des contacts avec les autres régimes, à défaut de quoi, il sera complètement grippé en 2018.La machine sera donc en incapacité de compétir et va s’éteindre avant cette date. La désignation d’un candidat interne se précise au fil du temps, malgré les manœuvres de distraction orchestrées par une frange de la direction du parti, qui s’entête à vouloir garder l’ADEMA dans le sillage du RPM. Les astuces ne leur manquent pas, pensant que personne d’autre ne pourrait mieux guider le parti, à l’horizon des élections de 2018.

Une commission ad hoc, travaille d’arrache pieds sur le thème de l’union de la gauche démocratique et républicaine au Mali, qui vise non seulement à bloquer les velléités de candidature interne de l’Adema, mais surtout de promouvoir un candidat consensuel qui n’est autre que celui du RPM. Le tour de magie a été très vite démasqué. La prétention est grotesque, naïve et utopique. L’illusion de confectionner une grande famille ADEMA avec les lambeaux du passé est tout simplement irréaliste, après tous les coups fourrés qui ont éclaboussé le parti. Le CE ne devrait pas prêter le flanc a des manipulations tendancieuses, qui n’ont d’autres objectifs que donner un coup de grâce au parti, l’embaumer, et le sceller raide (rigormortis) dans les bottes du candidat du RPM, par des individus qui ont touché leurs rançons. Leur sale besogne est en train de se réaliser à visage découvert, a un moment où l’ADEMA devrait avoir le courage de brandir une solution de sortie de crise, et de rupture avec les pratiques d’une mouvance présidentielle amorphe. L’allégeance individuelle et collective au pouvoir et à ses alliés n’inspire plus la confiance, la clairvoyance et la comptabilité aux yeux du peuple malien, comme l’attestent les grèves en chaine des travailleurs, les détournements scandaleux et impunis des dirigeants, la paupérisation grandissante du pays, la perversion des mœurs, la déroute du commandement des forces armées, la corruption tous azimuts, et la carence du système judiciaire etc., etc.

La présentation d’un candidat ADEMA aux élections présidentielles de 2018, n’est qu’un préalable, et peut être l’acte le plus légitime que le parti se doit de poser. Le travail le plus laborieux n’a même pas commence. Il dépendra de la célérité et de la qualité des thèmes de sensibilisation que le parti va proposer aux militants, allies et sympathisants. La poursuite de l’idée d’une candidature de la gauche démocratique unifiée, n’apportera aucun changement qualitatif pour le Mali. Il relève plutôt de l’idéalisme stalinien, de l’utopie politique, et de la vision révolue hégémonique et démoniaque de politiciens véreux, qui ne jurent que par l’argent sale sous le masque de la démocratie. Depuis 2013, les militants du manifeste, conscients du danger de cette rétribution ont lancé le mouvement de refondation du parti, pour l’union de tous les militants autour des valeurs fondamentales qui ont prévalues à la création de l’ADEMA. (Lire le manifeste dans le journal Les ECHOS).La question est devenue un passage obligé pour la reconquête du pouvoir par l’ADEMA, et une exigence des structures de base du parti. Elle doit par conséquence revenir à l’ordre du jour des réunions du CE. Elle se résume en trois points : la démarcation du régime du RPM, la présentation d’un projet de société et l’appel à une candidature interne crédible de l’ADEMA.

Le Mali n’a pas besoin d’une deuxième révolution semblable à celle de 1991. Le pays demande un programme de redressement économique et social, de décentralisation effective, d’industrialisation des secteurs porteurs de plus-value, de suivi rigoureux des politiques de développement, de réduction drastique du train de vie de l’Etat, de contrôle de l’administration publique et de révision des lois de programmation des forces armées et de sécurité. Toutes ces réformes doivent être cadrées et mises en application par un gouvernement de transition en trois années. Ce sont les jeunes cadres, compétents, intègres, engagés, rompus aux nouvelles technologies, et capables de travail bien fait, qui doivent être affectés aux postes de responsabilités pour diriger ce programme.

La méthodologie de réhabilitation de l’histoire de la démocratie et de la souffrance affligée au peuple malien est très délicate, difficile à aborder de l’indépendance en 1960 à ce jour. Elle ne peut se fonder sur le seul droit de dénonciation des pratiques sociales et des comportements de travers des leaders. Elle exige une vraie capacité de réflexion et d’analyse, de la détermination et une bonne dose de courage. La jeunesse n’aura pas le temps, ni le tempérament de s’attarder sur la problématique du passé. Le pragmatisme l’oblige à faire le portrait-robot des futurs héros qui hisseront le Mali au niveau des pays émergeants.

Par Mahamane Kalil Maiga Professeur en médecine à la retraite

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