Nous avons profité du séjour au Mali du secrétaire général adjoint de la section ADEMA de Côte d’Ivoire monsieur Bourama KEITA pour demander son avis sur les préparatifs de la prochaine campagne électorale présidentielle en 2018 et la vie du parti dans ce pays. Nous vous livrons le contenu de cette interview.
Carrefour : Quelle est la santé du parti dans votre section ?
Merci de m’avoir accueillir dans vos locaux, vous me donnez l’occasion de me faire connaitre, le travail titanesque abattu par la section de côte d’Ivoire qui est la plus grande section de l’extérieure en Afrique. Notre section comprend 146 sous-sections sur l’ensemble du territoire ivoirien. Ces sous-sections sont constituées de 280 comités. Le secrétaire général de la section est M. Nouhoum Diallo qui abat un travail formidable depuis des décennies. Nous sommes ici les fondateurs de ce grand parti qui a donné le premier président démocratiquement élu. Le parti compte ici plus de 300.000 électeurs.
Carrefour : Quel est votre avis sur le problème de candidature à l’interne de l’ADEMA pour l’élection présidentielle de 2018 ?
Vous savez, nous avons l’impression que depuis longtemps, les intérêts personnels ont dominé ceux du parti. Et cela continue à mon avis. A chaque fois qu’un cadre entre au gouvernement sans que le parti ne soit consulté au préalable il ne se sent plus redevable du parti. Cette pratique casse le parti. Je pense que ce sont ces mauvaises pratiques qui secouent le parti actuellement. Un parti est fait pour conquérir et exercer le pouvoir. Renoncer à cela du jour au lendemain, cela voudrait signifier qu’il y a le vers dans le fruit il y a longtemps. Normalement, chaque parti présent à l’Assemblée Nationale doit avoir son candidat à l’élection présidentielle pour éviter de tricher avec le contribuable malien dont l’argent sert à faire fonctionner les partis politiques. Les partis qui font cela doivent perdre leur financement tant qu’ils sont dans cette posture. De toute façon les cinq ou dix premiers partis présents à l’Assemblée Nationale doivent être obligés d’aller avec leur propre candidat aux élections présidentielle. Je pense qu’une loi devrait être prise dans ce sens par le ministre de la reforme de l’Etat. Cela évitera à ces partis de tricher avec le peuple et la démocratie.
Carrefour : Quelle est la position exacte de la section ADEMA de côte d’Ivoire sur la question de candidature unique pour la convention de la majorité présidentielle (CMP) ?
Nous en côte d’ivoire, nous exigeons que notre parti désigne un candidat à l’interne. Je pense que la CMP doit accepter que le candidat de l’ADEMA soit celui de la CMP, sinon la question de candidature unique sera une utopie. La section ADEMA de Côte d’Ivoire à un poids politique important. Si jamais le comité exécutif et les autres structures des jeunes et des femmes ‘’se prostituent’’ au RPM, nous ne serons pas avec eux dans cette future élection de 2018.
Carrefour : Pourquoi alors ?
Nous voulons que le pays avance. Depuis cinq ans, le Mali n’a fait que reculer et à l’extérieur nous avons honte du bilan réalisé jusque là. Il est insuffisant pour faire espérer le malien en son avenir. Je vous remercie !