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Rupture dans la gestion politique du Mali : Oumar Tatam Ly pour incarner l’espoir de changement
Publié le vendredi 2 juin 2017  |  le Reflet
5è
© aBamako.com par Androuicha
5è session du Conseil Exécutif National de l`Agriculture
Bamako, le 24 mars 2014 à la primature. Dans le cadre de sa rencontre annuelle, le Conseil Exécutif National de l`Agriculture s`est réunit sous la présidence du premier ministre Oumar Tatam Ly.
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Très peu de Maliens sont satisfaits de la gestion actuelle du Mali et reconnaissent s’être trompés dans le choix politique effectué dans les urnes en 2013. La volonté de rupture totale dans la gouvernance du pays à partir de la présidentielle 2018 est palpable à tous les niveaux, notamment au sein de la frange juvénile de la population. Ces deniers jours, Oumar Tatam Ly est l’un de noms qui viennent à l’esprit quand on évoque la nécessité de gérer le Mali autrement. Modeste et humble, l’homme peut hésiter à franchir le pas s’il n’est pas convaincu que cela pourra réellement changer les choses. D’où la nécessité pour la jeunesse malienne, sans distinction de chapelles politiques, de porter cette candidature.

Pour se hisser sur la voie de l’émergence, le Mali a besoin d’une rupture totale dans la méthode de gestion du pays, dans sa gouvernance. D’autant plus que la classe politique actuelle a montré ses limites, son manque de vision pour faire de nos immenses potentialités, des richesses équitablement reparties et des atouts de développement. Il faut des dirigeants qui n’oublient pas qu’ils sont élus pour les Maliens et non pour des néocolonialistes qu’ils doivent constamment adouber pour régner sans heurts.



La rupture ou le changement tant souhaité par les Maliens dans la gestion politique de leur pays, nécessite l’émergence dans l’arène d’un homme neuf et compétent, mais au fait des réalités du pays. Un homme qui n’est pas inféodé à la classe politique aux affaires depuis l’avènement de la démocratie en mars 1991.

Le Mali n’a besoin ni de théoricien ni de magicien pour retrouver l’élan pris dans son développement avant le coup d’Etat du 19 novembre 1968. Le pays a plutôt besoin d’un vrai leader, d’un homme d’Etat capable de reprendre avec rigueur les rênes du pays pour le remettre au travail et utiliser ses ressources comme moteur de son émergence politique, économique et sociale. Un homme à cheval sur des valeurs et sur des convictions comme la transparence, la probité et cultivant à souhait l’excellence et le mérite. Un vrai visionnaire capable de capitaliser toutes les potentialités humaines et économiques de ce pays qui est loin d’être pauvre puisque permettant constamment à de nouveaux milliardaires d’émerger.

Vouloir gouverner autrement le pays, de diriger l’exécutif sur des critères objectifs que l’appartenance politique ou d’autres considérations sociopolitiques ! Miser sur des jeunes cadres compétents et intègres qui ont une vision réaliste des vrais enjeux et défis de notre époque…

Voilà, entre autres, “erreurs” commises par le jeune économiste Oumar Tatam Ly “OTL” quand il était à la Primature. Il avait sans doute accepté cette mission en nourrissant ce rêve qu’un autre Mali était possible, qu’on pouvait voir le bout du tunnel en comptant sur nous-mêmes par une exploitation experte et une utilisation judicieuse de nos richesses.

L’action noyée dans un flot de discours

Mais, ce jeune cadre qui ne connaît d’autres critères de gouvernance que la compétence et l’excellence a vite compris en fait qu’il ne partageait pas ce rêve avec son président et la grande majorité des membres de son gouvernement que dans les discours. Malheureusement, dans le Mali démocratique, le discours a pris le pas sur l’action. On parle trop et on promet beaucoup, mais on agit peu ! Facile donc de comprendre que l’on soit vite passé du “Mali d’Abord” à la “Famille d’Abord” !

Cette déception, cette impuissance de réaliser ce rêve, à mettre en musique le projet de société très séduisant sur le papier était très perceptible dans le discours de campagne d’Oumar Tatam Ly.

“Au regard des dysfonctionnements et des insuffisances… qui réduisent grandement sa capacité… environnement institutionnel devenu moins favorable… au sortir des élections législatives” ! Voilà, entre autres, expressions utilisées par le démissionnaire. Un choix des mots et expressions qui ne doit rien au hasard car “riches en sous-entendus”.

Politiquement plus mature qu’on ne le pense, OTL a judicieusement choisi ses arguments pour montrer à l’opinion nationale et internationale qu’il ne démissionnait pas parce qu’il avait découvert que la charge était plus lourde qu’il ne l’imaginait, mais parce qu’il ne voulait pas être une marionnette qu’on manipule à souhait pour continuer à berner les Maliens en se faisant passer pour l’apôtre du changement tant réclamé et tant attendu par ce peuple.

Bien éduqué, mais trop rusé pour être le jouet des dinosaures qui ont pris le régime d’IBK en otage, Tatam Ly est rapidement devenu l’homme à abattre. Son intégrité et son indépendance d’esprit hypothéquaient beaucoup d’intérêts. A commencer par ceux des caciques du Rassemblement pour le Mali (RPM) et la famille présidentielle à qui plusieurs de ses ministres devaient leurs postes. Sans compter son “entêtement” à vouloir pousser vers la retraite certains cadres qui avaient leur avenir derrière eux.

Fort de sa majorité à l’Assemblée nationale, le parti présidentiel a estimé avoir un droit inaliénable sur le fauteuil du Premier ministre. Un poste que Les Tisserands n’ont finalement obtenu qu’en avril dernier avec son premier-vice président, Abdoulaye Idrissa Maïga. Et cela aux dépens de l’actuel président du parti, Dr. Bocary Tréta, qui lorgnait le poste depuis l’élection du président IBK.

Dans la dignité et l’honneur intact

Et malheureusement pour OTL, il ne pouvait pas compter sur le président de la République pour avoir les coudées franches dans l’accomplissement de sa mission. Face à la pression de ses familles (politique et sociale) et des courtisans qui voyaient en lui une sérieuse menace pour leurs combines et trafic d’influence, Oumar Tatam Ly a été lâché par le chef de l’Etat.

Comme l’avait souligné un confrère à l’époque, “puisqu’ils voulaient son fauteuil, il décida de le leur rendre en toute simplicité, mais avec beaucoup de dignité… Ils voulaient sa tête. Il la leur rendit, mais avec élégance”.

Fruit de son éducation et sûr de ses valeurs, Oumar Tatam Ly a un véritable sens de la dignité et de l’honneur ainsi que le sens réel du devoir républicain. Malgré son jeune âge, il incarne mieux le sens du devoir et de la responsabilité que la plupart de ces clowns qui se rêvent en leaders politiques. Pendant le temps qu’il a passé à la Primature, ce fin analyste s’est illustré par sa parfaite maîtrise des dossiers de la vie de la nation.

Travailleur ponctuel et assidu, intègre et persévérant à la tâche, il a mis en avant un certain nombre de valeurs (intégrité, probité morale, reconnaissance du mérite, sens de l’honneur et de la dignité) qui sont assez indicateurs de la noblesse et la pertinence de ses ambitions pour la République, pour la nation.

Les retombées de ses actions n’ont pas été perceptibles autant qu’on l’aurait souhaité parce qu’ils ont été noyés dans les mauvais comportements des proches de Koulouba pris à la gorge par de nombreux scandales. Et il a préféré rendre son tablier que de continuer à voir ses efforts hypothéqués par des brebis galeuses du régime.

Ils sont nombreux les observateurs qui pensent qu’OTL peut être l’homme qu’il faut pour relever le Mali s’il a les coudées franches. Dans la gouvernance actuelle du Mali, ce n’est que dans le fauteuil présidentiel qu’on a la marge de manœuvre convenable pour peser sur le destin de ce pays, remettre le peuple au travail en lui redonnant confiance et en prônant le culte de l’excellence.

Oumar Tatam Ly est l’un des candidats susceptibles de mieux incarner l’espoir de rupture du peuple malien et le rêve de changement de la jeunesse de notre pays. Et cela d’autant que, en termes d’expériences, il n’a rien à envier à ceux qui peuvent lui disputer la légitimité de reprendre les rênes du pouvoir au nom de la jeunesse toujours bernée par nos dirigeants.

L’efficacité dans la discrétion : un héritage familial

Digne fils de son illustre père Ibrahim Ly et de sa non moins célèbre mère, Ly Madina Tall, Oumar Tatam Ly est né le 28 novembre 1963 à Paris, en France. Le patriotisme et les vertus morales sont des héritages familiaux. Certes son regretté père, Ibrahim Ly (dont un lycée de Bamako porte le nom) est surtout réputé comme un brillant homme de lettres auteur de deux chefs d’œuvres que sont “Toiles d’araignées” et “Les noctuelles vivent de larmes”. Mais, il ne fut pas moins un intellectuel très engagé, un militant de gauche respecté et craint.

Directrice de campagne du président Alpha Oumar Konaré “AOK” en 1992, Ly Madina Tall, est aussi un exemple d’engagement discret, mais efficace. Elle a connu par la suite une brillante carrière diplomatique au cours des deux mandats d’AOK (1992-2002).

Une discrétion et une efficacité qu’Oumar Tatam Ly a héritées lui conférant un statut de jeune premier dans son brillant parcours universitaire et professionnel. Jeune directeur de la BCEAO-Mali, OTL est titulaire d’une agrégation en histoire, d’un DEA en histoire économique de la Sorbonne et du diplôme de l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec) de Cergy-Pontoise.

Sa première expérience professionnelle, il l’a acquise à la Banque mondiale puis au secrétariat général de la présidence de la République du Mali. Il a intégré la Banque centrale (BECAO) en 1994 en qualité de fondé de pouvoirs à la direction centrale des études et de la prévision. En 1996, il est nommé adjoint au directeur des études, avant de devenir directeur des opérations financières de 2000 à 2006.

Une année après, Oumar Tatam Ly est promu directeur du département de l’émission, de la comptabilité et des finances. Une fonction qu’il a assumée jusqu’au le 1er janvier 2009, quand il est nommé au poste de directeur national de la BCEAO pour le Mali.

De 1992 à 1993, Tatam Ly a aussi été chargé de mission à la présidence de la République du Mali. De 1993 à 1994, il fut conseiller technique à la présidence de la République du Mali, puis chef du Bureau d’analyse et de prospective.

S’il n’est pas politiquement coloré, se contentant d’être un homme de défis conscient de ses responsabilités vis-à-vis de la nation, l’ex-Premier ministre avait participé à l’élaboration du volet économique du programme du candidat Ibrahim Boubacar Kéita. La pertinence de sa vision qui s’y est exprimée n’était pas sans doute étrangère au choix porté sur lui comme le tout premier chef de gouvernement d’IBK. Un homme qui incarnait à souhait le changement pour la grande majorité des Maliens et qui a déçu plus d’un.

Un candidat pouvant l’espoir et le rêve des jeunes Maliens

Réputé ne pas être un prétentieux mégalomane, OTL s’est fait très très discret depuis sa démission de la Primature. Très déçu ? Il l’était et avait toute les raisons objectives de l’être. Mais, entre-temps, il s’est refait en tirant les leçons de cette expérience sans doute très enrichissante sur la gestion politique du Mali. Suffisant pour relancer dans la course présidentielle en 2018 ? Ce n’est pas évident !

En vrai banquier, l’homme n’a pas peur du risque. Mais, par déformation professionnelle, il ne s’engagera pas sans garantie. Sans la garantie qu’on ne prône pas et qu’on ne portera pas sa candidature pour faire de lui un otage au sommet de l’Etat. Autrement dit, porté au pouvoir par des opportunistes qui voient en lui la marionnette idéale pour servir leurs intérêts égoïstes, pour davantage piller et appauvrir le pays.

Comme l’essentiel des observateurs avec qui nous avons échangé sur le sujet, la rupture dans la gouvernance du pays passe par une forte et sincère mobilisation de la jeunesse pour soutenir une candidature qui incarne ses espoirs et ses rêves. Une forte mobilisation en dehors de tout clivage politique traditionnel comme ATT en a bénéficié en 2002 et IBK en 2013.

Et derrière Oumar Tatam Ly, la jeunesse malienne n’a rien à perdre. Au contraire : elle a tout à y gagner !

Hamady Tamba

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