Les documents SwissLeaks qui avaient permis de révéler une vaste opération internationale d'évasion fiscale et de blanchiment d'argent font état de sept comptes bancaires de la Conférence épiscopale du Mali dans une banque dénommée HSBC à Genève. Les responsables de l’Eglise catholique du Mali apportent un démenti à ces allégations. Dans un communiqué publié ce mercredi 31 mai ils s'interrogent sur les vraies motivations de leurs auteurs.
L'affaire implique les trois plus hauts dirigeants de l'époque de la Conférence Épiscopale Malienne (CEM). Parmi eux, Monseigneur Jean Zerbo, archevêque de Bamako, chargé des finances de la CEM au moment des faits. Ces révélations interviennent alors qu'il vient d'être créé cardinal par le Pape François. Trois autres protagonistes, dont Jean-Gabriel Diarra évêque de San et ex-numéro un de l'Eglise catholique du Mali, et Cyprien Dakouo, secrétaire général de la CEM à partir de 2004 sont aussi accusés.
Les fichiers internes de la banque HSBC indiquent que deux banquiers ont rencontré à plusieurs reprises les trois responsables catholiques maliens pour faire fructifier les avoirs. A Bamako, les journalistes du quotidien Le Monde affirment que les protagonistes fuient les questions. Le Cardinal Jean Zerbo s'est dit surpris et a même ironisé sur le mode : « Moi, un compte en Suisse ? Je suis donc riche sans le savoir ! » avant de donner une explication plus sérieuse. Pour lui, il s'agit d'« un vieux compte hérité de l'Ordre des missionnaires d'Afrique qui géraient l'église ». Il ajoute n'avoir jamais ouvert un « compte personnel » à l'étranger.
La Conférence épiscopale du Mali (CEM) a ainsi démenti ce mercredi 31 mai toutes les informations selon lesquelles trois de ses responsables, dont Mgr Jean Zerbo, auraient pendant plusieurs années entretenu des comptes bancaires en Suisse. La CEM déclare qu'elle s'inscrit en faux contre ces allégations et assure fonctionner « en toute transparence ». La conférence épiscopale précise que « l'Eglise du Mali accomplit sa mission d'évangélisation dans la dignité et ne peut utiliser de l'argent sale ». C'est pourquoi elle dit s'interroger sur les motivations réelles des « auteurs de l'article tendancieux » au moment de la nomination de son premier Cardinal Monseigneur Zerbo.
Les responsables de l’Église catholique du Mali accusés d'enrichissement illicite ont reçu le soutien du gouvernement. Selon le Ministre des Affaires religieuses et du Culte, cette calomnie ne vise qu'à salir l'image du premier cardinal du Mali. Selon Thierno Ahmadou Oumar H Diallo, cet article ne mérite pas d'être publié. Il s’est exprimé sur la question sur les ondes de RFI :