L’insécurité prend une tournure inquiétante du Nord au Sud du pays. Les attaques contre les forces armés maliennes, les casques bleus et les forces étrangères se multiplient. Plusieurs soldats français ont été blessés, dont un grièvement jeudi 1er juin, dans une attaque au mortier contre le camp de l'ONU à Tombouctou.
C’est le camp de la Minusma qui a été une nouvelle fois visé. Le porte-parole de l'Etat-major des armées, le colonel Patrik Steiger a indiqué qu'un tir de mortier était tombé vers 8h40 à proximité de l'emplacement des soldats de la force Barkhane dans le camp de la Minusma. Toujours selon lui « Il y a plusieurs soldats français blessés, dont un grave ». Ils ont été pris en charge par les structures médicales de la Mission de l'ONU au Mali et de la force Barkhane, toutes deux stationnées à l'aéroport de Tombouctou. L'armée suédoise, qui a mobilisé son antenne médicale après l'attaque, avait fait état de son côté de quatre soldats blessés, sans toutefois préciser leur nationalité.
Cette attaque du camp des Casques bleus de Tombouctou revendiquée dans la soirée de jeudi par le groupe jihadiste Nosrat al islam wal mouslimin est intervenue seulement un mois après une autre attaque similaire qui avait fait un mort et des dégâts matériels.
Le Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans dirigé par Iyad Ag Ghaly a aussi revendiqué dans un communiqué l'embuscade contre un convoi de ravitaillement de l'armée malienne qui avait fait trois morts parmi les soldats entre Nampala et Diabaly. Le groupe y affirme avoir tué neuf soldats maliens et perdu deux de ses combattants.
Par ailleurs mercredi 31 mai, six soldats nigériens ont été tués dans une attaque, à Abala à environ 200 km au nord de Niamey, près de la frontière malienne. Des hommes lourdement armés venus à bord de quatorze voitures tout-terrain ont attaqué la position militaire dans cette zone. La ville d'Abala, située dans la région de Tillabéri et qui abrite un camp de réfugiés maliens, fait partie des zones que Niamey a placées en mars sous état d'urgence.
Selon certains observateurs, cette recrudescence de l'insécurité dans le pays est le résultat d'un échec dans la Stratégie de lutte contre le terrorisme. Pour Serge Daniel, spécialiste des questions de sécurité, «il faut une coordination plus accentuée au sein du G5 sahel pour lutter contre les attaques asymétriques»: