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Présidence de la République : Oumar Tatam Ly a un bon profil : A-t-il la carrure de diriger le Mali de la corruption et du désordre ?
Publié le lundi 5 juin 2017  |  L’Humanité
5è
© aBamako.com par Androuicha
5è session du Conseil Exécutif National de l`Agriculture
Bamako, le 24 mars 2014 à la primature. Dans le cadre de sa rencontre annuelle, le Conseil Exécutif National de l`Agriculture s`est réunit sous la présidence du premier ministre Oumar Tatam Ly.
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Depuis l’élection du jeune Emmanuel Macron comme président de la République Française de plus en plus les comparaisons vont bon train. Des analystes, de simples citoyens évoquent déjà des noms de certains leaders politiques, économiques ayant fait leurs preuves tant au Mali que dans le reste du monde susceptibles d’être sur la trace du nouveau président français. Ils citent l’actuel maire de la CIV et ancien Premier ministre, Moussa Mara, l’ancien Premier ministre, Oumar Tatam Ly (OTL), le directeur exécutif de l’Onu-Sida, notre compatriote Michel Sidibé, même s’il n’est pas dans la catégorie des jeunes, entre autres.

Mais nous nous allons nous appesantir sur le cas d’Oumar Tatam Ly qui semble avoir la faveur des pronostics. Pour plusieurs raisons. Mais des questions demeurent. Est-il intéressé ? Est-il prêt ? Aura-t-il le soutient d’une large frange de la classe politique ou de la société civile ? A-t-il la carrure de diriger le Mali du désordre, de l’incivisme, de la corruption généralisée dans tous les secteurs de la vie active. C’est-à-dire un bateau en pleine mer qui prend l’eau de toute part.



Quels sont les atouts et les faiblesses d’Oumar Tatam Ly ? Nous nous sommes intéressés à la question. Nous avons mené une enquête. Les avis sont partagés.

D’abord, cette mise au point. Le problème du Mali ce n’est pas une personne mais une mentalité publique. Pouvons-nous arrêter une fois de croire que quelqu’un peut faire changer les choses quand nous-mêmes nous ne voulons pas changer. Même le plus bon président du monde ne pourra rien. Nous n’avons rien contre Oumar Tatam Ly mais il est de cette classe qui a toujours côtoyé la haute classe du Mali qui nous dirigera jusqu’à la fin du monde comme partout ailleurs, si l’on y prend garde.

Comment dans un pays où chacun réfléchit à ses intérêts personnels avant tout. Quel est le programme qui n’a pas eu de vives oppositions même si tout le monde reconnait l’apport dudit programme et devant lequel l’opposition même les plus tenaces se réservent de commenter pour ne pas mécontenter?

On veut lutter contre la corruption et on saute sur tous les toits quand on arrête quelqu’un et on transforme ça en règlement de compte au détriment du peuple.

Quand nous-mêmes nous qualifions les responsables honnêtes de maudits quand ils se réservent d’user des biens publics. On décrète les grèves quand un responsable arrête les avantages indument perçus sans une base légale. Arrêtons de rêver, ni Oumar Tatam Ly, ni un autre ne pourra rien sans qu’on ne change pas dans la mentalité et savoir que notre problème ce n’est pas une personne mais une mentalité publique.

Que Oumar Tatam Ly soit de bonne foi mais ceux-là qui font semblant de le soutenir ne voient que le profit à tirer et ils seront les premiers à le dénigrer si jamais il ne leur permettrait pas de puiser à leur tour. Malheureusement, c’est ça l’Afrique et le Mali en particulier. Chacun attend son tour et comme ça on va arriver à l’au-delà avant le tour du pays, c’est-à-dire le bas peuple qui aussi ne fait rien pour changer sa situation si ce n’est pour soutenir un clan contre un autre. Dans ces luttes, le bas peuple oublie qu’il n’a rien à gagner quel que soit l’issu du combat.

Il ne faut pas imiter la France, mais partons avec nos propres expériences Mais aussi ne votons jamais les vieux loubards qui ont fait tous les gouvernements de ce pays et qui ont sucé le sang des pauvres citoyens qui veulent nous amener encore à l’abattoir.

En tout cas, il faut que les maliens se réveillent pour prendre en main le destin de leur pays. Cinq ans de gâchis pour l’ultra majorité des maliens. C’est une erreur de continuer à croire qu’un homme providentiel viendra balayer d’un revers de la main les multiples maux du pays. Non ! Ce sont les citoyens maliens eux-mêmes sont les maux. Il est temps de se remettre en cause.

C’est à la jeunesse d’oser et de prendre sa responsabilité afin de couper carrément avec la vieille génération. Il faut au Mali une nouvelle génération de dirigeants sortie de nulle part pour mettre fin aux anciennes pratiques.

Les atouts d’Oumar Tatam Ly (OTL)

Si la décision de se porter candidat aux élections de 2018 venait de lui-même il peut rassembler la majorité des maliens, mais si c’est d’autres qui le proposent, il risque de ne rien faire de bon. Pour le cas de la France, à notre connaissance, on n’a pas proposé Emmanuel Macron. C’est lui-même qui a créé son mouvement, c’est le patriotisme.

L’alternance tant parlée n’arrivera qu’à 2023. Les observateurs doivent arrêter de faire rêver leurs concitoyens. Le cas Macron n’arrivera jamais, jamais, dans un pays où au moins 80% de la population n’a pas le niveau de la 6ème, avec environ 85% de taux de chômage. Bref, un pays ravagé par la pauvreté ne connaitra pas le cas Macron. En plus de cela, le cas ATT n’arrivera plus jamais non plus ! Personne ne sera président au Mali sans une base solide. Car la gouvernance par consensus n’est pas et ne sera une solution pour notre pays. Alors, si Oumar Tatam Ly est inspiré par la présidence qu’il vienne d’abord former sa base.

Certains maliens admirent Oumar Tatam Ly sans l’avoir jamais approché. Ils seraient prêts à le soutenir sinon à l’accompagner pour la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie politique pour notre pays. Le contexte actuel a créé tellement d’angoisse que beaucoup de nos concitoyens ont de bonnes raisons d’être pessimistes voir prophètes de malheur avec outrance. Non et non ! Le Mali mérite mieux et il s’impose à nous tous de bien réfléchir et d’acter pour un environnement de grand espoir en faveur des jeunes du pays.

Malheureusement, les maliens sont différents des français car ils sont monnayables. Avec 1000 FCFA, 2000 FCFA ou 5000 FCFA qui seront proposés aux électeurs le jour du scrutin les données peuvent changer.

Tout est mis en œuvre pour la réélection du président sortant car selon un ancien président africain : « En Afrique, on ne peut pas organiser une élection et la perdre ». Cette donne peut-il favoriser OTL.

Oumar Tatam Ly a démissionné, dégoûté des pratiques courantes dans ce pays. Il ne pouvait plus collaborer avec certains cadres maliens. Le pays n’est pas prêt pour le changement. Les cadres n’aiment pas des travailleurs comme OTL ou Zoumana Sacko qui les empêchent de voler. Alors, pourquoi viendraient-ils perdre leur temps avec les candidats qui ne leur faciliteront pas les choses. Comme on le dit le plus souvent : « Les peuples n’ont que les dirigeants qu’ils méritent ». Un point c’est tout !

Ses faiblesses

Oumar Tatam Ly a déjà travaillé avec ces vieux politicards maliens, il ne pourra pas écarter tous ces vieux renards de la politique malienne. Il sera contraint de travailler avec eux ou avec leurs protégés.

Oumar Tatam Ly a un bon profil mais est-ce qu’il a la carrure de diriger le Mali du désordre et de l’incivisme ? Oumar Tatam Ly n’a jamais été proche du bas peuple, ni du Mali profond. Nous ne pensons pas qu’Oumar Tatam Ly puisse mettre un nom à cent personnes au Mali car il n’a pas été en contact avec les citoyens. Toujours à côté, dans son milieu de riches et d’intellectuels. S’il veut gagner, il doit descendre dans l’arène, créer un mouvement, mettre en place sa stratégie de conquêtes du pouvoir et se singulariser des autres politiciens pourris. Nous ne faisons le griot de personne à priori. Qu’il se présente d’abord avec un programme solide. Et puis, le connaissez-vous ? On connaît son père mais lui il n’a rien démontré. Qui est son épouse ? Qui sont ses frères ? Comment et où sont-ils ? On ne veut plus de clans, ni d’épouse affairiste et vorace. On veut un chef capable de donner aux institutions leur force et leur respectabilité perdues. Un homme qui donne l’exemple, un chef qui punit même ses proches médias et immédiats, un homme qui aime le Mali. Oumar Tatam Ly se croit trop et il se prend trop au sérieux. Un adage dit : « Tu n’es rien et tu ne seras rien tant que tu penses que tu es mieux que les autres ». Le Mali a besoin de gens qui aiment son peuple, qui ne mentent pas qui ne volent pas et qui sourient à son peuple pas des gens qui pensent qu’ils ont raison d’avance et méprise les gens. Malheureusement c’est le cas d’OTL.

Une révolution mentale s’impose au Mali

Sur un autre plan, au-delà du choix des hommes et des femmes soucieux du devenir de ce pays, le Mali est confronté à un sérieux problème. Celui de la dégradation des valeurs morales. Nous devons maintenant sortir de la pièce de l’homme providence. Aucun président ne pourra sortir le pays de cette situation désastreuse si la majorité d’entre les maliens ne se transforment pas. Il faut une révolution mentale au Mali. Le pays doit quitter ce monde d’assistanat et prendre son destin en main.

Loin de nous l’idée de le dissuader, mais ce pays qui nous a vu grandir, malgré les initiatives et les bons vœux de ses différents présidents, n’est point facile à diriger. Tous les régimes qui se sont succédé de Modibo Keïta à IBK ont eu en eux-mêmes leurs propres poisons rendant ainsi l’exercice du pouvoir tributaire de la volonté de nuisance des ennemis de la Nation déguisés en patriotes en qui les gouvernants placent leur confiance. En clair, il ne deviendra que ce que son entourage veut qu’il soit, c’est-à-dire impopulaire à cause de leurs comportements empreints d’égoïsme et de méchanceté.

En tout cas, tout sauf lui-même. IBK n’a-t-il pas la volonté de sortir le pays de là où il se trouve. Mais a-t-il seulement la force de ses vœux pieux ? Car il phagocyté et lié par les siens propres. OTL peut s’y essayer lui aussi sera trahi par les siens. Comme quoi, sans vouloir passer pour un oiseau de mauvais augure, l’avenir de ce pays semble sombre sinon très obscur en tout cas pour longtemps. S’il est la solution du souci majeur des maliens soucieux des valeurs ancestrales et conscients que ce pays mérite mieux que ce que l’on vit aujourd’hui alors vivement son arrivée.

On n’a vraiment pas besoin d’une expérience de sécurité pour diriger le Mali. Nous avons besoin de quelqu’un qui peut remettre les fonctionnaires maliens au travail, créer des opportunités pour les jeunes, combattre la corruption profonde. Bref, il s’agit d’axer les actions vers la bonne gouvernance.

Moussa Mamadou Bagayoko



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