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Focus : Il y a un an, la crise
Publié le samedi 23 mars 2013  |  L’aube


© AFP par PASCAL GUYOT
Premier attentat suicide à Gao, affrontements entre soldats maliens à Bamako


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22 mars 2013 : il y a un an le Mali tremblait sous les bruits de bottes de soldats mutins.

Prétexte de ce mouvement ? Demander l’amélioration des conditions des troupes envoyées au front (au nord). Au finish, ces mutins décidèrent à partir de Kati de porter un coup d’arrêt (de manière brutale) au processus de gouvernance démocratique, jusqu’ici brillamment conduit par Amadou Toumani Touré. Celui-ci était au terme de son mandat. Il s’apprêtait à partir en douceur… Mais la force de la baïonnette a prévalu. Un désastre pour le Mali qui était envié pour sa stabilité et l’exemplarité de sa démocratie.

Dès lors, l’édifice démocratique bâti (brique après brique) par le courageux peuple malien (à ne pas confondre avec une minorité bamakoise assoiffée de gain et de pouvoir), s’est écroulé comme un château de cartes.

Consécutivement au renversement du régime, la chaîne de commandement de l’armée s’est brisée, ouvrant ainsi un boulevard au nord devant les bandes de terroristes. En effet, celles-ci ont successivement occupé les trois régions : Gao, Tombouctou et kidal. Conséquence ? La République était désormais coupée en deux. Le chaos s’installe partout.

Au sud, à Bamako, le coup d’Etat entraîne la déliquescence de l’Etat. Le Mali connaît alors la plus grave crise institutionnelle de son existence. Et du coup, le pays connaît des troubles avec son lot d’incertitudes (qui se poursuivent d’ailleurs). A Bamako, les acteurs (civils et militaires) de cette situation se soucient visiblement peu du Mali.

Aujourd’hui encore, le monde nous observe et il se demande : qu’est ce qui est arrivé pour que le Mali tombe aussi bas.

Après mars, des opportunistes de tous bords ont rejoint la junte. Une junte qui, depuis Kati, et par la force des armes, avait l’intention de confisquer le pouvoir ou au moins de l’exercer durablement. Un scénario à la nigérienne et/ou mauritanienne, se précisaient-il au Mali ? Il fallait le craindre.

Dans un contexte sociopolitique en déconfiture et caractérisé par le flou et la terreur des armes, des leaders politiques, conscients de leur faiblesse sur l’échiquier, espéraient tirer leur épingle du…chaos. Mais grâce à la vigilance de la Cedeao, appuyée par la Communauté internationale, l’ordre constitutionnel fut rétabli ( ?). Au grand dam des putschistes et de leurs alliés.

Mais la situation au sud demeure confuse. En effet, entre un président de la transition qui ne s’assume point, un gouvernement inefficace et une armée disloquée et en quête de discipline, le Mali reste toujours au centre des préoccupations. Pour refermer cette parenthèse (sombre) de l’histoire du Mali, nombreux sont les partenaires à souhaiter l’organisation rapide d’élections générales.

Au nord, après une dizaine de mois d’occupation terroriste, le salut est finalement venu par l’intervention française. En effet, après l’attaque de Konna, le 11 janvier 2013, l’aviation française est entrée en action au Mali, à la surprise générale.

Grâce à l’engagement de François Hollande, l’avancée des terroristes vers les localités du sud, a été stoppée.

Le Mali venait d’échapper au pire. Dès lors, les forces françaises et l’armée ont accompli un remarquable travail qui s’est soldé par la libération de toutes les localités du nord. Dans un élan de solidarité, l’engagement des pays frères et voisins du Mali se traduit par la présence au nord des forces engagées sous la bannière de la Misma, qui agit sous le mandat de l’Onu. Place maintenant à la sécurisation des villes.

En ce 22 mars, l’heure n’est guère à un quelconque bilan, encore moins aux leçons à tirer de cette triste période de l’histoire du Mali. Cependant, nous avons l’intime conviction qu’aucun pays ne se construit sur du mensonge, la sauvegarde d’intérêts personnels, et la haine. Or, il semble qu’au Mali, ces trois «denrées» font actuellement recettes…

C.H. Sylla

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