Ce n’est plus qu’une question de jours. Le président François Hollande a assuré que la souveraineté du Mali sera rétablie sur « la quasi-totalité » du territoire dans « quelques jours ». L’intervention française au Mali s’achemine-t-elle vers sa fin ? C’est ce que prédisent, en tout cas, les autorités françaises.
Le retrait des troupes françaises au Mali commencera «à partir de la fin» avril, a également indiqué le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, ce mercredi, lors de sa réponse à la motion de censure déposée par l’UMP. Ces déclarations annoncent probablement la fin d’une mission (presque) accomplie. Retour sur trois mois de guerre contre le terrorisme au nord du Mali.
Le 10 janvier 2013, la situation sécuritaire se dégrade au Mali. Les terroristes islamistes prennent la ville de Konna. Et se dirigent vers Mopti, dernier verrou solide avant la capitale, Bamako. Le président par intérim, Dioncounda Traoré sollicite son homologue français et lui demande une aide secours et assistance. François Hollande décide dès le lendemain 11 janvier dans l’après-midi d’engager l’armée française dans une guerre dénommée l’opération Serval.
De Konna à Kidal.
Dans la nuit du 11 au 12 janvier, des frappes de Mirage 2000 et d’hélicoptères Gazelles détruisent une demi-douzaine de véhicules ainsi qu’un centre de commandement, stoppant une colonne islamiste qui se dirigeait vers Mopti. Un pilote de Gazelle français, le lieutenant Damien Boiteux est tué pendant l’opération. Les autorités maliennes ont rendu un hommage mérité à cette première victime étrangère en l’élevant au grade d’Officier de l’ordre national du Mali.
Le 12 janvier, les troupes maliennes reprennent la ville de Konna. Le 13 janvier, les moyens aériens français bombardent les environs de Konna, Léré et Douentza. Des Mirages attaquent également les éléments islamistes à Gao, provoquant le départ des troupes du Mujao de la ville. Le 14 janvier, les troupes islamistes contre-attaquent et prennent la ville de Diabali, à 400 km de Bamako, en passant par la Mauritanie pour éviter les attaques françaises. Le chef d’Aqmi à Tombouctou, Abou Zeid, dirige l’opération.
Au 16 janvier, la ville de Konna n’était pas totalement sous contrôle, avec la présence de quelques éléments islamistes. Dans le même temps, les troupes françaises et maliennes engagent directement le combat au sol à Diabali pour tenter de reprendre la commune aux rebelles. Le 17 janvier au soir, l’armée malienne reprend aux terroristes la ville de Konna, tuant des djihadistes, détruisant quelques véhicules et prenant possession de 8 autres véhicules.
Le 21 janvier, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, annonce la reprise par les armées malienne et française des villes de Diabali et Douentza.
Le 25, après des bombardements, les Français reprennent l’aéroport de Gao (au nord-est), important centre de logistique pour les islamistes, avant de s’emparer de toute la ville le 26 janvier. Le 27 janvier, l’aviation française bombarde des positions stratégiques islamistes sur Kidal, dans l’extrême nord-est du Mali, détruisant notamment la maison de Iyad Ag Ghaly, chef du groupe armé Ançardine.
Le 28 janvier, les forces franco-maliennes reprennent Tombouctou, à l’issue d’une opération terrestre et aérienne menée dans la nuit pour contrôler les différents accès de la ville, et empêcher ainsi des exfiltrations ennemies.
Près de 4000 soldats français engagés
Le 29 janvier, le Mnla annonce que les villes de Kidal, Tessalit, Léré, In Khalil, Anefis, Tinzawatène, Tessit et Talatayt sont sous son contrôle.
Dans la nuit du 29 au 30 janvier, au cours d’une opération aéroportée, l’armée française prend position sur l’aérodrome de Kidal, situé au sud-est de la ville. De plus, depuis quelques jours, l’aviation française procède à des frappes aériennes assez importantes dans le secteur où les terroristes se sont probablement retirés après avoir quitté les grandes villes.
Le 30 janvier, la France appelle au dialogue avec la population du Nord du Mali.
Le 02 février, le président français, François Hollande effectue au Mali une visite de 24 heures qui l’a mené à Tombouctou (via Mopti-Sévaré) et à Bamako.
Le 23 février, Abdelhamid Abou Zeid, l’un des chefs d’Aqmi au Mali aurai
t été abattu, lors de combats dans les montagnes des Ifoghas, par les forces tchadiennes, qui auraient également tué Mokhtar Belmokhtar. Avec la mort de ces deux terroristes, Aqmi perd deux de ses plus grandes figures grâce à l’intervention française au Mali. Cette intervention qui a, sans doute, stoppé l’avancée des terroristes vers Bamako, la capitale, a permis de libérer les trois régions du nord du Mali. Elle a aussi mis fin au projet criminel « d’Etat islamique du Mali » d’Iyad Ag Ghaly et ses soutiens terroristes. Enfin, l’intervention française a aidé à décapiter AQMI et tous les groupes terroristes qui faisaient régner la terreur dans le nord du Mali.
Ce sont près de 4000 militaires français qui sont déployés au Mali dans le cadre de l’opération Serval. A leurs côtés près de 6300 militaires des forces africaines. Si la France se retire en avril, elle aura mérité et peut déjà retenir que les Maliens n’oublieront pas cette solidarité agissante. Que la France se dise déjà que les soldats perdus sur le champ de l’honneur, ne sont pas morts pour rien. Qu’elle se dise aussi que la mission a été…accomplie.