Au point de vue religieux, on peut dire que, dans la société ancienne, le polythéisme s’accentuait vers le sud-bien que la notion d’un Etre suprême créateur de l’univers y soit partout présente alors que le monothéisme s’imposait de plus en plus vers le Nord jusqu’à devenir absolu, avec l’Islam, dans les zones désertiques.
Quant à la zone médiane, elle présente la particularité de regrouper presque tous ces éléments. On y rencontre des hommes de toutes les tailles, de tous les teints et de tous les tempéraments. L’herbe de la savane y ondule au pied des arbustes tout comme au pied des puissants baobabs. Le cœur de cette zone médiane était, nous l’avons dit, l’actuel Mali.
Véritable carrefour des peuples, ce fut longtemps la «plaque tournante» du Bafour pour des échanges de toutes sortes. La «Boucle du Niger» était plus particulièrement considérée comme terre de rencontre et d’unification.
En effet, zone de confluence des eaux (les eaux du Bani, fleuve «noir», s’y mêlent aux eaux du Niger, fleuve «blanc» pour ne plus former qu’un seul fleuve), elle était aussi considérée comme zone de confluence des races. De même que les eaux de diverses origines s’y mêlaient pour ne plus faire qu’un, les races les plus variées étaient appelées à s’y rencontrer au nom de l’unité humaine. Symbole d’unité et de confluence, la zone médiane était, en outre, le lieu de rencontre et d’échange de deux courants particulièrement sacrés et complémentaires : ceux du sel et de la cola.
A.H. BA