Bamako - La chef de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, a annoncé lundi à Bamako une aide de 50 millions d’euros pour permettre aux pays du G5 Sahel de créer une force conjointe destinée à lutter notamment contre la menace jihadiste.
Cette annonce a été faite dans la capitale malienne lors de la rencontre annuelle entre la représentante de l’UE et les ministres des Affaires étrangères du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad).
Les participants ont salué la décision adoptée au dernier sommet de l’organisation, le 6 février à Bamako, de "création immédiate de la force conjointe du G5 Sahel dont le mandat régional est de lutter contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et l’immigration irrégulière", selon un communiqué conjoint. "L’UE a exprimé son soutien à l’initiative et présenté l’ensemble des appuis qu’elle entend mobiliser. A travers la facilité de paix, 50 millions d’euros vont être alloués" à ce projet.
Lors d’une réunion des chefs d’état-major du G5 Sahel en mars, les Etats membres ont approuvé un plan prévoyant des effectifs de 5.000 militaires, policiers et civils, dont sept bataillons de 650 soldats chacun.
En janvier 2017, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont décidé de créer sur leurs frontières communes une force de sécurisation du Liptako-Gourma - zone à cheval sur les trois pays - qui n’a pas encore été mise sur pied et doit constituer une composante de la future force conjointe du G5 Sahel.
La décision initiale de création de cette force conjointe remonte au sommet du G5 Sahel en novembre 2015 à N’Djamena, la capitale tchadienne.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Les jihadistes ont été en grande partie chassés de cette région par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, et qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et dans le sud du pays et le phénomène déborde de plus en plus souvent sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.