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Trahison contre le peuple
Publié le mardi 6 juin 2017  |  Le Républicain
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L’Assemblée Nationale a adopté, presque en catimini, le samedi matin de bonheur (à 2 h 45 minute), le projet de loi portant révision de la constitution malienne du 25 février 1992. Les 35 députés de l’opposition ont rejeté le projet sous prétexte que non seulement leurs amendements (au nombre de 43) n’ont pas été pris en compte, mais aussi, que le moment n’est pas propice pour réviser la loi fondamentale.




Admettons le : la constitution n’est ni la bible ni le coran, un texte sacré et intouchable. Donc normalement, une révision constitutionnelle nécessaire n’est point un crime. Mais aujourd’hui cette tentative de révision de notre texte fondamental en cours, est un crime n’en déplaise au pouvoir dont le ministre Kassoum Tapo, qui, pour convaincre les députés, a laissé entendre que cette révision constitutionnelle « est une exigence compte tenue de la situation politique du pays et une exigence de la communauté internationale ». Cela se passe de commentaires. Nous voilà donc réduit à bâtir le futur du Mali en fonction d’un Accord de paix inapplicable deux ans après sa signature et selon les desideratas de la communauté internationale.
Quid de la violation de l’article 118 de notre loi fondamentale qui stipule «... Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire. La forme républicaine et la laïcité de l’Etat ainsi que le multipartisme ne peuvent faire l’objet de révision » ? Nul n’ignore aujourd’hui que les deux tiers du territoire malien échappent au contrôle du pouvoir malien. Le gouverneur de la région de Kidal est obligé de camper à Gao, plusieurs localités du Centre sont aujourd’hui sous la coupe réglée des djihadistes.
Nos députés, habitués à voter aveuglement les projets de loi proposés par le gouvernement, viennent ainsi d’ouvrir la boite de pandore. La balle est aujourd’hui dans le camp des Maliens pour dire NON, lors du Referendum du 9 juillet prochain, à ce projet de loi qui, selon l’ancien Premier ministre Soumana Sako, est inopportun, mal inspiré, inutilement coûteux et dangereux pour l’encrage et le raffermissement de la République et de la démocratie au Mali.
Madiassa Kaba Diakité
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