Bamako abrite à partir d’aujourd’hui jusqu’au 8 juin, le conseil ordinaire des ministres du G5 Sahel. L’événement se tiendra à l’hôtel de l’Amitié en présence du Haut représentant et vice-présidente de l’Union européenne, Mme Federica Mogherini. Sa visite au Mali a pour objectif de renforcer la coopération de l’UE avec les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) à travers la gestion des défis communs en matière de paix, sécurité et développement économique. Mme Federica Mogherini a rencontré hier à l’hôtel de l’Amitié les ministres des Affaires étrangères des pays membres du G5-Sahel.
Selon le communiqué publié à l’issue de cette rencontre, l’Union européenne et le G5 Sahel se sont félicités du partenariat stratégique entre les deux organisations dans le domaine de la sécurité et du développement et restent déterminés à faire face, ensemble, aux principaux défis qui se posent au Sahel, notamment dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, la lutte contre les trafics illicites, en particulier celui des êtres humains, et de la promotion de la jeunesse sahélienne.
Les deux parties se sont également félicitées du dialogue politique entre le G5 Sahel et l’Union européenne soutenu par la feuille de route commune qu’elles continueront à renforcer. Dans ce contexte, les ministres en charge des Affaires Etrangères du G5 Sahel ont invité l’Union Européenne à continuer de soutenir les initiatives et les stratégies de développement dans la région du Sahel.
Considérant que les défis sécuritaires de la région sont préoccupants et vont au-delà des frontières du Sahel, l’Union européenne souhaite poursuivre son soutien aux efforts des pays du G5 Sahel sur leurs frontières dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et les trafics illicites et a condamné fermement tous les actes terroristes qui menacent la paix et la sécurité internationales et régionales.
Par ailleurs, les deux parties se sont réjouies de la Résolution 00-01, adoptée le 06 février 2017 par les chefs d’Etat réunis en sommet ordinaire à Bamako et par laquelle ils ont décidé de la création immédiate de la Force conjointe du G5 Sahel dont le mandat régional est de lutter contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et l’immigration irrégulière. L’UE a exprimé son soutien à l’initiative et présenté l’ensemble des appuis qu’elle entend mobiliser.
A travers la facilité de paix, 50 millions d’Euros vont être alloués. Les missions PSDC permettront en outre d’appuyer la Force par des activités de formation et de conseil et les actions de stabilisation du fonds fiduciaire d’urgence contribueront, en parallèle, au retour des services de l’Etat au profit des populations. En outre, l’Union européenne et le G5 Sahel ont salué les progrès substantiels réalisés par le Gouvernement du Mali, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, et ont fortement encouragé toutes les parties prenantes à accélérer l’application intégrale dudit Accord.
Les deux parties ont réaffirmé leur volonté politique de mettre en œuvre les cinq piliers du Plan d’action adopté lors du sommet de La Valette sur la migration. Etant donné l’impact de la crise libyenne dans la région, il est apparu nécessaire de créer les conditions d’une plus grande coopération au sein des Etats du G5 Sahel. La sécurisation de cette zone est importante pour arrêter la traite illicite d’êtres humains et mieux protéger les migrants, victimes de cette traite. L’Union européenne a félicité les pays du G5 Sahel pour l’initiative d’une meilleure sécurisation des frontières externes avec la Libye et a offert son soutien pour accompagner cette dynamique.
Le Haut représentant et vice-présidente de l’Union européenne et les ministres en charge des Affaires étrangères des pays du G5 Sahel ont saisi l’occasion pour féliciter le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, pour ses remarquables efforts et son leadership en sa qualité de président en exercice du G5 Sahel. Les deux parties se sont enfin engagées à poursuivre, dynamiser et renforcer le partenariat entre les deux organisations et ont convenu de se retrouver en juin 2018 pour leur prochain dialogue ministériel.