Le conseil national du patronat du Mali a organisé, le 23 mai dernier, un atelier de formation sur le dialogue social et négociation collective à l’intention des groupements professionnels. Les travaux se sont déroulés dans les locaux du patronat, en présence des experts de bureau international du travail (BIT) notamment Jule Kazagui et Jules Oni. Y ont prit part l’organisation patronale des entreprises de construction du Mali, celle des hôtelleries, des bureaux de placement et celle des travaux publics. Les représentants syndicaux étaient également représentés à cet atelier qui aura permis à ses participants d’être mieux outillés sur les avantages et inconvénients des différents types de négociations – notamment la négociation positionnelle et celle fondée sur les besoins. En deux jours, les acteurs ont été dotés des techniques de dialogue social et de la négociation collective.
Selon Abdoulaye Guindo, engager un processus de dialogue social nécessite certaines conditions. Il faut la volonté politique affirmée de l’engager de la part de toutes les parties, le respect des droits fondamentaux que sont la liberté syndicale et le droit de négociation collective et le soutien institutionnel approprié. Pour plus de réussite, a-t-il ajouté, il faut également de la disponibilité et la bonne foi des parties. Il faut enfin instaurer la confiance pour atteindre les résultats escomptés, a-t-il insisté.
Le dialogue social, pour les employeurs, permet d’instaurer un climat propice à la croissance économique nationale et de confiance mutuelle au sein de l’entreprise. Et Plus spécifiquement, il permet d’améliorer le climat social par la réduction des risques de conflits, et la gestion consensuelle et apaisée des conflits, a relevé M. Guindo, ajoutant par ailleurs qu’il favorise l’adhésion des salariés aux objectifs stratégiques de l’entreprise et améliore l’efficacité, la productivité et la compétitivité.
A s’en tenir aux propos de M. Comlan Rene Tohouenou, il peut y avoir plus de sécurité dans le choix de l’approche traditionnelle et prévisible que la négociation positionnelle. Elle permet de préserver les rapports de force et très peu d’informations sont révélées. Cependant, a-t-il ajouté, elle peut détériorer les relations et la confiance entre les parties et les personnes. Elle augmente les risques de perdre la face car ne résout que les problèmes superficiels. Et ces accords s’avèrent souvent moins durables et elle encourage le recours à la force et à l’autorité.
Quant à la négociation fondée sur les besoins, elle permet d’obtenir des résultats gagnant –gagnant et de traiter les causes réelles du conflit. Cela renforce les relations entre les parties en rendant possibles des solutions adéquates et créatives. Elle n’est pas sans inconvénients. En effet, le fait de s’écarter des relations d’adversité pourrait être perçu comme un signe de faiblesse avec des risques de perte de pouvoir. Elle pourrait remettre sur la table des intérêts opposés et engendrer un conflit plus important. Mais surtout, elle nécessite du temps et de la patience.
La partition du négociateur joue un rôle déterminant, selon M. Comlan Rene. Celui-ci doit avoir certaines qualités notamment une bonne maîtrise des dossiers et la capacité de synthèse et d’analyse, pouvoir écouter attentivement et bien gérer ses propres émotions.
Les participants, par la voix d’Abouba Younoussa Maiga, le président de l’organisation patronale des entreprises de construction du Mali, ont remercié les encadreurs pour la qualité des prestations, qui vont sans doute aider améliorer le fonctionnement de leurs entreprises respectives. Le patron des groupements d’organisations dit avoir compris par ailleurs que «le dialogue social instaure un climat propice à la croissance économique nationale et de confiance mutuelle au sein de l’entreprise ».
Et d’ajouter que l’atelier va leur permettre d’améliorer le climat social au sein de leur entreprise, de réduire les risques de conflits, et de gérer de façon consensuelle et apaisée les conflits. Le dialogue social, a-t-il conclu, favorise l’adhésion des salariés aux objectifs stratégiques de l’entreprise qui permet rendre plus efficace la productivité et la compétitivité de l’entreprise.
Selon Jule Kazagui, l’objectif du BIT est d’accompagner le patronat dans son combat d’instaurer un climat social et paisible que le Mali. «Nous sommes prêts à accompagner la démarche entamée par le patronat», a –t -il assuré avant que Boubacar Toutou Kanté, le 2è vice-président du patronat, n’ajoute que le dialogue social permet de régler les conflits sociaux en dehors des tribunaux.
A cet effet, a-t-il expliqué, il augmente les recettes par particuliers, de l’entreprise. Et de rappeler que l’objectif principal du dialogue social est d’encourager la formulation d’un consensus entre les principaux acteurs du monde du travail ainsi que leur participation démocratique, aux fins de promouvoir la bonne gouvernance, de favoriser la paix, la stabilité sociale et de stimuler l’économie.
Amidou Keita