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Mois de ramadan: La philosophie du don en islam
Publié le mercredi 7 juin 2017  |  L'Enquête
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Il est utile de s’interroger sur ce que préconise la religion musulmane en matière de don.
Il faut en effet souligner le fait que le Ramadan, moi sacré d’abstinence alimentaire et sexuelle le jour, s’accompagne dans le même temps d’une condition ultime de validité sur le plan religieux : celle de s’acquitter d’une aumône d’une valeur de 5 euros par individu auprès de ses ayants droits, notamment des coreligionnaires en difficulté, afin de leur permettre de célébrer dignement L’AÏD AL FITR (fête de la rupture, en allusion à la rupture du jeûne, ndlr). Verser cette modique somme est religieusement obligatoire pour le jeûne soit accepté auprès de dieu. Rappelons également que la ZAKAT AL FITR n’est qu’une forme culturelle du don à laquelle s’ajoute, la ZAKAT AL MAAL (impôt de 2,5% prélevé sur la fortune personnelle au-delà d’un certain seuil d’imposition et reversé aux personnes nécessiteuses) et la SADAQA, qui est le don ou l’aumône courant courante.
Prospérité social et salut de l’âme cette institution de la zakat fournit l’occasion de souligner quelques-unes des clés qui permettent de comprendre la signification profonde de la notion de Don en islam. La première semblera être la plus paradoxale : le don est une source d’enrichissement. Un propos prophétique souligne ce fait : « jamais aumône n’a diminué une richesse », car comme le stipule un verset du coran, « Et toute dépense que vous faites (dans le bien), il la remplace, et c’est lui le Meilleur des donateurs » (sourate 34, verset39).
Chaque aumône effectuée, aussi minime soit-elle, est reversée par Dieu à celui l’adonnée. Littéralement, cette vision islamique du don garantit la prospérité sociale d’une collectivité dans laquelle tous donneraient à tous sans que personne ne s’appauvrisse individuellement alors même que tous s’enrichiraient collectivement par cette mutualité du don, soit directement, soit même indirectement. La vision philosophique du don en islam va encore plus loin : on ne perd que ce que l’on conserve car dieu seul est propriétaire des biens qu’il nous octroie. Le don, par cet effet de prospérité des Nations qu’il crée, édifie dans le même temps de pilier d’une sotériologie de l’échange dans laquelle sauver son âme passe par la réception d’un bienfait et d’une grâce divine qui viennent eux-mêmes récompenser la pratique du don.
LE DON, PRINCIPE DE VUE, L’AVARICE, PRINCE DE MORT
Cette philosophie qui s’appuie sur une vision hautement spirituelle de la possession élargit donc encore considérablement le champ de la notion d’enrichissement sur le double plan matériel, les bienfaits individuels et sociaux précédemment énumérés se renforcent du fait que le don ne s’avère être finalement qu’une restitution d’une richesse octroyée à titre gracieux par Dieu : le fidèle ne faisant par cet acte que redonner à d’autres ce don dieu l’a lui-même pourvu. Mais c’est bien sur le plan spirituel que cette notion d’enrichissement retrouve sa plénitude dans la mesure où chaque somme octroyée par Dieu et dépensée qualitativement par le croyant fera l’objet pour ce dernier d’une récompense divine perpétuelle et ininterrompue pouvant s’élever jusqu’à 700fois la valeur du don , relatent certains HABITHS, en fonction de l’intensité et de la qualité spirituelle de la foi du donateur, en plus de nombreuses autres vertus et avantages apportés par l’aumône : L’avarice produit l’exact effet contraire à tout point de vue :appauvrissement matériel et moral, perte et déchéance spirituelle de l’homme qui tente de conserver un bien que Dieu lui-même va lui restreindre du fait de cette stagnation, et cette stagnation elle –même synonyme de mort ,à l’image d’un corps jugulé ou pas par la circulation sanguine.
LE RIZQ ET LA NOTION DE BIEN EXTENSIF
Si le don enrichit le donateur, il purifie également ses avoirs toujours dans la perspective spirituelle défendue par la religion musulmane. Associée continuellement à la pratique de la prière dans le coran, l’aumône légale, 3e pilier de l’islam, revêt donc une importance toute particulière. Accomplissement éthique, accomplissement spirituel, le don marque ainsi la particularité qu’entretient le musulman dans son rapport aux biens matériels et à l’argent. Un rapport ou le quantitative doit être secondaire et ou le qualitatif éthico-spirituel demeure une exigence forte. La notion de RIZQ (pourvoi divin de la substance) induit, dans le même ordre d’idée, cette notion de l’extensivité du bien divin qui peut être modeste dans sa forme mais pérenne et éminemment fécond dans ses rapports. La richesse sur le plan islamique n’est pas nécessairement et fondamentalement quantitative dans le sens de l’horizontalité de l’enrichissement temporel mais essentiellement qualitative de par la verticalité de son octroi divin. Un bien acquis chèrement mais honnêtement pouvant générer toutes sortes de profits vertueux et, a contrario, une richesse mal acquise pouvant être dilapidée sans demander son reste.
Le ROI
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