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La force conjointe du G5 Sahel
Publié le mercredi 7 juin 2017  |  AFP
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© aBamako.com par A S
Le Sommet du G5 Sahel à Bamako
La cérémonie d`ouverture d`ouverture du sommet G5 sahel a eu lieu au CICB le 6 Février 2017.
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Bamako, - Le Conseil de sécurité de l'ONU va examiner prochainement un projet de résolution française soutenant la force conjointe dont veut se doter le G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) pour combattre les groupes jihadistes et les trafics transfrontaliers.

- Quelle est la genèse de cette force du G5 Sahel? -

La décision initiale remonte au sommet du G5 Sahel en novembre 2015 à N'Djamena, mais le projet a été réactivé récemment, en raison notamment de la dégradation de la situation dans le centre du Mali, limitrophe du Burkina Faso et du Niger, gagnés à leur tour par les violences jihadistes.

En janvier, ces trois pays ont décidé de créer une force de sécurisation du Liptako-Gourma - zone à cheval sur leurs frontières communes, qui n'a pas encore vu le jour.

En février à Bamako, les chefs d'Etat du G5 Sahel ont annoncé la "création immédiate" de cette force conjointe, avec comme "composante" la force tripartite Niger-Burkina-Mali.

- Quels seront les missions et les effectifs de cette force? -

Le projet de résolution autorise cette force à "utiliser tous les moyens necessaires" pour "combattre le terrorisme, le trafic de drogue et le trafic de personnes", selon une copie du texte obtenue par l'AFP.

Les chefs d'état-major du G5 Sahel ont approuvé en mars un plan prévoyant des effectifs de 5.000 militaires, policiers et civils.

C'est ce volume que devrait autoriser la résolution, bien que les chefs d'Etat aient récemment exprimé leur ambition de le porter à 10.000.

"C'est une force qui a vocation à combattre les groupes terroristes", a expliqué le 17 mai le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Jean-Pierre Lacroix, en visite au Mali.

Son "concept d'opération", a-t-il indiqué, prévoit un déploiement par étapes et dans un premier temps en tout cas, une concentration des efforts sur certaines zones frontalières", voisines du centre du Mali.

- Remplace-t-elle la force de l'ONU, ou l'opération française Barkhane? -

M. Lacroix a insisté sur la nécessité de "bien organiser l'articulation", non seulement entre la force du G5 Sahel et celle de l'ONU, mais aussi avec Barkhane, qui traque les jihadistes dans le Sahel, ainsi que l'armée malienne, "en reconstruction avec l'appui de la communauté internationale".

Cette intervention doit "être conduite en étroite coopération avec l'opération Barkhane", dont les objectifs sont similaires, affirme le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans son dernier rapport trimestriel sur le Mali.

"Cette initiative pourrait contribuer à améliorer l'environnement opérationnel de la Minusma", ajoute-t-il, appelant les pays du G5 Sahel, en particulier le Burkina Faso, le Niger et le Tchad qui à eux trois représentent environ le tiers des quelque 12.000 militaires et policiers de l'ONU au Mali,
à y maintenir leur contribution.

Les experts considèrent également qu'un succès de cette force pourrait permettre d'envisager à terme un retrait des quelque 4.000 militaires de Barkhane.

"Barkhane, c'est une mission compliquée mais qui donne des résultats", affirmait en février Jean-Yves Le Drian, alors ministre français de la Défense. Il faudra partir "non pas au gré des humeurs" mais quand les pays du Sahel assureront eux-mêmes leur sécurité, estimait-il.

- Qui la financera? -

Le projet de résolution demande au secrétaire général de l'ONU d'apporter un soutien financier et logistique à cette force.

L'Union européenne a déjà annoncé lundi une aide de 50 millions d'euros, disant vouloir montrer l'exemple "aux autres partenaires du G5 Sahel".

"Ce que nous voulons, c'est que les pays européens nous donnent les moyens. Nous allons nous-mêmes être en première ligne dans la lutte contre le terrorisme dans l'espace G5. Comme ça, ils vont faire l'économie des vies de leurs soldats", avait déclaré en février le président tchadien Idriss Déby Itno.

"Nous avons les hommes et la volonté, il nous faut maintenant des ressources financières pour la supporter", a indiqué mardi à Bamako le ministre nigérien des Affaires étrangères.
ac-sst/mrb/roc
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