Vive tension entre les habitants du village de Kafana depuis quelques jours, Et pour cause, des habitants du quartier de Manankonona sont en train d’occuper les terres des autochtones, voire les vendre à d’autres à l’insu de la chefferie du village. Manankonona est un quartier constitué, selon les ressortissants de ce village, de gens venus d’autres villages. De ce fait, ils ne peuvent être propriétaire de la plupart des terres. Si les autorités n’agissent pas, la situation risque de s’envenimer et d’aboutir à un véritable carnage. Nous avons contacté les différents protagonistes afin d’avoir d’amples informations.
La commune rurale de Kofan relève de la sous-préfecture de N’Kourala (50 kilomètres de Sikasso sur la route nationale RN7) dont elle est distante de 18 kilomètres. Kafana est un gros village qui compte plus de 15000 habitants et compte 9 quartiers. D’où vient le problème ? Le litige vient d’une occupation illicite de terres des autochtones ou fondateurs du village par des habitants de Manankonona. Les terres valent plus de 20 hectares, où les habitants du quartier de Dabala (chefferie) cultivent depuis la création du village. Ainsi, il y a 3 ans de cela que le conflit s’est déclenché entre les deux quartiers. Il a conduit les deux parties devant les tribunaux. Après un premier jugement, l’affaire se trouve au niveau de la cour suprême. Sans attendre le verdict, les habitants de Manankonona, qui sont venus s’installer depuis belle lurette en provenance de Dougoukolobougou où ils avaient commis des actes criminels, signale un autochtone. En effet, ils voudraient devenir plus royalistes que le roi, car ils s’accaparent des parcelles cultivables sans se référer à la chefferie du village. D’où la colère des habitants du quartier de Dabala, qui se sont opposés à ce fait. C’est ainsi que le samedi 20 mai dernier, les ‘’usurpateurs’’ sont sortis tôt le matin pour tenter de déguerpir les habitants de Dabala, arguant qu’ils gagneront le procès à tout prix, rapporte notre source. Ils pensaient effrayer les autochtones pour occuper tous leurs champs. Mais, ils se sont heurtés à une résistance farouche. La scène s’est soldée à par une demi-douzaine de morts parmi les bras valides du village. Mais la chefferie du village avait pris l’initiative d’informer le maire qui n’aurait rien entrepris pour stopper le carnage, précise notre source. Mieux, il soutiendrait les frondeurs dans leurs actions. Aussi, le commandant de brigade de la gendarmerie de Nièna a été informé ainsi que le sous-préfet de N’Kourala. Mais ils seraient restés passifs pour faire le bilan des affrontements entre habitants du même village. Est-ce une duplicité ou une incompétence des autorités locales ? S’interroge cet habitant abasourdi par le mutisme des autorités. Les plus hautes autorités du pays sont interpellées pour trouver une solution à ce problème qui risque de dégénérer si rien n’est entrepris le plus tôt possible.
Moussa Samba