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Aide financière de l’Etat aux partis politiques 2016 : – La cagnotte s’élève à 2,236 milliards de FCFA
Publié le jeudi 8 juin 2017  |  info soir
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© Autre presse par DR
Des billets de banque
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Où va cet argent du contribuable malien?
A l’heure des Villas-Vergers-Voitures ?
Conformément à la loi du 18 août 2005 portant charte des partis politiques (article 29), l’aide financière aux partis politiques au titre de l’année 2016 vient de tomber. Représentant 0,25% des recettes fiscales du budget d’Etat, le montant s’élève à plus de 2,2 milliards de FCFA, plus exactement 2 236 337 114 FCFA. Chaque parti retenu connait déjà sa part. Où va l’argent après avoir été encaissé par les partis. La question taraude l’esprit des Maliens qui ne voient pas l’impact de la manne dans l’animation de la vie politique. Au contraire, des leaders et responsables politiques changent de train de vie après chaque récolte du magot. D’où la problématique de ce financement public des partis politiques au Mali.

L’octroi de l’aide financière de l’Etat aux partis politiques participe de la consolidation de la démocratie au Mali. En application de la loi du 18 août 2005, le montant de l’aide financière attribuée aux partis politiques au titre de l’année 2016 s’élève à 2 milliards 236 millions 337 mille 114 francs CFA. Mais, le montant auquel ont droit les 58 partis politiques éligibles s’élève à 2 milliards 219 millions 727 mille 99 francs CFA.



Cependant, pour prétendre à une part de cette manne financière, des critères se dressent. En effet, chaque parti doit, entre autres, avoir un siège différent d’un domicile, tenir ses instances statutaires, avoir un compte bancaire dans une banque, présenter un bilan certifié par la section des comptes de la Cour Suprême. En plus, il faut avoir participé aux dernières élections générales législatives ou communales. Le nombre de députés et de conseillers, ainsi que le nombre de femmes députés et conseillers sont également pris en compte.

Comme il fallait s’y s’attendre, et cela en fonction de la configuration politique du pays, le RPM, parti présidentiel, a raflé la mise avec 703 millions de FCFA. Il est suivi, très loin derrière de l’Adema : 268 millions, de l’Urd : 259 millions. Après ces trois ogres, aucun autre parti n’a atteint la barre des 100 millions. La Codem qui s’en approche récolte 92 millions, loin devant le CNID-FYT qui empoche 70 millions. Les autres bénéficiaires sont : Sadi : 59 millions, MPR : 58 millions, FARE An ka wuli : 58 millions, UM-RDA : 47 millions, Parena: 41 millions, UDD : 39 millions, PDES : 38 millions, PRVM Fasoko : 37 millions, Yelema-Le Changement : 36 millions, ADP Maliba : 34 millions, CDS : 27 millions, APR : 22 millions, MIRIA : 18 millions, MODEC : 12 millions, PCR : 9 millions, PSP : 9 millions, UFD : 8 millions.

Le moins que l’on puisse écrire, c’est que cette aide financière tombe à point nommé, à quelques mois des élections communales partielles et des élections régionales qui se tiendront respectivement le 29 octobre 2017 et le 26 novembre 2017.

Il est évident, comme nous le soulignons plus haut, que cette aide est accordée aux partis pour consolider la démocratie. Mais, une partie de l’opinion nationale continue à se poser la question de savoir si elle est opportune. Comme argument, elle pense que les partis politiques doivent pouvoir se prendre en charge. Mieux, les défenseurs de cette thèse auraient préféré le financement de projets pour les jeunes, ou la construction de routes ou d’infrastructures sociales de base que de donner l’argent à des hommes politiques qui sont en déphasage avec les idéaux du mouvement démocratique.

Au-delà de cette désapprobation de l’aide dont bénéficient les partis politiques, on doit aussi poser un certain nombre de questions : où va l’argent ?

Logiquement, l’aide est octroyée aux partis pour faire des activités et donc animer la scène politique. En aucune manière, l’argent ne doit être détourné ou prendre d’autres destinations. On sait qu’à chaque fois qu’un parti est créé, il aura identifié ses ressources de revenus qui sont, entre autres, les cotisations des militants, la vente des cartes de membre, les dons et legs. Cependant, avec le temps et l’expérience (même courte) acquise par la démocratie malienne, on constate toujours avec regret que le Malien n’a jusque-là pas cette culture de la cotisation pour soutenir son parti.

Généralement, les partis ont des bailleurs, qui s’attendent en retour à des marchés juteux ou à des postes de ministre ou de directeur. Mais, la principale source de financement des partis au Mali, c’est le ministre. Au Mali, comme ailleurs en Afrique, les portefeuilles de ministre sont attribués aux partis pour leur permettre de renflouer leurs caisses.

Dans ce cas, comment les partis politiques qui n’ont pas la chance d’avoir des bailleurs, des ministres dans le gouvernement ou des directeurs (comme les partis de l’opposition et certains petits alliés du pouvoir) sont-ils financés? Mystère !

Pour en revenir à l’aide financière de l’Etat aux formations politiques, les chefs et responsables politiques (toutes obédiences confondues) sont accusés de détournement de fonds. Autrement dit, au lieu d’utiliser l’argent pour la survie du parti, ou pour animer ses activités, ces leaders de partis seraient plutôt intéressés par les villas, les voitures et les vergers. Vrai ou faux ?

En définitive, on s’en remet au fait que la gestion de l’aide financière de l’Etat aux partis politiques est entourée de beaucoup de mystère.

Hassana Traoré

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