Les responsables de l’ACDN (Association de la coordination des déguerpis de Niamakoro-Diallobougou), membre de l’UACDDDD (Union des Associations et coordination d’Association pour le développement et la défense des droits des démunies) ont animé, hier dimanche, une conférence de presse sur site des décombres de leurs maisons démolies en 1995 dans la zone aéroportuaire. Cette rencontre qui a eu lieu en présence de plusieurs victimes avait pour objectif d’expliquer aux hommes de médias qu’ils avaient encore le droit d’occuper leurs parcelles après une nouvelle délimitation de la zone aéroport.
Cette conférence de presse était animée par le président de l’ACDN, Daouda DIARRA, en présence du président de l’UACDDDD, Soungalo KONE et de plusieurs membres du bureau.
À l’entame de ses propos, le président de l’ACDN, Daouda DIARRA, a rappelé que les opérations de démolitions de 1995 avaient touché plus de 4 712 constructions. C’était à la suite de décret portant classement d’une parcelle de terrain à usage d’emprise aéroportuaire d’une superficie de 8 720 ha.
Cette démolition avait soulevé beaucoup de tensions dans la zone et les victimes ont exigé leur indemnisation. Une parcelle de compensation avait été dégagée à Tiébani. Malheureusement, a dit le conférencier, aucune victime n’a reçu la notification de l’affectation de sa parcelle après le lotissement de cette nouvelle zone de déguerpissement. Pire, les victimes de Niamakoro se sont rendu compte que la mairie du district les avait affectées à de tierces personnes.
Alors, elles ont décidé de s’organiser pour monter la garde autour de leur site démoli en 1995.
Comme par une circonstance favorable, les autorités ont décidé en 1999 de revenir sur leur la délimitation de la zone aéroportuaire. À l’issu de cette deuxième opération, on s’est rendu compte que des maisons avaient été abusivement démolies à la suite de la première délimitation sans raison valable.
Ainsi, à l’issue de cette dernière délimitation, les limites de la zone aéroportuaires sont passées de 8 720 ha à 7 194 ha, soit une réduction de plus de 1 526 ha après 4 ans de bras de fer avec les victimes.
Mieux encore, la partie jugée hors de la zone aéroportuaire correspond aux sites des parcelles des militants de l’ACDN.
Alors, il était de bon droit, selon le conférencier, que l’État à défaut de les indemniser laisse chacun mettre en valeur sa parcelle démolie à la suite d’une mauvaise décision administrative.
Les victimes sous l’égide de l’ACDN ont entrepris des démarches pour que leurs parcelles leur reviennent de droit.
Mais c’était sans compter sur la mauvaise foi des autorités du district, notamment de la grande mairie qui a entrepris des démarches de spoliation sous prétexte que des parcelles de compensations avaient été accordées aux victimes à Tiébani.
Aussi, à la veille du sommet France Afrique, il avait été décidé de prélever 30 ha de cette zone pour servir de site d’accueil.
Mais les victimes se sont, à nouveau, opposées à cette énième tentative de spoliation.
Face à la menace grandissante, les victimes se sont organisées pour faire le bornage de la zone avec l’aide des géomètres privés. Cette opération a couté 7 millions aux victimes, selon les propos du conférencier.
À la suite de ce nouveau rebondissement, l’actuel ministre de l’habitat et de l’urbanisme, Me Mohamed Ali BATHILY, a été saisi par l’ACDN.
Après ses investigations, rapporte le conférencier, ‘’le ministre BATHILY a reconnu la propriété des victimes sur leur parcelle suite à la nouvelle décision de délimitation de l’aéroport qui a mis hors cause la zone indiquée’’.
Pour ce faire, il a invité les victimes à prendre contact avec la mairie de la commune IV pour que leurs parcelles leur soient réattribuées.
Pendant ces 23 ans de bataille, les déguerpis, selon leurs porte-paroles, ont subi des pressions, des incarcérations, des violences avec parfois mort d’hommes.
Comme si cela ne suffisait pas, le bureau de l’ACDN qui a aussi fait l’objet de tentative de déstabilisation en créant un bureau parallèle avec la complicité de certains prédateurs fonciers.
De même, les victimes se sont aussi rendu compte que des Mairies du district avaient commencé à délivrer des permis à de tierces personnes sur leurs parcelles.
Pour mettre fin à toute cette magouille, les déguerpis exigent que la mairie du district soit dessaisie de leurs dossiers pour les remettre à la commune VI, dont les responsables ont montré, selon les propos du conférencier, une volonté de remettre les victimes dans leurs droits.
Pour cela, elles en appellent à l’implication des plus hautes autorités du pays.