Hier, jeudi 08 juin 2016, dans la matinée, la marche pacifique du « Mouvement Trop c’est trop » contre le référendum du 09 juillet 2017 a été, violemment, empêchée par les forces de l’ordre. En effet, les policiers ont bloqué toutes les issues menant à la Bourse du Travail où la marche devrait débuter. Les autres manifestants venus pour grossir la foule n’avaient pas d’autre choix que de rester à distance. Quant aux centaines de manifestants qui étaient devant la Bourse, ils ont été contraints par la Police à élire domicile dans la cour de la Bourse du Travail. Après plusieurs tentatives sans succès, les marcheurs ont décidé de battre le pavé de nouveau le samedi 10 juin 2017 à 9 heures, cette fois-ci, du Monument de l’indépendance à la cité administrative de Bamako.
Ils étaient des centaines de personnes assiégées par les forces de l’ordre dans la cour de la Bourse du Travail. On pouvait lire sur les banderoles et pancartes : « Touche pas a ma constitution », « Non au referendum du 09 juillet 2017 ». Et pendant plus de trois heures de temps, les manifestants, cantonnés à l’intérieur de ce lieu hautement symbolique des luttes démocratiques au Mali, chantaient, la main sur leur cœur, l’hymne national du Mali.
N’ayant donc pas pu marcher, le Mouvement trop c’est trop a décidé de tenir une assemblée générale dans l’enceinte de la bourse du travail au cours de laquelle, le porte parole dudit Mouvement, Amara Sidibé a lu une déclaration. Selon lui, « cette révision, à l’initiative du Président de la République, intervient dans un contexte où l’existence même du Mali n’a jamais été aussi menacée. Nous estimons que la convocation du référendum pour le 09 juillet prochain, ne permet pas au peuple de s’approprier le projet ni d’en prendre toute la mesure avant le rendez-vous référendaire ».
Evoquant l’inefficacité de l’Accord pour la paix, l’insécurité grandissante qui s’est propager du nord jusqu’au centre de notre pays, l’application de la charia dans certaines localités du pays, Amara Sidibé estime qu’aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivi conformément à l’esprit de la Constitution du 25 février 1992 à son article 118 alinéa 3. Dans son jugement de fond sur le projet de révision constitutionnelle, le « Mouvement trop c’est trop » s’indigne du fait que cette révision va conférer des pouvoirs exorbitants et monarchiques au Président de la République à travers la désignation de Sénateurs.
Aux dires du porte- parole du mouvement, cette révision constitutionnelle permettra au Président de la République de corrompre l’intégrité des sensibilités du pays tout en œuvrant aussi à la promotion d’un Clan voulant, éternellement, s’installer dans la gestion des affaires publiques. Fort de tout ce constat, le mouvement reste convaincu que le Gouvernement veut imposer un référendum qui ne concernera, non seulement, pas tous les Maliens mais qui va s’organiser dans la précipitation, et cela avant la fin de la nouvelle révision de la loi électorale.
Soucieux de la stabilité du pays, le mouvement a mis en garde le Président de la République et son Gouvernement, des conséquences désastreuses de cette révision sur la gouvernance, la cohésion sociale et sur la sécurité. De ce fait, le « Mouvement trop c’est trop » a appelé les citoyens Maliens à prendre leur responsabilité en votant NON lors du referendum constitutionnel prévu pour le 09 juillet prochain.
Parlant de la répression de la Police Nationale et de l’Etat d’urgence dans le pays, Amara Sidibé a laissé entendre : « Nous sommes en colère, indignés, c’est inacceptable dans une démocratie qu’on nous parle d’état d’urgence parce qu’ils veulent diviser le pays. Ils ont autorisé le Maouloud et la marche de la majorité pour soutenir le Gouvernement. Le comportement de la Police Nationale est indigne. Leur rôle se limite au racket de la population ».
Malgré le boycott de la marche par la Police, le « Mouvement trop c’est trop » n’entend pas s’arrêter là. Les responsables du mouvement ont ainsi donné rendez vous à tous les Maliens, le samedi 10 juin 2017 à 9 heures, pour une grande marche qui va prendra son départ au Monument de l’Indépendance.
Sidiki Adama Dembélé