Bloqué dans sa mise œuvre à cause de la crise qui a éclaté dans notre pays en 2012, le Projet d’appui au secteur privé (PASP) bénéficie désormais d’une enveloppe financière de 3,9 milliards de Fcfa dont la convention avait été signée le 23 mai dernier. Le lancement officiel de projet a eu lieu hier au Centre du secteur privé (CSP). Le ministre de la Promotion de l’investissement et du secteur privé, Konimba Sidibé a présidé cette cérémonie, en présence de l’ambassadrice de France au Mali, Evelyne Decorps.
Financé grâce à une subvention de l’Agence française de développement (AFD), ce projet s’inscrit dans le cadre de sa stratégie d’appui au développement du secteur privé au Mali. L’AFD entend ainsi contribuer au développement des Très petites entreprises (TPE) et des Petites et moyennes entreprises (PME) qui sont créatrices d’emplois et de croissance.
Pour atteindre cet objectif, le projet comprend trois composantes. La première est l’appui institutionnel. Dotée d’un budget de 600.000 euros, elle est dédiée au renforcement des capacités pour une bonne mise en œuvre du Partenariat public privé (PPP) au Mali. D’un montant de 4.700.000 euros, le second volet concerne les services aux entreprises pour accroitre la performance des TPE et PME. Et, enfin un appui de 600.000 euros pour faciliter l’accès des TPME à des financements innovants.
« Ces trois composantes traitent des problématiques clés entravant le développement du secteur privé qui est au cœur des politiques, stratégies et programmes de promotion du secteur privé au Mali », a témoigné le ministre Sidibé. Pour lui, cet appui est d’une importance particulière si l’on sait que le Mali a décidé de faire du secteur privé le moteur de sa croissance économique : création de richesses et d’emplois. « Nous ne ménagerons aucun effort pour que cet appui contribue effectivement à booster le développement du secteur privé malien et la création d’emplois pour résorber le chômage massif auquel notre jeunesse est confrontée depuis des décennies », a promis M. Sidibé.
Cette orientation stratégique de l’exécutif cadre avec les aspirations de ces types d’entreprises qui ambitionnent de se moderniser pour la création de valeur ajoutée, à en croire Mme Touré Hawa Doumbia. Cette transformatrice qui y exposait ses produits faits à base de matières premières locales appartient à la coopérative multifonctionnelle des femmes de Wolofobougou Bolibana, en commune III du District de Bamako. Evoluant dans le secteur artisanal, cette coopérative veut devenir une petite industrie. « Pour ce faire, nous aurons besoin que nos capacités soient renforcées en terme technique et managérial », a-t-elle argumenté. Ajoutant que cet appui peut, par exemple, améliorer leurs méthodes de travail : emballages, gestion, accès à l’information et au financement pour la constitution de fonds de roulement.
Tels semblent être les effets attendus de ce projet. « Ces effets se mesureront principalement en termes de croissance des investissements immatériels et matériels, d’évolution de leur organisation et du nombre d’emplois créés dans le secteur non formel », a rassuré la diplomate française. Mme Evelyne Decorps a souligné que ce soutien de la France au secteur privé malien sera apporté par des professionnels de l’entreprise. Ces derniers sauront, selon elle, identifier les priorités de chaque structure afin de l’accompagner individuellement dans le traitement des lacunes qui bloquent son accès au financement, via la micro-finance ou le secteur bancaire.
Retenue pour assurer la maîtrise d’ouvrage délégué des composantes 2 et 3, l’Association pour la promotion des entreprises privées (APEP) a, par la voix de sa présidente, rassuré de sa capacité à cet effet. « L’APEP sera à sa troisième expérience de mise en œuvre de tel projet avec des partenaires importants comme la Banque mondiale ou l’AFD », a rassuré Mme Gakou Salamata Fofana. L’ancienne ministre a ajouté que ce projet renforcera la gouvernance de l’APEP et donnera au CSP, chargé de la gestion dudit projet, les moyens matériels et humains adéquats pour accomplir ses missions.
Le directeur général du Centre, tout en confirmant l’impact que ce projet aura sur sa structure, a rappelé que la conviction et la foi en ce que l’on fait constituent les clés de réussite pour tout entrepreneur. Baïdi Diakité faisait là allusion à son institution qui fonctionne sur fonds propres depuis sa création. M. Diakité a, par ailleurs, promis que cet argent sera utilisé en toute transparence pour renforcer les entreprises.
Cheick M. TRAORÉ