ALGER - L’Algérien Djamel Okacha a été désigné pour succéder à Abdelhamid Abou Zeïd, l’un des principaux chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dont Paris vient de confirmer la mort au Mali, a rapporté dimanche la chaîne de télévision algérienne Ennahar TV.
Okacha, 34 ans, au pseudonyme de Yahia Aboul Hammam, est un proche du chef d’Aqmi, Abdelmalek Droukdel. Il a été désigné "il y a quelques jours" mais doit encore être confirmé dans ses fonctions lors d’une réunion de la direction d’Aqmi, a précisé à l’AFP le patron d’Ennahar TV, Mohamed Mokeddem.
Le nouveau chef d’Aqmi pour la région s’étendant de Ghardaïa (centre-sud de l’Algérie) à la région de l’Azawad (Nord du Mali) est considéré comme "l’homme de confiance de Droukdel", selon la même source.
Samedi, le président français François Hollande a confirmé "de manière certaine" la mort de l’Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, tué fin février par l’armée française dans le massif des Ifoghas dans le nord du Mali.
Sa mort avait été annoncée le 1er mars par le président tchadien Idriss Déby, dont les forces combattent aux côtés des soldats français dans l’extrême nord du Mali notamment contre les combattants d’Aqmi.
Le chef désigné a fait une carrière fulgurante sans passer par l’Afghanistan, comme Mokhtar Belmokhtar, l’un des hommes forts d’Aqmi entré en dissidence en octobre 2012 pour fonder son unité combattante, responsable de la prise d’otages sanglante d’In Aménas de janvier dans le sud algérien.
L’une des raisons du départ d’Aqmi de Belmokhtar, qui pourrait avoir aussi été tué au Mali, serait, selon une source diplomatique, justement le fait qu’Okacha n’ait pas mené le jihad dans ce pays d’Asie centrale.
Une autre, est qu’il "avait eclipsé Belmokhtar dans sa mission d’unification des katibas (unités combattantes) sahariennes", a ajouté cette source.
Okacha avait en outre "passé 18 mois de prison en 1995 en Algérie", en pleine décennie noire. Passé du Groupe islamique armé (GIA) au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC devenu Aqmi), il a été actif dans le nord de l’Algérie, dans la région kabyle de Tizi Ouzou, selon Mohamed
Mokeddem.
Natif de Reghaïa, commune de la wilaya d’Alger, il avait ensuite été condamné à mort par contumace par le tribunal criminel de Biskra (sud algérien) pour "actes terroristes".