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Mali: trois Casques bleus guinéens tués dans une attaque jihadiste à Kidal
Publié le samedi 10 juin 2017  |  AFP
Patrouille
© aBamako.com par A S
Patrouille de la MINUSMA à Tombouctou
Tombouctou, le 11 Mai 2015, la MINUSMA a procédé aux patrouilles à Tombouctou
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Bamako, 9 juin 2017 (AFP) - Trois Casques bleus guinéens de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) ont été tués jeudi soir à Kidal, dans le nord-est du pays dans une attaque revendiquée vendredi par la principale alliance jihadiste de la région, liée à Al-Qaïda.

Déployée depuis juillet 2013, la Minusma est la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995, avec plus de 70 Casques bleus tués en opération.

Le camp de la Minusma à Kidal a été jeudi "la cible de tirs intensifs de roquettes/mortiers", qui ont fait cinq blessés parmi son personnel, a annoncé la Mission de l’ONU dans un communiqué.
"Les informations préliminaires indiquent qu’une dizaine d’obus de différents calibres ont ciblé le camp", ajoute-elle, précisant que "quelques obus ont atterri dans les quartiers avoisinants du camp".
"Peu après, une position de la Force a été attaquée à l’extérieur du camp. Trois Casques bleus ont été tués et trois blessés", selon la Minusma, qui ne précise pas leur nationalité.
Le gouvernement guinéen fait état dans un communiqué d’"attaques terroristes" jeudi contre le camp de Kidal et "la position avancée du Bataillon Gangan 2".

Lors de ces attaques, "des militaires de notre contingent se trouvant à un poste de contrôle à l’extérieur du camp ont enregistré la perte de trois vaillants soldats, trois autres ont été blessés et un porté disparu", affirme le gouvernement guinéen.

En février 2016, sept Casques bleus guinéens, dont une femme, avaient été tués dans une attaque jihadiste contre le camp de Kidal.
L’attaque de jeudi soir, comme la plupart de celles perpétrées au Mali ces derniers mois, a été revendiquée par une nouvelle alliance entre jihadistes du Sahel liés à Al-Qaïda, dirigée par le chef islamiste touareg malien Iyad Ag Ghaly.

Dans un communiqué diffusé vendredi sur les réseaux sociaux, le "Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans", a indiqué avoir tiré au mortier sur le camp des forces internationales à Kidal.
L’attaque a provoqué d’importants dégâts et blessé grièvement des
militaires, affirme l’alliance jihadiste, disant bénéficier de renseignements
de "sources proches de l’intérieur du camp".

- Appel à coopérer avec l’ONU -

Un habitant de la région avait fait part à l’AFP jeudi de tirs d’une
dizaines d’obus en début de soirée, sans autre indication.
"La Minusma condamne dans les termes les plus vigoureux ces attaques lâches
et abjectes contre son personnel et la mise en danger de la population
civile", selon le texte.
"Elle exhorte les parties présentes à Kidal à assumer leur pleine
responsabilité pour identifier les responsables afin d’assurer leur traduction
devant la justice", en référence notamment aux groupes de l’ex-rébellion à
dominante touareg, dont Kidal est le bastion.
Deux Casques bleus tchadiens avaient été tués le 23 mai dans une embuscade
aux environs d’Aguelhok (nord-est), près de la frontière algérienne.
La semaine dernière, au moins six soldats nigériens et trois soldats
maliens avaient été tués dans des attaques distinctes imputées à des groupes
jihadistes au Niger et au Mali.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes
jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l’armée face à la
rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en
janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire
internationale, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et
étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la
signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement
les jihadistes, dont l’application accumule les retards.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et dans le sud du pays
et le phénomène déborde de plus en plus souvent sur les pays voisins, en
particulier le Burkina Faso et le Niger.
bur-sst/mrb/jpc
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