Au Mali, la fronde contre le projet de révision de la Constitution prend de l'ampleur, une nouvelle manifestation a été dispersée, hier, samedi 10 juin, à coup de gaz lacrymogène. Opposition et société civile accusent le gouvernement de vouloir renforcer les pouvoirs du président.
Les yeux encore rougis et le souffle court, Sougalo Sanogo ne décolère pas. Il a participé à cette manifestation, interdite par la municipalité qui invoque l'état d'urgence. Lui, estime que c'est plutôt une manière de bâillonner le peuple : « Dans un pays où le citoyen n’est pas libre de dire ce qu’il pense, c’est grave. C’est vraiment terrifiant. Au moment où on chantait l’hymne national du Mali, directement le commissaire de police a donné l’ordre de matraquer les manifestants. »
Points de discorde
A côté de lui, Souleymane Maïga évoque un des nombreux points de discorde entre opposition et majorité parlementaire : « Il y a beaucoup de dispositions avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord. Si on nous dit que le président de la Cour constitutionnelle sera nommé par le président de la République et que le président de la République va prêter serment devant cette même Cour constitutionnelle, nous pensons que cela ne tient pas la route. »