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Marche contre la révision constitutionnelle : Les manifestants dispersés et matés par les forces de sécurité
Publié le lundi 12 juin 2017  |  Le Républicain
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Après l’échec de la marche du jeudi dernier, à l’appel du « Mouvement trop c’est trop », les jeunes se sont encore regroupés, le samedi 10 juin 2017 au Monument de l’Indépendance pour protester contre la révision constitutionnelle. Ils trouvèrent sur place un impressionnant dispositif de la police et de la garde nationale. Des pick-up remplis d’hommes munis de matraques et de gaz lacrymogène étaient campés entourèrent ainsi les manifestants. Ces derniers, les genoux à terre, déterminés et convaincus de la noblesse de leur combat, chantèrent l’hymne national du Mali. C’est à ce moment précis que les forces de l’ordre ont choisi pour les disperser à coup de matraques et de gaz lacrymogène.

Contrairement au jeudi dernier à la Bourse du Travail, le « Mouvement trop c’est trop » a pu mobiliser de la foule ce samedi 10 juin 2017 au Monument de l’Indépendance. Hommes, femmes et jeunes ont répondu massivement à l’appel du mouvement pour dire NON au référendum du 09 juillet 2017. Leur seule arme contre les hommes en uniformes était les paroles suivantes qu’ils prononçaient tout au long de la manifestation : « Non à la monarchie », « Non à ma famille d’abord », « Voter NON à la nouvelle constitution c’est voter contre la dislocation du Mali ».



Devant le nombre important du dispositif sécuritaire mobilisé pour la circonstance, Amara Sidibé, porte parole du « Mouvement trop c’est trop » était convaincu de la tenue de la marche. « On est là pour marcher. Le dispositif sécuritaire est une victoire pour nous. Nous pensons que les conditions sécuritaires ne nous permettent pas d’organiser une élection fiable lors du référendum du 09 juillet 2017. Il faut d’abord sécuriser le pays avant d’organiser une élection. Le contenu du document de la nouvelle constitution n’est pas bon. Le Président de la République ne doit pas nommer le président de la Cour Constitutionnelle, ni le tiers des Sénateurs. Il ne doit pas seul prendre l’initiative de réviser la Constitution. Nous avons la garantie que les Maliens de l’intérieur ne pourront pas voter avec la présence des djihadistes. Nous avons peur qu’ils ne profitent de cette insécurité pour bourrer les urnes », a-t-il dit.

Déterminés à mener à bout leur combat, les centaines de jeunes sortis à l’appel du mouvement « Trop c’est trop », se rassemblèrent sur le trottoir. Assis à même le sol, les manifestants vont chanter, en chœur, l’hymne national. Les forces de l’ordre (la police nationale appuyée par la garde nationale), surement pressées d’en finir avec eux, vont violemment les charger bien avant le début de la marche. Jets de gaz lacrymogène, coups de matraques vont fuser sur les manifestants désarmés. C’est le sauve qui peut ! Une véritable chasse à l’homme va débuter provoquant une paralysie de la circulation. Du Monument de l’Indépendance, les manifestants seront dispersés dans la ville. Des leaders du mouvement « Trop c’est trop », Amara Sidibé et Beydi Daou, seront brutalisés et momentanément privés de liberté. « Sommes-nous dans un Etat policier pour être pourchassé comme des lapins ? », s’interroge un manifestant qui s’indigne du fait que deux fois de suite, les jeunes qui manifestent contre la révision constitutionnelle, se sont fait charger très violement par la police.

Sidiki Adama Dembélé

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