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Quand la Cédéao se fourvoie au Mali
Publié le jeudi 31 mai 2012   |  Le Prétoire


CEDEAO:
© Getty Images par DR
CEDEAO: Les leaders politiques et les militaires Maliens se retrouvent chez Compaoré.
14 avril 2012. Ouagadougou,Burkina Faso.Le Président Blaise Compaoré ,médiateur dans la crise Malienne a rencontré les militaires et les politiciens Malien pour réfléchir sur la sortie de crise.


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La gestion de la crise malienne par la Cédéao a été l’occasion, une fois de plus, de donner raison à ceux qui qualifient cette organisation régionale d’un simple machin (comme disait le général de Gaule de l’Onu), à défaut de le considérer comme un syndicat de chefs d’Etat ouest africains qui bandent les muscles uniquement pour venir au secours d’un des leurs en mauvaise posture.
Certainement la raison pour laquelle, en exigeant un retour imminent à l’ordre constitutionnel, notamment le retour d’ATT au pouvoir, la Cédéao est allée très vite au départ, en usant d’armes redoutables dont un embargo total sur le Mali. Mais l’ardeur de la bande à Alassane Ouattara sera refroidie par le refus poli de revenir aux affaires exprimé par ATT qui a jugé qu’il était presqu’en fin de mandat et qu’il préférait renoncer définitivement au pouvoir. Pour avoir échappé aux canons des mutins dirigés par le capitaine Sanogo, en ravalant la pente escarpée de la colline de Koulouba – donc une sortie par la petite porte pour sauver sa tête - ATT n’avait pas d’autre choix.

Dès lors, la Cédéao a changé de fusil d’épaule, en se lançant dans une série de négociations avec une junte qu’elle disait ne pas reconnaître. Pire, le Médiateur de la Cédéao se transformera en une partie du conflit pour signer avec la junte un accord-cadre, ignorant royalement la classe politique qui devait être signataire dudit document en même temps que la junte. Cela nous aurait épargné les réticences et autres déconvenues enregistrées ces derniers temps, surtout au niveau de la présidence de la transition.

Mais la Cédéao a préféré imposer un Premier ministre avec les pleins pouvoirs, comme si le Mali devait vivre dans le schéma d’un régime parlementaire. Pourtant, le syndicat des chefs d’Etat ouest africains reviendra sur ses pas pour faire avaler le choix du Pr Dioncounda Traoré comme président de la transition.
Alors, la Cédéao aura créé au Mali une situation inédite qui consacre le manque de sérieux de cette institution régionale. En effet, au Mali, malgré les va-et-vient incessants des émissaires de la Cédéao, la situation n’a pas avancé autant qu’on le désirait car on ne sait toujours pas qui du président de la transition, du Premier ministre avec les pleins pouvoirs ou du président du Cnrdre détient le pouvoir réel et contrôle l’administration. Des faits crus et têtus continuent d’entretenir ce flou artistique au sommet de ce qui reste de l’Etat malien en déliquescence. Le fait divers à la crête du pouvoir, notamment l’agression facile du Pr Dioncounda Traoré en a rajouté à la confusion entretenue par la Cédéao.

Comme pour boire le vin jusqu’à la lie, la Cédéao surprend davantage en octroyant un statut d’ancien chef d’Etat au chef putschiste. Une récompense suprême qui divorce d’avec la condamnation tant clamée au départ par la même Cédéao qui est ainsi tombée de charybde en scylla.
De toute façon, l’histoire retiendra que la Cédéao a bien récompensé les auteurs du coup d’Etat car après les avoir absous, l’organisation sous-régionale a fait bénéficier à leur chef du beurre, de l’argent du beurre, de la vache laitière et du sourire de la crémière. Alors, heureux comme le capitaine Sanogo par ces temps qui courent, tu meurs ! Piew !
Le Lynx

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