Dans le cadre de la Quinzaine de l’environnement, l’ONG Mali Folke Center (MFC) a initié, le vendredi 9 juin, une visite de terrain à Zantiébougou, où elle a implanté une centrale hybride pour fournir de l’électricité à la population locale.
La délégation était composée de plusieurs acteurs du domaine de l’énergie renouvelable et des hommes de médias. La visite des installations et les échanges avec les bénéficiaires avaient pour objectif de s’enquérir des avantages des énergies renouvelables afin de susciter l’intérêt des populations et inciter les décideurs à investir davantage dans le domaine.
À Zantiébougou, la délégation a été entretenue sur la capacité des installations et leurs impacts sur la vie de la population locale par le directeur exécutif de l’ONG Mali Folke Center, Ousmane OUATTARA, et le directeur adjoint de l’entreprise ACCESS, Diakaria TRAORE.
Selon les responsables du projet, la dizaine de centrale hybride réalisée par l’ONG Mali Folke Center, à travers le pays, s’inscrit dans le cadre du projet ‘’Accélérer la mise en œuvre des politiques régionales sur les énergies propres en Afrique de l’Ouest (ACE WA)’’.
Le projet, ont-ils noté, se donne comme objectif d’apporter une réponse aux effets néfastes des changements climatiques en mettant l’accent sur le développement des systèmes hybrides à sources d’énergies renouvelables.
Selon les explications du directeur adjoint de l’entreprise ACCESS, Diakaria TRAORE, la centrale de Zantiébougou fonctionne avec le système hybride depuis 4 ans. Ainsi, avec une puissance de 50 KW, la centrale fournit de l’électricité à 160 clients dans le village de Zantiébougou, a-t-il souligné.
Selon M. OUATTARA, le coût de réalisation des installations faite à Zantiébougou, est estimé entre 250 et 300 millions de FCFA. Et le directeur de préciser : cette installation, composée d’un système photovoltaïque de 50 KW, avec une centrale thermique d’à peu près 100 KW, permet de mettre à disposition l’énergie aux populations locales.
Selon lui, le choix du système hybride se justifie par la volonté de faire face aux effets des changements climatiques et d’aller vers le développement avec un indice d’une empreinte carbone le plus faible possible.
Pour M. OUATTARA, l’évolution doit être faite avec des stratégies de développement à faible émission de carbone.
«Notre ambition est de faire bénéficier aux communautés une approche qui permet de créer le découplage entre la génération d’un produit intérieur brut au niveau des pays et l’impact négatif de cette création de richesse qui doit être minorer le plus que possible. Les énergies renouvelables sont une réponse très évidente et très forte pour pouvoir permettre aux communautés d’entreprendre des actions de développement pour faciliter l’accès aux services de bases comme la santé, l’éducation, la valorisation agricole…», a affirmé Ousmane OUATTARA.
Le directeur du projet est dit persuadé qu’avec l’existence d’un système de production d’énergie propre, les communautés peuvent se sentir dans un début de modernité. Ce, dit-il, en développant des initiatives pour rester chez eux et éviter d’aller exposer leurs vies sur l’océan.
Il a indiqué que le choix de Zantiébougou s’explique par le fait que c’est une zone agro-sylvo-pastorale, où il est important d’apporter une solution qui permettra aux populations de mieux valoriser leurs productions et allonger le cycle de vie de certains produits.
Le directeur exécutif de l’ONG Mali Folke Center a fait comprendre que cette visite de terrain s’inscrit dans une dynamique visant à faire entendre la voix des solutions de développement sobre en carbone.
Aussi, a-t-il rappelé, Mali Folke Center, en partenariat avec le Reso climat Mali et leur coalition ACE WA, cherche à comprendre les attentes de la société civile par rapport à la valorisation et à la promotion des solutions sobre en carbone.
Par ailleurs, soutient M. OUATTARA, cette sortie sur le terrain a pour objectif de faire comprendre aux décideurs nationaux qu’un certain nombre de travail doit être fait pour améliorer le cadre de l’expression de l’entreprenariat dans le domaine des énergies renouvelables.
«Un engagement qui permettra d’apporter une réponse évidente à la directive qui a été définie lors de l’accord de Paris qui vise la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour permettre au climat de retrouver son état qui est celui au-dessous de 2° », a-t-il déclaré.
Bénéficiant de cette approche de MFC, Zantiébougou est devenu une référence dans la transformation des produits locaux à travers son Centre de valorisation des produits du terroir. Comme le témoigne la présidente de la Coopérative des productrices de beurre de karité de Zantiébougou (COPROKAZAN), Mariko Mah KONE, beaucoup d’emplois ont été créés dans le village avec l’arrivée de l’électricité. De même, les changements induits sur la vie des populations se fait sentir, a-t-elle soutenu.
Mme MARIKO a profité de l’occasion pour rappeler les facilités que leur organisation bénéficie depuis l’arrivée de l’électricité.
«En plus de l’éclairage, les machines fonctionnent avec l’électricité. Ce qui a permis de valoriser la noix de karité et donner des emplois directs à des centaines de femmes de la localité », a-t-elle soutenu.