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Journée du paysan à Ségou : Pourquoi Bakary Togola demande la mise a sa disposition de 2% du budget du secteur du développement rural ?
Publié le mardi 13 juin 2017  |  Le Républicain
Coopération
© aBamako.com par mouhamar
Coopération Mali-Maroc : 17 conventions signées
Bamako, le 20 février 2014. La signature de conventions de partenariat entre les gouvernements et les opérateurs économiques du Mali et du Maroc, sur plusieurs secteurs d’activités identifiés, a eu lieu ce jeudi dans la salle des banquets du palais présidentiel.Photo: Bakary Togola.
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L’homme qui avait destiné une médaille en or au président ATT, veut remettre ça. Alors qu’il était vice président du PDES, le parti présidentiel sous ATT, le phénoménal Bakary Togola, président de l’APCAM, qui a changé de veste pour épouser les couleurs du RPM, veut faire sensation, en créant la même ambiance dans l’environnement immédiat d’IBK. A la place de la médaille en or refusée par ATT, il propose pour IBK des espèces sonnantes et trébuchantes à titre de contribution au financement de la campagne pour relire IBK en 2018. Sauf que cet argent, Bakary Togola ne veut pas le sortir de sa poche, mais dans les caisses de l’Etat : 2% du budget de l’agriculture.
Au moment où notre pays s’apprête à vivre de nouvelle dérive du système sous la bannière d’un pseudo referendum dont les termes restent aussi flou que la gestion actuelle du pays, du côté du secteur agricole les grandes manœuvres machiavéliques et sans fondements sont en cours pour dilapider l’argent public au nom dit-on des préparatifs de la campagne présidentielle 2018.
C’est le cas de cette demande rocambolesque formulée en chansonnette par tous les intervenants lors du lancement de la 13ème édition de la journée du paysan à Ségou : « Monsieur le Président, le monde agricole ne cessera de vous remercier assez pour tout ce que vous avez fait depuis votre accession à la magistrature suprême. Aussi, ce monde que vous voyez aujourd’hui de Kidal à Kayes vous reste véritablement reconnaissant pour vos actions multiformes en leur faveur. Cependant, nous sollicitons auprès de vous l’allocation à l’APCAM de 2% des 15% du budget d’Etat dédié au secteur agricole », lançait en refrain les orateurs du jour.
Il faut dire que cette journée qui a mobilisé plus de foule que du monde paysans dans sa grande diversité, a été un montage de tout pièce pour faire croire au président de la République qu’il bénéficie encore du soutien des maliens et surtout du monde paysans. Des centaines de cars loués, des participants payés, bref des centaines de millions de l’argent public déboursé pour mobiliser une foule qui en réalité a perdu toutes convictions à ce pouvoir.
En réalité, la région de Ségou qui constitue le bastion rizicole de notre pays et pourquoi pas le grenier agricole du Mali fondait beaucoup d’espoir sur cette visite du président qui devait marquer la réalisation des promesses faites à la cité des Balazans lors de sa tournée en Décembre 2015
. Des promesses ayant trait à la promotion de l’emploi des jeunes en zones office du Niger à travers les aménagements de terre dans le cercle de Niono, au renforcement de la sécurité des personnes et leurs biens dans le cercle de Macina (Mise en place d’un détachement de l’armée à Macina), à la réalisation de digue route entre San et Teneni, à l’électrification totale de la ville de Bla, au développement intégré du cercle de Tominian particulièrement à Mandiakoui où IBK avait promis un centre de santé, un lycée, le bitumage de la route Benena – Madiakoui, l’aménagement des basfonds de Madiakoui.
Et pour la ville de Ségou, IBK avait même lancé la construction de la plus grande centrale solaire du Mali et de l’Afrique de l’Ouest à Pelegana ainsi que les travaux d’urbanisation de la ville de Ségou (l’échangeur et les autres voix d’accès) dont l’inauguration était prévue en Mai 2017. Si certains de ses projets ont vu le jour, aujourd’hui, force est de constater que la majeure partie de ses chantiers sont tombés dans les oubliettes. Pire, la région n’a jamais été aussi vulnérable sur le plan sécuritaire et Macina est devenu le théâtre d’un conflit ethnique et social sans précédent avec ses cortèges de morts au quotidien où l’accès aux champs pour les paysans de ses zones est devenu un cauchemar.
A moins d’une année de la fin du mandat de IBK, Madiakoui n’a vu aucune de ses promesses réalisées. Et le fameux champ de solaire de Pélégana reste un mirage. Que dire de la route de Benena et la digue route de San – Teneni. Aussi du Mirage ? Malgré ses éphémères promesses non tenues, l’on a voulu faire croire quand même à IBK que Ségou est avec lui et que le monde rural est avec lui. Mais ça aussi c’est du mirage ?
La CCIM, la Chambre des Métiers, la chambre des Mines, le conseil malien des chargeurs, le conseil malien des transporteurs et le Patronat, bref toutes les chambres consulaires du Mali doivent demander leur inscription sur le Budget d’Etat, puis que le boulevard semble ouvert. Revenons donc au 2% de Bakary Togola.
En effet, l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture Mali, APCAM est une chambre consulaire créée en 1987 et qui a pour objectif de représenter la profession agricole auprès des pouvoirs publiques et de participer en son nom à la définition et la mise en œuvre des politiques et programmes de développement rural. Aujourd’hui, cette mission régalienne est tombée dans les oubliettes.
L’APCAM est devenue un instrument politique et économique aux multiples enjeux, se faisant passé comme le faiseur de roi. Ainsi Bakary Togola lors de ses différents sorties n’hésitent pas à faire croire à IBK qu’il maitrise le monde rural : « Président occupez-vous de l’armée moi je maitrise le monde paysan », lançait-il en 2015 lors du lancement de la journée du paysan à Samanko.
C’est donc sous cette couverture que Bakary Togola qui jadis fils spirituel de ATT, vice-président du mouvement citoyen, aujourd’hui membre actif du RPM et même « le N’Fatoma favori de IBK» a décidé de devenir une institution de la République et pourquoi pas un ministère de l’Agriculture BIS afin de disposer du budget de l’Etat à sa guise.
Il faut noter que l’APCAM bénéficie déjà d’une dotation budgétaire de prêt de 100 millions de FCFA pour son fonctionnement et du financement total par l’Etat pour l’organisation des salons et sa participations aux foras agricoles régionales et internationales. Que dire donc de son fameux GIE qui continue de rançonner les fournisseurs d’engrais de la zone CMDT qui constitue pour lui un pactole annuelle. Comme si cela ne suffisait pas, il réclame la mise à sa disposition du fonds national d’Appui à l’Agriculture (FNAA) soit un pactole de plus de 5 milliards.
Bakary Togola que les maliens surnomment « hirondelle de tous les printemps » veut désormais être inscrit au budget d’Etat au même titre que les ministères et bénéficier de 2% du budget. Si cela se concrétisait, l’APCAM serait désormais mieux doter que certains ministères de la République. Pire c’est une boite de pandore qui s’ouvre.
La CCIM, la Chambre des Métiers, la chambre des Mines, le conseil malien des chargeurs, le conseil malien des transporteurs et le Patronat, bref toutes les chambres consulaires du Mali doivent demander leur inscription sur le Budget d’Etat, puisque le boulevard semble ouvert. Si une chambre consulaire n’est pas capable de développer des initiatives lui permettant de mobiliser des fonds pour atteindre ses objectifs et que son financement soient exclusivement adossés à l’Etat, il est voué à sa perte et même à sa disparition.
Mieux, les 15% du budget chantonné partout comme le budget de l’Agriculture est loin d’être le budget du seul ministère de l’Agriculture, puisque ces 15% constitue en réalité la dotation budgétaire du secteur du Développement Rural (Ministère de l’Agriculture, Ministère de l’Elevage et de la Pêche, Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement, Commissariat à la Sécurité Alimentaire etc.).
En somme, la journée du Paysan est de nos jours galvaudée de tous son sens. Initiée en 2003 par l’ancien Président ATT, où la 1ère édition fut abritée par le village d’Ourikila, cette journée visait pour le président de la République d’échanger en plein champ avec les paysans sur leurs conditions de vie et de travail, partager leurs repas où le président devenait véritablement le premier paysan du pays.
La Rédaction
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