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Contre le projet de révision constitutionnelle /* La Plateforme « An tè ! A bana !» voit le jour / * Une grande marche prévue le samedi prochain à Bamako
Publié le mardi 13 juin 2017  |  Le Républicain
Marche
© aBamako.com par A.S
Marche des partis politiques
Bamako, le 24 mai 2014. Les partis politiques se sont raillés au peuple pour exprimer leur mécontentement sur la situation de Kidal.
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L’abandon pur et simple du projet de référendum constitutionnel du 9 juillet prochain a amené plusieurs personnalités maliennes à créer la Plateforme « Antè ! A bana !». En attendant la marche d’avertissement prévue pour le samedi 17 juin 2017, les responsables de la plateforme sont convaincus que la création d’un mouvement fédérateur de tous ceux qui disent non au référendum constitutionnel est déjà un évènement historique. Mise en place le dimanche 11 juin, cette plateforme regroupe des figures bien connues comprenant des représentants de la société civile, des partis politiques et des artistes.
A l’assemblée générale de la Plateforme « Antè ! A bana !» se trouvaient des citoyens engagés comme les membres du mouvement « Trop c’est Trop » dont les deux marches de protestation(les 8 et 10 juin) ont été réprimées par les forces de l’ordre. A ce mouvement s’ajoutent une multitude d’activistes issus du « nouveau mouvement démocratique» jeune et très engagé sur les réseaux sociaux et dans les quartiers de Bamako.
De nombreux artistes sont mobilisés dont Master Soumy, Mylmo, Ras Bath, des promoteurs de festivals et d’activités culturelles au Nord et des comédiens. Tous ont tenu à dire non à la tenue du référendum du 9 juillet et ont appelé à la mobilisation générale pour barrer la route à une initiative jugée dangereuse pour l’unité et la stabilité du pays, surtout que le contexte sécuritaire fragilise davantage le pays.
D’autres représentants de la société civile étaient actifs lors de l’assemblée générale de la Plateforme tenue à la Pyramide du souvenir, haut lieu de mémoire pour la démocratie malienne. Au présidium, Sy Kadiatou Sow de l’ADEMA association, n’a cesse arrêté d’inviter les jeunes à s’armer de courage et de patience face au défi.
De nombreux syndicalistes, et non des moindres, des universitaires et même d’anciens membres de la Cour constitutionnelle sont venus grossir les rangs du « Non». Les intervenants ont surtout dénoncé les contradictions du texte référendaire, les aspects donnant au président de la République un pouvoir démesuré et les dangers pour l’unité du pays.
Mais les figures les plus marquantes de la plateforme du refus viennent des partis politiques avec des personnalités comme l’ancien Premier ministre Soumana Sacko, Tiébilé Dramé, le président du PARENA et le député Amadou Thiam, membre d’ADP Maliba. Les partis URD, FARE Anka Wuli, SADI et bien d’autres formations politiques sont engagés dans la plateforme qui compte désormais sur la mobilisation des Maliens de l’extérieur dont ceux de Paris qui ont déjà ouvert la bataille contre le projet de constitution.
La question qui était sur toutes les lèvres était comment faire face à la volonté d’un régime qui n’écoute pas la voix du peuple. Mais rien ni personne ne semble décourager les opposants à la révision constitutionnelle. Pas même les milliards et les engrais, selon Ras Bath, que des proches du pouvoir sont chargés de distribuer aux paysans.
Les membres de la plateforme ont décidé d’organiser samedi prochain une marche de protestation qui fera date sûrement. Les partis politiques, appelés à mettre la main à la poche, joueront un grand rôle dans l’extension du mouvement à l’intérieur du pays où ils disposent de sièges et autres structures pouvant relayer la campagne. «Je ne connais pas un responsable politique qui refuserait », a affirmé Tiébilé Dramé, répondant à la requête de plusieurs intervenants.
Soumaila T. Diarra
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