Simple disparition ou crime rituel, les commentaires vont bon train à M’Pessoba suite à la miraculeuse disparition d’une mineure de sept ans dont le statut d’albinos nourrit épouvantablement les commérages. Reference faite à une légende ahurissante d’une autre époque.
Les faits remontent au 12 mai dernier lorsqu’à la faveur d’une nuit torride Koni et sa sœur Wassa rejoignent une famille voisine pour regarder la télé. Cette pratique est courante dans nos villages et une vielle habitude chez ces deux jeunes. Seulement cette soirée pourrait laisser un arrière-gout très amer, ainsi qu’il va nous être donné de nous en apercevoir.
La cour commence à faire son plein invités et intrus se positionnent en attendant la fin des installations techniques à la suite desquelles la télé allait être mise en marche. C’est sur ces entrefaites que wassa disparut des regards, le grand frère se lance à sa recherche et trouve leur maman à la porte en compagnie d’une amie à elle. Cette dernière questionnée soutient ne l’avoir pas vue. L’inquiétude s’empara d’une foule qui ne sait plus où donner de la tête. Le grand père de l’albinos est aussitôt informé. Ce dernier recommande d’attendre le lendemain matin avant de prendre une quelconque décision.
Le jour du 13 Mai se lève sans que la moindre information sur la petite parvienne à ses proches. L’affaire est prise au sérieux par le village. Quant à la famille, elle cherche aux moyens de la science occulte à mettre la main sur la fille. Ainsi, le grand père va attendre jusqu’au 19 mai pour faire une déclaration d’enlèvement au poste de gendarmerie de M’pessoba. Les limiers de la contrée entrent en danse avec l’interpellation du grand père lui-même. En effet, s’interrogent les agents, pourquoi avoir attendu une semaine pour qu’un évènement de portée tragique soit porté à la connaissance des forces de l’ordre?
Pour dissiper la lourde atmosphère de suspicion qui plane sur la ville, la jeunesse de la contrée fit appel au pilon magique. Cet instrument de recherche on se le rappelle a fait des miracles dans son domaine de compétence dans le temps. Qu’en est-il de leur fiabilité aujourd’hui ? Le test grandeur nature a lieu ce 19 mai à M’Péssoba. Ce jour le pilon, après un baroud d’honneur dans les rues du village, le pilon termine sa course dans la cour d’une vielle dame qu’il accuse d’être à l’origine de la séquestration et même de l’assassinat de la petite WASSA. Pour étayer la présomption de culpabilité, le fameux pilon fait choir son cortège dans un coin de la cour comme pour dire : ci git Wassa.
Aussitôt une fouille est ordonnée par les commanditaires de l’opération afin de procéder à l’exhumation du corps enfoui quelque part. Coups de pique et de pioches vont se relayer à retourner le sous-sol du domicile de Bassountoura, mais sans succès. Cette dernière à son tour va porter plainte contre la jeunesse à l’origine de sa disgrâce dans le village. L’ARRETATION DES TENORS QUI S’EN EST SUIVIE A FAIT DEBORDER LE VASE. Un embrasement total qui a vu la population faire la ruée sur la gendarmerie qu’elle accuse de maladresse dans le cheminement de son enquête. Dans ce bras de fer, la gendarmerie eut le flair de mettre les armes dans leur véhicule avant de foncer sur BLA, chef-lieu de cercle situé à moins de cinquante kilomètre du lieu de l’affrontement, histoire de ne pas céder à la provocation d’une population qui l’incitait à émettre un coup de feu, sinon, un geste déplacé.
Aujourd’hui, un calme précaire plane sur le village de M’Péssoba en attendant que le procureur près le tribunal de première instance de KOUTIALA termine d’éplucher dans la minutie LES DIFFERENTES facettes de ce scandale qui coupe le souffle aux paisibles populations de cette localité dont plusieurs de ces jeunes font l’objet d’interpellation et écroués à koutiala pour besoin d’enquêtes.