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Chronique satirique: en attendant la paix, on mange …
Publié le mercredi 14 juin 2017  |  Le Procès Verbal
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La paix tarde à venir dans notre beau pays, certes, mais personne ne l’attend pour chercher à manger. A défaut de paix, l’Etat s’arrange merveilleusement pour multiplier les structures, commissions et machins chargés de gérer…la paix. On appelle cela de la politique-fiction, même si Ladji Bourama n’y a consacré aucun chapitre de son programme « Mali d’abord inchallah ». Vous voulez des preuves ? Eh bien, voyons un peu ensemble…
Juste après le déploiement de la MINUSMA au Mali, le gouvernement s’est hâté de mettre sur pied une Commission Vérité, Justice et Réconciliation. On nous avait raconté, la main sur coeur, que cette commission enquêterait sur les crimes commis au nord et indemniserait les victimes de tous les camps. A commencer par les pauvres bonshommes lapidés ou amputés par les terroristes sous l’occupation (2012-2013).Selon la propagande officielle de l’époque, la réconciliation nationale dépend de la vérité, la vérité de la justice et la justice de la commission. Bon, eh bien, à l’arrivée, chacun s’est rendu compte que la commission n’enquêtait sur rien ni n’indemnisait pas le moindre cordonnier. Son rôle véritable : manger des primes et faire des conférences de presse à Bamako. Du brouhaha, quoi!

La vraie commission d’indemnisation a té logée, m’a-t-on dit, à la primature. Mais bien que ses membres mangent mensuellement du pain au raisin et boivent du nectar de miel, ils se taisent religieusement et se roulent les pouces. Les nom de son président et de ses membres ? Secret défense ! Entre nous, qui diable aurait envie de s’attirer l’oeil des caméras quand il a loisir de festoyer en silence ?

Chargée de désarmer, de démobiliser et de réinsérer les combattants rebelles et assimilés, une autre commission a pour chef l’ancien ministre Zahabi Ould Sidi Mohamed. Malgré les belles missions assignées au sieur Zahabi, je vois en lui un chômeur de luxe puisque ceux qu’il est censé désarmer songent à le désarmer lui-même. Et, qui sait ?, à le réinsérer dans le tissu politico-administratif de l’Azawad. Après tout, il était un chef rebelle dans le bon vieux temps où Ladji Bourama dirigeait le gouvernement ! Difficile d’imaginer une situation plus cocasse…

Un quatrième machin s’appelle « sous-commission réinsertion-démobilisation ». Dépendante de la grande et prestigieuse commission de Zahabi, elle est présidée par le général Gabriel Poudiougou, chef d’état-major général des armées sous le président ATT. Nul ne sait par quel miracle Poudiougou réussirait à démobiliser qui que ce soit alors qu’il n’a pu le faire au début de la rébellion en 2012. Mais voilà: l’honneur ne se refuse pas et c’est toujours intéressant pour un ancien dignitaire d’avoir un bout de gâteau à manger par les temps de galère qui courent.

Cinquième structure où l’on prend du thé en bavardant gaiement à longueur de journée : le Haut Représentant du Président de la République auprès de la Médiation Internationale. Ouf ! Quel titre kilométrique ! Le Haut dirigeant, pardon !, le Haut Représentant n’est autre que l’inspecteur général de police Mahamadou Diagouraga. Nul ne l’entend ni ne le voit. Mais je suppose qu’il n’en mange pas moins…

Enfin, n’oublions pas le Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Cette structure regroupe tous les protagonistes de la crise malienne et cela fait du beau monde : groupes armés rebelles, milices pro-Mali, gouvernement, médiation internationale, etc. Vous l’aurez compris : pour siéger dans cette commission, il suffit de porter une arme contre le Mali, de se couvrir la tête d’un turban et d’occuper un hameau ou marigot du nord. Bien entendu, ces hautes personnalités pompeusement appelées commissaires ne se réunissent pour parler de paix le ventre vide. Chacune d’elles encaisse 2 à 3 millions de FCFA par mois sans présenter la moindre facture ni déposer le moindre préavis de grève. Et chaque fois que les terroristes Iyad et Amadou Kouffa commettent un attentat sanglant, des sessions extraordinaires du Comité de suivi se tiennent, non pas à Kidal ou à Aguelhok, mais dans les salons dorés de l’Hôtel Radisson. Et les braves commissaires en profitent pour augmenter la taille de leurs plats et l’épaisseur de leurs primes. Par conséquent, les rebelles de la CMA, membres du Comité, ne manquent jamais une occasion de créer des blocages pour provoquer de nouvelles sessions et…de nouveaux festins. Allons, allons, la paix n’est pas pour demain, moi je vous le dis !

Tiékorobani

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