Le monde de la communication, particulièrement celui de la presse écrite, vient de perdre un de ses illustres anciens. Mohamed Ousmane El Ansari, ancien journaliste au Quotidien national L’Essor, est décédé, dans la nuit du dimanche au lundi, à Rabat au Maroc où il résidait (pour des raisons de santé), depuis son départ à la retraite en 2001.
Malgré cette résidence hors du pays, il avait gardé un lien très affectif avec l’AMAP et surtout L’Essor et le Nord du Mali. Il revenait chaque année et séjournait quelque temps dans la zone du Lac Faguibine. A chaque retour au bercail, il tenait à avoir des nouvelles de son journal. Pour lui, c’était une sorte de pèlerinage, car cela lui permettait de se ressourcer.
Mohamed Ousmane El Ansari naquit en 1939 à Daouna, dans le Cercle de Goundam. Après des études fondamentales et secondaires en filière franco-arabe, il partit pour l’Egypte où il obtint une licence en lettres et une autre en traduction arabe/français.
De retour au pays, il intégra la fonction publique en 1972, en compagnie de camarades comme Ali Timbo, El Bekaye Kounta et Zéidi Dramé, en qualité de rédacteur de l’information. C’est en compagnie de ce dernier qu’il choisit l’Agence nationale d’information du Mali (ANIM, l’ancêtre de l’AMAP), qui éditait L’Essor. Les deux autres seront affectés à Radio-Mali.
En 1978, il se rendit à Budapest en Hongrie pour 6 mois de formation accélérée en journalisme. Il décrocha un diplôme de l’Institut international pour la formation des journalistes.
A L’Essor, il était chargé des questions de religion musulmane et des relations avec les ambassades des pays arabes, notamment celles d’Arabie Saoudite, du Maroc, d’Algérie, et d’Egypte.
Mohamed Ousmane El Ansari avait une grande connaissance du monde arabe et de l’islam. Tout comme les questions du Nord, témoigne Souleymane Drabo, journaliste, ancien rédacteur en chef de L’Essor et ancien directeur général de l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP). « Il avait réussi à tisser un bon réseau au sein de ces ambassades accréditées dans notre pays. C’était un grand seigneur », indique Souleymane Drabo en soulignant que des valeurs comme l’humilité, l’amitié, la fidélité étaient très importantes pour Mohamed Ousmane El Ansari. L’homme était totalement désintéressé. Il n’a jamais cherché à profiter personnellement de ses relations. Mais il se battait pour les autres qui étaient dans le besoin.
Ce côté désintéressé et serviable de Mohamed Ousmane El Ansari l’avait rendu très apprécié au sein de la communauté Kel Ansar en particulier, et au-delà, toute la communauté du Nord. Il travaillait beaucoup avec son beau-père El Mehdi, le chef de la tribu des Kel Ansar au sein d’une ONG qui aidait de nombreux ressortissants du Nord.
Très pieux, Mohamed Ousmane El Ansari a effectué près d’une dizaine de fois, le pèlerinage à la Mecque. Il avait une conception très pacifique de la religion de Mohamed (PSL). Sa grande connaissance du Saint Coran lui permettait de tenir des discussions de très haut niveau avec n’importe quel Ouléma.
Mohamed Ousmane El Ansari laisse une veuve, quatre orphelins et de nombreux petits enfants éplorés. Dors en paix doyen !