Le nouveau texte proposé pour la future constitution du Mali est en recul par rapport à nos attentes. Ni le renforcement du pouvoir du président, ni la décentralisation poussée des régions du nord au détriment des régions du sud dont la moitié a été érigée depuis 2012 en régions, et n’arrivent pas à obtenir la nomination de leurs gouverneurs jusque-là, ni la nomination des chefs traditionnels touareg au SENAT par le président de la République ne sont des priorités pour le Mali. A ce sujet d’ailleurs, on dit que s’ils sont des chefs traditionnels, ils doivent pouvoir se faire élire par leurs sujets sans embage.
Ce qui doit être prioritaire aujourd’hui, c’est le bilan de la gestion de nos ressources par celui à qui on a confié la charge c’est-à-dire IBK depuis 2013 et à personne d’autre. Ce qui est exigé par le peuple, c’est le bilan de la réalisation des promesses faites pour sauver l’unité, l’intégrité du Mali. Nous n’avons que faire d’un référendum, alors que les promesses de régler la question du nord en trois mois, le rétablissement de l’honneur et de la dignité du malien, le Mali d’abord, qui sont restés jusque-là comme des slogans creux. Nous voulons du concret, c’est-à-dire libérer le nord et non des discours mielleux commençant par des formules hypocrites du genre ‘’Awousibilaye’’ dont on nous rabâche depuis le début du mandat les oreilles à longueur de journée, au niveau des ondes de radio et de télévision. C’est là où git la réalité et nulle part ailleurs.
D’ores et déjà, le vote relatif au référendum que nous aurons à faire le 9 juillet doit tenir compte nécessairement du degré de réalisation de ses slogans de campagne y compris la lutte contre la corruption et l’accaparement sordide des ressources de l’Etat pendant ces quatre ans de gouvernance. Alors reprenons nos droits et devoirs citoyens pour que dorénavant, la conduite des affaires de notre pays revienne au peuple entier, et ne soit plus personnalisée, moins encore individualisée, mais gérée collégialement par les meilleurs d’entre nous. Cela est possible, si tous ceux qui aiment le Mali s’unissent et s’engagent à ce titre. C’est cela la démocratie le libre choix de l’électeur qui est le seul juge du bilan et de la qualité des hommes qui sollicitent son suffrage.
Les ambitions d’IBK cachaient-t-elles des calculs politiques inavoués. Il ne faudra pas exclure cela. Le dirigeant africain en général, une fois élu président, peut toujours renier les engagements pris en faveur d’un rééquilibrage des pouvoirs au sein de l’exécutif. Après tout cela, ce ne serait pas la première fois que cela arrive au Mali. Pour ce cas précis d’IBK, le peuple pourra le qualifier de grande escroquerie politique dont les électeurs vont s’en remettre difficilement.