Une pose pour l’éternité. Deux photos, deux postures. Elles ont circulé sur les réseaux sociaux, à la grande honte des Maliens. La première image montre un Alassane Dramane Ouattara tout en retenue et sobriété devant le jeune Président français Emmanuel Macron. Sourire courtois des deux hommes qui, malgré la disparité de moyens entre leurs pays considèrent leur fonction d’égale dignité.
La seconde image est tout en décalage avec un président IBK tout à son émerveillement de se retrouver face à Macron. Il pose à la manière des selfies qu’une star (le président français en l’occurrence) concède à ses groupies.
Cette photo couvre notre pays de ridicule. Pour emprunter au registre pompeux de langage de notre président, lui, IBK, était quand Macron n’était pas. A la fois comme homme et comme président. Quand on préside aux destinées de ce vieux pays, qui n’est grand que dans votre bouche, on évite le folklore de la posture. Devant le chef de l’Etat français, le président malien doit être à sa tâche, tout à sa tâche, sans fioritures relevant de l’affichage stérile avec un homme qui n’est ni son congénère, ni son ami, ni même son camarade de parti.
S’il s’agit d’un exercice de séduction, la ficelle est trop grosse pour faire sourire Macron lui-même sur la photo. Si le but de l’exercice est de la jouer branché, c’est encore plus inquiétant de la part d’un septentenaire, comme diraient les Belges.
Plus sérieusement, on se souvient que face à la stupeur provoquée par l’achat de son avion, le président IBK avait eu ce plaidoyer pro modo sur le ton de sa Majesté : « Je m’en sers (de l’avion) pour aller dire le Mali dans le Monde ». Quatre ans après, le résultat de ce « dire le Mali » ne brille pas par sa magnificence. N’en déplaise à Koulouba, notre voix ne porte plus loin. Nous ne sommes admis que là où tout le monde est invité, à l’image de ce G-20 en Allemagne. Quelques jours plutôt, le président du Mali était le grand absent des Journées européennes du Développement à Bruxelles, à la différence de Macky Sall. Sans oublier le G 7 et le sommet de l’Otan avec Issoufou et les Alpha Condé. Le temps presse pour que le président inscrive dans le marbre un vrai bilan politique et/ou de développement qui ne soit pas les 7 Km de route entre Baroueli et Tamani. On oublie d’ailleurs de préciser que cette grande réalisation présidentielle n’a été possible qu’à la suite des 30 Kms (construits par ATT) de la route de Ségou à Baroueli. La critique était facile hier, l’art se révèle beaucoup plus difficile aujourd’hui. Et quelle qu’en soit l’issue, nous aurons la générosité de ne pas pousser le bouchon aussi loin que ce détracteur (chez nous on dit Hassidi) du Général Eisenhower président des Etats-Unis et qui avait suggéré, à son décès en 1969, d’apposer cette plate à la Maison Blanche : « Dwight D. EISENHOWER A DORMI ICI PENDANT DEUX MANDATS ». No comment !