Des partis politiques de l’opposition, des organisations de la société civile, des jeunes, des artistes…, organisés au sein de la plateforme « AN TE, A BANA ! Touches pas à ma constitution», tiennent le samedi prochain une grande marche contre le projet de révision constitutionnelle. Alambiqué à tout égard, ce projet, de leur analyse, ne fait avancer en rien la démocratie malienne et contribuera à la partition du pays. Les marcheurs partiront de la place de la liberté au monument de l’indépendance. Simultanément, des manifs auront lieu à l’intérieur du pays.
La vague de contestation s’enfle, depuis l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de révision de la constitution de 1992. A la suite des dénonciations de professionnels du droit, de leaders politiques et des manifs des jeunes du mouvement « Trop c’est trop », une unité de combat a été mise en place, le week-end dernier, pour barrer la route à ce projet impotent. « AN TE SON, A BANA !ou Touches pas à ma constitution ! », c’est le nom de la toute nouvelle plateforme. Mme Sy Kadiatou Sow, Tiébilé Dramé, président du Parena, Cheick Modibo Diarra, ancien premier ministre et plusieurs leaders d’opinion constituent ce nouveau front qui donne déjà de l’insomnie aux gouvernants et leurs alliés. Des centaines d’anonymes sont aussi engagés dans la lutte.
La première action d’envergure décidée par la plateforme ? Une marche pacifique pour dire Niet à la révision de la constitution de 1992. Une posture soutenue par des arguments solides.
De l’avis du Dr Bréhima Fomba et Me Abdourahmane Ben Touré, membres de la plateforme, le projet en plus d’un déficit de concertation, souffre de plusieurs insuffisances juridiques.
« Si elle n’est ni le Saint Coran ni la Sainte Bible, elle ne doit pas, elle ne peut pas être révisée sans dialogue politique, sans concertation avec l’opposition et les forces vives du pays », estime Tiébilé Dramé. Cette tentative de révision constitutionnelle divise le pays au moment où il a besoin d’être rassemblé pour faire face aux nombreux défis qui menacent l’existence de notre Nation. En outre, cette révision est initiée au moment où les 2/3 du territoire sont en proie à une insécurité rampante.
Les Maliens dénoncent surtout le fait que ce projet renforce de façon inouïe le pouvoir du président qui aura dans ses mains tous les pouvoirs. « Ce projet codifie la personnalisation du pouvoir, il codifie toutes les dérives autoritaires et autocratiques constatées ces dernières années », a dénoncé M. Dramé. En cela, le projet jure avec l’esprit et les idéaux de mars 1991.
La Plateforme entend obliger le président à retirer le projet ou battre campagne pour le NON le 9 juillet prochain. Celles et ceux qui sont opposés au bricolage en cours de notre constitution sont appelés à se rassembler dans cette large convergence pour exiger le retrait de ce projet diviseur et dangereux pour la cohésion nationale.
Aux dernières nouvelles, l’on a appris que le mouvement a été rejoint par la CSTM.
Précision: la marche de samedi sera simultanément organisée à Bamako et à l’intérieur du pays. Aussi, d’autres manifestations seront organisées dans les jours à venir, selon les membres de la plateforme.