Les opposants au référendum du 9 juillet prochain regroupés au sein de la Plateforme appelée « An tè ! A bana » envisagent une ‘’grande marche’’ ce samedi 17 juin 2017 pour demander au président de la République de retirer un texte déjà voté par l’Assemblée nationale et promulgué par le chef de la magistrature suprême. Cette démarche, des responsables de ce mouvement composé essentiellement des leaders de l’opposition politique, tranche avec tout esprit républicain, dont ils se réclament. Pire, la Cour constitutionnelle a déjà donné un avis favorable sur la loi portant révision de la constitution du 25 février 1992. Que veulent réellement les opposants ?
Depuis l’annonce de cette révision constitutionnelle, la tension monte entre partisans du Oui et défenseurs du Non avec des sorties parfois musclées sur les médias et les réseaux sociaux.
Si exprimer son point de vue ou le manifester est un exercice démocratique, force est de constater que nous sommes aujourd’hui en face d’une situation où la violence semble être clairement le choix des partisans du Non. Sur la toile, dans les rues et dans les médias, la manipulation à distance a pris le pas sur un véritable débat d’idées au tour du référendum du 9 juillet.
Au-delà de ces manipulations et interprétations partisanes de l’initiative présidentielle, notre opposition semble être dans une logique de déstabilisation des institutions de la république si ses préoccupations n’étaient pas prises en compte. Un passage de force fait à dessein pour la plupart de ces hommes politiques qui étaient opposés à l’arrivée au pouvoir de l’actuel président IBK. Maintenant, qu’ils ont échoué dans cette première démarche, il s’agit à présent de l’empêcher de gouverner. En tout cas, pour la majorité de ces agitateurs, il s’agit plus d’une question d’égo ou de personne que de défense de l’intérêt général. L’opposition n’est pas à sa première tentative, des opposants que le président du parti RPM, le Dr Bokary TRETA, n’a pas manqué de qualifier de ‘’putschistes’’ en décembre en 2016 suite à la fameuse affaire des accords d’admission avec l’Union européenne.
Cette opposition au dessein putschiste était encore dimanche dernier, à la Pyramide du Souvenir de Bamako pour la mise en place d’une Plateforme de dénommée « An tè ! A bana », face au référendum du 9 juillet prochain. Sous l’égide des responsables de l’opposition, dont le président du PARENA, Tiébilé DRAME, le but de ce regroupement était de demander au président de la République de retirer la nouvelle loi constitutionnelle (votée par les députés et promulguée par le président). Une initiative antirépublicaine, d’autant plus que l’opposition le sait mieux que quiconque : le chef de l’État ne dispose pas d’un pouvoir surnaturel.
La plateforme mise en place prévoit des marches à Bamako et des sit-in devant les gouvernorats et les préfectures du pays si sa préoccupation n’est pas prise en compte.
En terme clair, il s’agit d’investir la rue et de pousser les jeunes à des actes de violence au lieu de les inviter à aller voter Non le 9 juillet prochain.
Une chose en claire, en matière de démocratie, le meilleur arbitre reste la voie des urnes pour chaque partie. Pour cela, la campagne, qui s’ouvre déjà le 23 juin, donne à chaque camp un temps minimum pour convaincre les citoyens à rallier son camp. Au lieu d’aller vers cet idéal démocratique, l’opposition et ses alliés de la société civile semblent opter pour la violence comme moyen d’expression.
Il est évident que demander au président de la Réplique de retirer un texte à cette étape du processus, c’est l’invité à violer la loi.
La marche du samedi programmée par l’opposition est non seulement une violation de la loi parce que la conformité du référendum a été prononcée par la cour constitutionnelle, mais également, est antidémocratique, puisque procède à un forcing.