L’hivernage s’installe petit à petit. Dans les milieux paysans tous les regards sont tournés vers les travaux champêtres. Qu’est en-t-il du retour des orpailleurs au bercail ?
A l’approche de cette période, les jeunes filles et garçons partis en exode rural à la recherche de trousseaux, se préparent pour retourner au bercail afin de prêter mains fortes aux parents. Dans un contexte où l’agriculture est principalement axée sur l’utilisation des méthodes traditionnelles (laboure avec bœufs à la charrue, semences et désherbages à la main), ces jeunes constituent la cheville ouvrière et les bras valides incontournables pour assurer une meilleure production agricole. Qui n’a pas suffisamment d’hommes pour exécuter les travaux ne peut s’attendre à une bonne récolte, a-t-on coutume de dire dans les zones rurales. Aujourd’hui, le retour de ces jeunes constitue une problématique assez complexe, surtout ceux-là qui partent à la recherchez du gain rapide dans les zones d’orpaillage. Ils sont des milliers de personnes en majorité jeune qui passent toute la saison sèche dans ces zones à risques. Rares sont ceux qui pensent retourner aux villages pour cultiver. Le goût de l’argent « rapide » perçu après la vente de l’or, gangrène considérablement les esprits. Inconscients des dangers, la cupidité leur pousse à persévérer. Youba Traoré, un « rescapé» d’un des sites d’orpaillage de Kayes, raconte : « Moi je pense que c’est une question de choix. Tout est lié à la chance. Si tu gagnes un gros morceau d’or, facilement tu peux acheter toute la dotation vivrière de la famille et faire autre chose que l’effort fourni au champ. Tout le monde aspire à la prospérité. A défaut d’Espagne et de France, on se contente de ces exploitation ». ils sont nombreux à réfléchir de cette manière. C’est vrai que la chance sourit à certains. Mais ce n’est que partie remise. Que fait l’Etat ? Dans sa vision de prévenir des sinistres dans les zones orpaillage à « tombeau ouvert », le ministre des Mines, Pr Tiémoko Sangaré, comme ses prédécesseurs, vient de prendre la décision pour suspendre toute activité d’orpaillage dans les différents sites qui se trouvent dans les régions de Kayes, Sikasso, Koulikoro et un peu partout au Mali. L’arrêté ministériel est entré en vigueur jusqu’en octobre prochain. Cependant, elle n’arrange pas certains individus qui voient leur pouvoir d’achat diminué. En principe avec cette action, les occupants devraient être obligés à abandonner les sites pour revenir en famille.
D’autre part, cette initiative permet de sauver des vies. Pendant l’hivernage, le risque est gros. Les effondrements sont fréquents surtout pour ceux qui creusent des trous. Il s’agit de limiter les dégâts. La sensibilisation est en cours à ce niveau. Le respect de cette décision et la réussite de cette opération nécessitent l’implication des forces de sécurité notamment les éléments de la gendarmerie nationale. Ces forces doivent veiller à la sécurisation de tous les sites d’orpaillage afin de dissuader les prédateurs.